TECHNIQUES DE GESTION DE LA QUALITE
L'analyse de la valeur
L'analyse de la valeur
est définie comme une «méthode de compétitivité organisée et créative visant à
la satisfaction complète du besoin de l'utilisateur d'un produit, procédé ou
service, par une démarche spécifique de conception ou de reconception, à la
fois fonctionnelle, économique et pluridisciplinaire».
Elle se rapporte au
stade de conception des produits, mais elle est aussi très souvent réalisée par
des produits existants dont les caractéristiques ou, éventuellement, les
méthodes de fabrication sont remises en cause.
Elle contribue à
détecter les coûts inutiles, c'est-à-dire ceux qui n'apportent rien sur les
plans de la qualité, de l'usage, de la durée de l'apparence ou d'une
particularité intéressante pour le client.
Dans le cadre d'un
groupe d'analyse de la valeur - ce genre d'analyse s'effectuant toujours de
façon collective - le plan de travail se présente de la façon suivante :
- choix du sujet d'étude,
c'est-à-dire, généralement, du produit ;
- recueil de données
techniques, économiques, industrielles, commerciales, sociales, réglementaires,
etc. ... ;
- analyse fonctionnelle ;
- recherche de solutions
nouvelles pour satisfaire les fonctions à remplir ;
- évaluation et choix des
solutions ;
- application, suivi et
bilan.
Le noyau dur de cette
démarche réside dans l'analyse fonctionnelle dont l'objet est de recenser,
caractériser, ordonner, hiérarchiser et valoriser les fonctions d'un produit
existant ou à créer.
Cette approche postule
que les besoins des utilisateurs s'expriment à travers des fonctions qu'ils
souhaitent voir remplies.
Ce sont précisément
ces fonctions qu'il convient de cerner et de classer en fonction de leur
importance pour la clientèle visée et des coûts des solutions correspondantes.
L'analyse de la valeur
favorise une vision critique des produits actuels ou à créer, de leurs
composants et des processus de fabrication.
Mais la méthode d'analyse de la valeur ne peut pas permettre à elle
seule d'optimiser la «valeur» d'un produit : il importe pour cela de recourir
également à des démarches telles que la conception pour un coût objectif ou la
conception pour un coût global qui ont pour but de concevoir un produit en
respectant un objectif de coût unitaire de production. Avec la conception pour
un coût global, sont mises en place des procédures particulières et une
organisation adaptée visant à maîtriser le coût global de possession,
c'est-à-dire l'ensemble des coûts directs, indirects, répétitifs, entraînés par
la conception, le développement, la production, l'utilisation, le soutien
logistique ou la maintenance et le retrait du service d'un système ou produit.
Les objectifs de
l'analyse de la valeur peuvent prendre essentiellement trois formes :
- amélioration de la
satisfaction des clients à coût de revient inchangé;
- réduction du coût de revient à niveau de satisfaction inchangé;
- accroissement de la
satisfaction des utilisateurs avec un coût de revient réduit.
Mais il faut remarquer
que si le coût peut être considéré comme une fonction quasi continue des
solutions mises en œuvre, la
satisfaction est discontinue au passage de certains seuils, ce qui doit rendre
très prudent vis-à-vis du concept de valeur exprimé en termes de rapport
qualité / prix.
Les contrôles
On peut considérer
qu'il existe deux principaux types de contrôle :
- le premier s'intéresse aux
fabrications unitaires : il est centré sur le contrôle non destructif et les
essais en laboratoire ;
- le deuxième se préoccupe
des productions en série et recourt à la statistique.
Le contrôle non destructif
Alors que les autres
méthodes de contrôle : contrôle dimensionnel, contrôle destructif
d'échantillons ... ont un passé qui remonte à des siècles, le développement des
essais non destructifs est lié aux progrès récents de la physique, même si
certaines techniques sont fort anciennes ; ainsi, par exemple, le coup de
marteau sur les essieux de wagon indiquait, par le son résultant, la bonne
qualité de la pièce à l'agent initié à l'oreille musicale.
Plus simplement
l'examen visuel bien défini peut être un excellent essai non destructif.
Les essais non
destructifs peuvent être définis comme une technique qui comprend le contrôle
et/ou les essais de matériaux, de pièces ou d'assemblages quelconques et dont
la mise en œuvre n'affecte pas leur utilisation ultérieure en service.
A l'heure actuelle,
les principales techniques d'essais non destructifs sont les suivantes :
- essais par rayonnements
ionisants (radiographie, gammagraphie, autoradiographie, ...) ;
- essais par neutronographie
;
- essais par ultrasons ;
- essais par ressuage ;
- essais magnétiques ;
- essais par courants de
Foucault ;
- essais par analyse de
l'émission acoustique ;
- essais d'étanchéité.
Les mesures et essais
Construire et
contrôler la qualité des produits, c'est aussi mettre en œuvre les moyens de
mesures et d'essais nécessaires à leur définition, à la mise au point de leurs
méthodes de fabrication et au contrôle de leur conformité dans la production.
Les essais permettent d'apprécier objectivement les caractéristiques et les
performances des produits et prennent donc une place importante dans les
relations clients-fournisseurs.
Les entreprises ne
peuvent disposer de l'ensemble des moyens nécessaires, notamment les PMI et
font appel à des laboratoires extérieurs, privés ou publics.
Les étalons et
instruments de mesure méritent également un suivi et une gestion particulière
afin d'éviter par exemple tout problème de dérive.
La statistique
Parmi tous les outils
utilisés dans le domaine de la qualité, un nombre important est issu de la
statistique.
Un minimum de
technique statistique est indispensable à une bonne gestion de la qualité et
elle s'avère même indispensable dans les fabrications de séries.
Si l'artisan détient
en permanence la maîtrise du processus de production et peut ainsi effectuer
les actions correctives en temps réel, il n'en est pas de même pour la
production de série où l'opérateur ne peut tout contrôler au fur et à mesure.
En général, on procède
donc à des sondages qui doivent permettre, d'une part, de porter un jugement
sur l'état de la production et, d'autre part, de prendre des décisions
pertinentes (réglage, non réglage, acceptation ou rejet du lot ...).
Sans application
rigoureuse de l'outil statistique à ce
type de procédures, les décisions relèvent de l'aléatoire. La connaissance et
l'application des règles statistiques permettent de rationaliser la prise de
décision qui sera assortie de risques connus et acceptés.
Les contrôles statistiques de réception
Ces contrôles sont le
plus souvent réalisés lors de l'entrée des produits dans l'entreprise ; ils
peuvent aussi se pratiquer avant le départ de l'usine ou entre opérations de
fabrication.
Le principe en est
simple : on prélève un échantillon (ou plusieurs successivement) dans le lot
suivant des procédures préétablies. Des limites d'acceptation et de sujet sont
prévues ; à la fin du contrôle le lot est soit accepté, soit refusé.
Ces contrôles sont
soit par mesures, soit par attributs.
Le contrôle par
mesures est un contrôle où pour un caractère de qualité spécifié, «l'individu»
prélevé est mesuré sur une échelle continue (par exemple : longueur, épaisseur,
...).
Le contrôle par
attributs, quant à lui, ne concerne que les cas où les «individus» peuvent être
classés simplement en 2 catégories : bons et défectueux selon qu'ils comportent
ou non un ou plusieurs défauts.
Les contrôles statistiques de fabrication
La mise sous contrôle
d'une fabrication ou contrôle en cours de fabrication s'effectue
essentiellement à l'aide de cartes de contrôle que le contrôle soit par mesures
ou par attribut.
Lorsque le contrôle
est par mesures, on peut établir :
- une carte de contrôle de
la moyenne ou d'un autre paramètre de tendance centrale ;
- une carte de contrôle de
l'étendue ou de l'écart-type.
Pour les contrôles par
attribut, on retient généralement :
- une carte de contrôle de
la proportion de défectueux ;
- une carte de contrôle du
nombre de défauts par unité de contrôle.
La fiabilité
Que ce soit lors de
l'étude d'un produit ou lors de sa mise sur le marché, il est utile de prévoir
le comportement de ce que l'on projette de construire ou d'évaluer la
durabilité de ce qu'on livre.
La connaissance des
techniques fiabilistes est de plus en plus appréciée de la part des techniciens
et ingénieurs.
La qualité, dont
témoigne un produit à sa sortie d'usine, n'assurera la satisfaction du
consommateur que dans la mesure où elle se maintiendra pendant toute la période
d'utilisation de celui-ci, c'est-à-dire où le produit se révélera fiable.
La fiabilité est donc
ce maintien de la qualité dans le temps.
Ce furent les
impératifs posés par la complexité croissante des équipements électroniques,
dans lesquels la défaillance de la plus petite pièce suffit à compromettre le
fonctionnement d'un ensemble extrêmement coûteux qui amenèrent à introduire la
notion de fiabilité et à développer les techniques correspondantes.
Il apparut vite que,
comme pour la qualité, il s'agissait moins de contrôler que de construire la
fiabilité.
En d'autres termes, la
fiabilité doit être prise en considération dès le stade de la conception,
compte tenu des incidents prévisibles et des objectifs fixés.
Car, si la fiabilité a
pu être définie comme une science des défaillances, le niveau de fiabilité
requis s'obtient par le souci du détail, la minutie dans la préparation, les
soins dans l'exécution, et aussi les attentions pendant la période
d'utilisation.
On peut remarquer que,
s'il est impératif de veiller à la fiabilité d'un véhicule spatial, il est tout
aussi important d'assurer une fiabilité adéquate aux produits de consommation
courante.
Il est donc important
d'en faire connaître les principes fondamentaux.
Définition
La fiabilité est
l'aptitude d'un dispositif à accomplir une fonction requise dans des conditions
d'utilisation et pour une période de temps déterminée.
Le terme «fiabilité»
est utilisé comme une caractéristique indiquant une probabilité ou une
proportion de succès.
On a toutefois
tendance à désigner par qualité la conformité du produit à sa spécification, à
sa sortie d'usine (temps = 0), et par fiabilité son aptitude à y demeurer
conforme au cours de la période d'utilisation.
Nous préciserons donc
que ces deux notions sont indissociables. Sans qualité à la base, il ne saurait
être question de fiabilité. Nous rappellerons donc que la fiabilité est une
extension de la qualité dans le temps et que, dans l'économie moderne, cette
notion est devenue aussi essentielle que la qualité pour assurer la
satisfaction de l'usager.
Efficacité optimale d'un
système
C'est l'optimum du
bilan final qui tient compte de tout : prix d'achat, fiabilité, aptitude à la
maintenance, prix de la maintenance, sécurité, etc. ...
En ce qui concerne les
conséquences financières d'une mauvaise fiabilité, il est bon de rappeler que
dans toute opération industrielle, on se trouve très souvent en face d'un
compromis dont les éléments essentiels sont le poids, l'encombrement, la
puissance dissipée, la fiabilité, les prix du premier investissement et de la
maintenance ultérieure. Le prix de revient est dans ce problème de fiabilité un
élément essentiel et, sauf cas exceptionnel, ce ne sera pas à la recherche de
la meilleure fiabilité possible que s'attacheront les ingénieurs, mais à la
recherche du meilleur compromis pour un ensemble donné de performances.
Il est bien évident
que ce compromis peut avoir des solutions fondamentales différentes suivant les
missions exigées : type d'exploitation, risques encourus ... et suivant les
buts recherchés.
Concept de probabilité
La fiabilité est une
caractéristique qui s'exprime sous une forme probabiliste et dont l'estimation
découlera généralement d'une double extrapolation :
- à partir des résultats
obtenus dans un intervalle de temps déterminé ou, suivant le type de
dispositif, pendant un nombre de cycles déterminé, extrapolation sur la période
de fonctionnement (durée de vie utile) qui intéresse l'utilisateur ;
- à partir des résultats
obtenus sur un échantillon d'équipements, extrapolation sur l'ensemble de la
population d'équipements dans laquelle a été prélevé l'échantillon.
Définition de la défaillance
C'est la cessation de
l'aptitude d'un dispositif à accomplir une fonction requise.
Pour définir les
défaillances, un vocabulaire précis est nécessaire. Aussi définit-on:
; En fonction de la rapidité de
manifestation
Défaillance
progressive :
Défaillance qui aurait pu être prévue par un
examen ou une surveillance antérieurs.
Défaillance
soudaine :
Défaillance qui
n'aurait pas pu être prévue par un examen ou une surveillance antérieurs.
; En fonction du degré d'importance
Défaillance
partielle :
Défaillance résultant
de déviations d'une ou des caractéristiques au-delà des limites spécifiées,
mais telle qu'elle n'entraîne pas une disparition complète de la fonction
requise.
Défaillance
complète :
Défaillance résultant
de déviations d'une ou des caractéristiques au-delà des limites spécifiées
telle qu'elle entraîne une disparition complète de la fonction requise.
Défaillance
intermittente :
Défaillance d'un
dispositif pour une période de temps limitée, après laquelle le dispositif retrouve
son aptitude à accomplir sa fonction requise sans avoir été soumis à une action
corrective extérieure.
Note : De telles défaillances sont souvent
répétitives.
La normalisation
La normalisation a été
définie dans les normes internationales comme étant une activité propre à
établir, face à des problèmes réels ou potentiels, des dispositions destinées à
un usage commun et répété, visant l'obtention du degré optimal dans un contexte
donné.
La normalisation vise
l'élaboration de la norme, qui est un document établi par consensus, dans un
cadre regroupant toutes les parties concernées: utilisateurs, fabricants
laboratoires (d’essais, de contrôle;.....) et associations de consommateurs.
La norme approuvée par
un organisme reconnu, fournit pour des usages communs et répétés, des lignes
directrices ou des caractéristiques pour des activités ou leurs résultats,
garantissant un niveau d'ordre optimal dans un contexte donné.
La normalisation présente plusieurs avantages :
- Elle constitue un outil de
dialogue, en ce sens qu'elle facilite les rapports entre les différentes
parties, au sein du comité technique de normalisation, permet de réduire les
incompréhensions entre ces parties et d'éliminer les faux problèmes.
- Elle permet la maîtrise de
la technologie car elle favorise l'échange des connaissances et informe
régulièrement sur les nouveautés technologiques ce qui permet à l'entreprise de
repenser les techniques et les méthodes jugées inutiles ou dépassées.
- Elle permet la pénétration
des marchés, grâce à l'étiquetage (image de marque) et la certification, les
produits sont garantis conformes aux caractéristiques prédéfinies et donc mieux
vendus.
- Elle constitue également
un support à la réglementation parce qu'elle permet de la compléter et de la
mettre à jour. Elle est facile à adapter à la réglementation, en ce sens
qu'elle permet de clarifier et adapter en permanence les codes de la norme qui
sont fixés dans la réglementation.
Norme
- La norme est accessible au
public parce qu'elle est volontaire en ce sens qu'elle est faite pour tous ceux
qui le désirent et appliquée par tous ceux qui le veulent. C'est une règle de
jeu commune. Cependant, la réglementation peut, parfois, fait référence à une
norme, voire l’imposer.
- La norme est évolutive,
elle suit les changements et les évolutions.
- La norme présente des
avantages pour la communauté parce qu'elle permet de réguler le marché et crée
les conditions d'une concurrence loyale en apportant la transparence
nécessaire.
- La norme complète la
réglementation en vigueur.
- La norme fixe des niveaux
de qualité (sécurité, durabilité, aptitude à l'emploi).
- La norme structure la multitude des produits
et services.
En fin de compte, la
norme constitue un équilibre entre le fabricant, l'utilisateur, les pouvoirs
publics, les associations de consommateurs et les engagements internationaux du
pays.
Types de normes
Il existe
plusieurs types de normes avec des
contenus différents :
TYPE
|
CONTENU
|
Normes de terminologie
|
Définition, vocabulaire
|
Normes de spécifications
|
Caractéristiques, aptitude à l'emploi, performances, santé, sécurité
|
Normes d'essais et d'échantillonnages
|
Essais, analyses, échantillonnage
|
Normes de gestion de la qualité
|
Lignes directrices
|
Normes de service
|
Aptitude à l'emploi
|
Contenus d'une norme
OBJET
|
UTILITE
|
Vocabulaire
|
Communication
|
USI (Unité du Système International)
|
Unification des unités
|
Format du papier DIN (1922) ISO 216
|
Même langage
|
Industrie automobile
|
Même symbole pour les commandes
|
Pellicule sensibilité ISO
|
Facilite le choix
|
Filetage
|
Montage, maintenance
|
Niveaux de normalisation
NIVEAU
|
OBJECTIFS
|
International (ISO, dont le siège est à Genève)
|
- Echanges commerciaux
- Transfert de technologie
|
Régional (Comité Européen de Normalisation, Comité Consultatif de
Normalisation pour les pays arabes, Commission maghrébine de certification et
de normalisation)
|
- Edification des groupements économiques régionaux
- Unifier les spécifications
- Améliorer la technologie
|
Organisme National propre à chaque pays (AFNOR en France, SNIMA au Maroc,
...)
|
- Promotion qualité
- Relation Client/Fournisseur
- Protection
|
Entreprise
|
Besoins propres à l'entreprise :
Normes Sony au Japon
|
L'assurance de la qualité
L'idée de l'assurance
de la qualité est fort simple.
Au lieu de contrôler
les pièces, c'est-à-dire de vérifier une conformité à des données préétablies
et d'en tirer les conclusions qui s'imposent, il suffit de s'assurer que tous
les facteurs qui peuvent affecter la qualité sont correctement maîtrisés.
En effet, si, dans
telle société, chacun connaît bien ses objectifs et ses responsabilités et
possède les compétences voulues, si les circuits de pièces et de documents sont
bien précisés, si le système est convenable, etc. ..., il est certain que si la
pièce numéro n est bonne, la pièce numéro n + p le sera aussi.
L'assurance de la
qualité est définie dans la NM ISO 8402 du Vocabulaire de la Qualité comme l’ensemble
des activités préétablies et systématiques mises en œuvre dans le cadre du
système qualité et démontrées en tant que besoin, pour donner la confiance
approprié en ce qu’une entité satisfera aux exigences pour la qualité.
Donner confiance constitue un objectif et implique une
motivation qui concernent les diverses activités développées, au sein de
l'entreprise comme chez le client, sur le plan individuel comme sur le plan
collectif.
Approprié signifie que l'ensemble des dispositions
préétablies est adapté à la fonction et à l'usage prévus de l’entité qui peut
être soit un produit, une activité ou un processus, un organisme, un système,
une personne ou une combinaison de l’ensemble.
Le client aura
confiance s'il peut vérifier que l'assurance de la qualité existe et fonctionne
correctement chez son fournisseur pour la commande qui le concerne. Il est donc
indispensable que le système se fonde sur des procédures écrites et archivées.
C'est la différence fondamentale avec la simple règle de l'art, c'est-à-dire la
manière correcte de procéder, basée sur un ensemble de connaissances et de
moyens d'action dans le domaine concerné qui n'exige pas forcément de documents
de référence écrits ni une organisation bien définie.
Les qualiticiens ont
défini les principes de l’assurance qualité dans la série des normes
internationales ISO 9000.
La série de normes
internationales ISO 9000 est constituée de 6 normes de base : ISO 8402, ISO
9000-1, ISO 9004-1 et ISO 9001/2/3 qui ont été publiées en 1994 par
l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO). Elle précise les éléments
pour la mise en place et le management du système qualité, indépendamment du
produit ou de la technologie de production. A l’échelle nationale, cette série
de normes a été reprise en normes nationales NM ISO 9000 en Juin 1995. Cette
série est constituée des 6 principales normes suivantes:
; La norme NM ISO 8402
est une norme de vocabulaire
; Les normes NM ISO 9001, NM ISO 9002 et NM ISO 9003
sont utilisées par les entreprises dans le cadre de leurs relations
contractuelles, soit dans les relations clients/fournisseurs. Elles constituent
3 modèles (référentiels) pour la certification du système qualité par tierce
partie :
1. Le modèle 1 (NM ISO 9001) pour l’assurance de la qualité
en conception, production, installation et prestations associées. La norme ISO
9001 vise à prévenir les non-conformités du produit/service dans toutes les
phases du cycle de vie du produit allant de la conception jusqu’aux prestations
associées (assistance au client)
2. Le modèle 2 (NM ISO 9002) pour l’assurance de la qualité
en production, installation et prestations associées. La norme ISO 9002 vise à
prévenir les non-conformités pendant la production, l’installation et les
prestations associées (assistance aux clients).
3. Le modèle 3 (NM ISO 9003) pour l’assurance de la qualité
en contrôle et essais finals. La norme ISO 9003 est applicable si un contrôle
final permet d’assurer la qualité.
; La norme ISO 9000-1
Indique quelle norme NM ISO 9001, NM ISO 9002 ou NM ISO 9003 est applicable
à quelle entreprise.
; La norme ISO 9004-1
donne des moyens plus pratiques pour mettre en place l’Assurance Qualité;
elle ne peut servir de référentiel à une certification.
L’assurance qualité
nécessite l’élaboration et la rédaction de documents pour maîtriser la qualité
en l’occurrence le Manuel qualité et les documents associés.
Le Manuel Qualité
décrit la politique et la démarche qualité, c’est-à-dire l’ensemble des
dispositions arrêtées en conformité avec les exigences d’un référentiel retenu.
ce Manuel Qualité contiendra ou fera référence à des documents associés comme :
- Les procédures qui
décrivent en détail les conditions d’exécution et de contrôle d’activités liées
à la réalisation des différentes tâches ou à la gestion de la qualité de ces
activités ;
- Les instructions ou gammes
de travail ou plans de contrôle ;
- Les enregistrements fiches
et cartes de contrôle qui sont la matérialisation des activités effectuées (en
application des documents tels que : procédures, instructions, plans qualité,
etc...) ;
- Lorsque cela est
nécessaire, les plans qualité qui sont des documents énonçant les modes
opératoires, les moyens, les séquences d’activité, les contrôles et la gestion
se rapportant à un produit, service, contrat ou projet particulier.
Les normes ISO 9000
exigent que toutes les activités relatives à la qualité soient soumises à des
audits systématiques pour vérifier la conformité aux dispositions de
l’assurance qualité. Ces audits sont réalisés selon les lignes directrices
contenues dans les 3 normes de la série ISO 10011.
; ISO 10011-1
qui définit des lignes directrices pour l’audit des systèmes qualité;
; ISO 10011-2
qui définit des lignes directrices pour les critères de qualification des
auditeurs de système qualité;
; ISO 10011-3
qui définit des lignes directrices pour la gestion des programmes d’audit
qualité.
La certification
La certification
constitue un moyen efficace pour introduire auprès du grand public ou des
professionnels la notion de référence à la qualité et donne un moyen aux
entreprises de valoriser leur performance qualité.
Elle s'appuie sur les
techniques de l'assurance-qualité.
On distingue plusieurs
types de certification.
L'activité de
certification de produit consiste à associer à un produit un certificat délivré
par un organisme indépendant du fabricant et du vendeur, appelé organisme
certificateur. Celui-ci établit la conformité du produit à un cahier des
charges portant sur les critères d'aptitude à l'emploi.
On peut citer
également les contrats pour l'amélioration de la qualité. Il s'agit d'un
contrat conclu et signé après négociation entre des associations de
consommateurs et une entreprise agrée par les pouvoirs publics. Il porte sur
des propositions d'amélioration ayant trait à la fabrication, à la
distribution, à la garantie, au service après-vente, aux relations avec les
usagers et au prix. Il est prévu pour une durée déterminée.
Au-delà de la
procédure de certification de produits, la prise en compte de la qualité dans
les relations clients-fournisseurs a conduit au développement récent de
nombreux systèmes de certification d'entreprises. La certification peut porter
sur un métier, un savoir-faire ou une gamme de produits d'un secteur donné.
La démarche d'analyse et de résolution de
problèmes
Dans le champ de la
qualité, le problème revêt la forme d'un dysfonctionnement, d'une non-qualité
dont l'élimination doit être recherchée par des actions correctives et préventives
à court, moyen ou long terme.
C'est dans le cadre de
cette méthode que viennent se greffer la plupart des outils de gestion de la
qualité.
Les différentes phases
de l'étude de problèmes sont les suivantes :
- la découverte d'une
non-conformité lors d'un contrôle, d'une mesure, d'un essai ;
- l'examen de la situation,
l'identification et la définition du problème. Le problème peut être considéré
comme un écart entre la situation réelle et la situation attendue, souhaitée,
perçu de façon négative, par au moins une personne au sein de l'entreprise ou
de l'organisation, et d'importance. Cet écart doit être ensuite caractérisé et
quantifié par l'exploitation des données disponibles ou la recherche de
nouvelles informations;
- l'analyse des causes du
problème. La recherche des informations afférentes au problème est organisée de
façon à faire apparaître l'ensemble des causes et la hiérarchie de ces causes ;
- la recherche des solutions
permettant de réduire le dysfonctionnement en agissant sur les causes
préalablement identifiées ;
- la définition de critères
de choix pour opérer une sélection entre les solutions imaginées. Ces critères
tiennent compte des objectifs que la solution doit atteindre mais également des
contraintes à respecter.