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Alimentation des caprins

D. SAUVANT, S. GIGER-REVERDIN, F. MESCHY


La France possède deux grandes régions caprines, le Centre-Ouest principalement et le Sud-Est du pays. La population de chèvres et de chevrettes saillies est de l’ordre d’un million de têtes, elle est répartie entre 20 000 producteurs environ, 9 000 troupeaux possèdent plus de 10 chèvres. La production laitière est à destinée fromagère avec une transformation dans près de la moitié des élevages. La production fromagère continue à progresser, sachant que la France est le premier producteur d’Europe et possède 11 types de fromages de chèvre d’appellation d’origine contrôlée. Les systèmes de production, en particulier les systèmes d’alimentation, sont diversifiés : depuis des troupeaux conduits de façon très extensive sur des parcours à faible productivité jusqu’à des troupeaux recevant un minimum de fourrages et des quantités importantes d’aliments concentrés et/ou déshydratés. Enfin, dans ce dernier contexte, la répartition des animaux en lots recevant des rations semicomplètes s’est assez largement répandue.
Les valeurs des besoins et recommandations proposées en 1988 restent globalement valables. Elles ont été cependant actualisées pour permettre une meilleure précision du calcul des rations et de la prévision des réponses zootechniques aux apports de concentré.

Les dépenses et besoins des chèvres laitières

Au cours du cycle de production, l’ingestion, la production et le poids vif des chèvres laitières varient fortement. En début de lactation, la mobilisation des réserves est à l’origine des bilans nutritifs négatifs ; cette période est ensuite compensée par une phase de restauration de ces réserves pendant la phase descendante de la lactation et le début de la période de tarissement.

L’énergie

À bilan énergétique équilibré, les besoins quotidiens en énergie, liés à l’entretien et à la production, et exprimés en UFL/j (BesUFL), sont résumés dans l’équation suivante :
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(7.1)
l Dans cette équation, PV représente le poids vif (kg) et PL35 (kg) la production de lait standard avec un taux butyreux (TB) de 35 g/kg de lait. Le besoin d’entretien d’une chèvre de 60 kg de PV est donc de 0,79 UFL/j. Un écart de 10 kg de PV correspond à une variation de 0,10 UFL/j du besoin d’entretien. On considère que le lait standard présente des valeurs de TB, taux protéique (TP) et de lactose (TL) de 35, 31 et 43 g/kg respectivement. Ces valeurs correspondent à une dépense énergétique de 676,5 kcal/kg soit 0,40 UFL. Pour des laits présentant d’autres valeurs de TB, la dépense peut se calculer suivant l’équation :
...

decouvrire comment
AMÉLIORATION  DE  LA QUALITÉ  DES  MATIÈRES GRASSES  LAITIÈRES  PAR L'ALIMENTATION   DE  
i LA VACHE
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veau allaitant


Veau de lait: veau nourri exclusivement de lait en poudre reconstitué et dont le poids de départ est ≈ 45 kg.
  Abattu à l’age de ≈ 20 sem, PV ≈ 200 kg.
Veau de grain: veau nourri de lait en poudre reconstitué jusqu’au sevrage (environ 8 sem.). Il est par la suite nourri d’un mélange de maïs grain et de supplément protéique jusqu’à l’age d’≈ 6 mois ou un PV ≈ 300 kg.


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Les ruminants permettent aux humains de tirer parti de sources d'éléments nutritifs chez certains végétaux qui ne seraient sinon d'aucune valeur alimentaire puisque l'estomac de l'humain ne peut les digérer. Les ruminants transforment les fourrages et plusieurs sous-produits industriels en aliments de très haute qualité, soit le lait et la viande.


 Veuillez lire le cour ci-dessous

 

lire le cour

L'alimentation des bovins


 Les aliments doivent apporter aux animaux les composants utiles à leurs fonctions vitales et leur croissance ; ce sont les nutriments : l’eau, les glucides, les protides, les lipides, les minéraux et les vitamines.

L'alimentation des bovins

L’élevage des bovins repose sur une alimentation végétale

Les bovins se nourrissent essentiellement de végétaux. Chaque jour, l’animal doit consommer la quantité d’aliments nécessaire pour couvrir ses besoins : cette quantité est appelée la ration. Elle varie suivant l’espèce animale, l’âge de l’animal, le type de production principal (viande ou lait), la saison et la région d’élevage.

La ration alimentaire : plusieurs types de fourrages

La ration alimentaire des bovins, et plus généralement des ruminants, est essentiellement constituée de fourrage. Il existe en plusieurs types, qui se distinguent par leur mode de conservation :
  • les fourrages verts directement pâturés par les animaux pendant la belle saison : herbe, luzerne, colza, … ;
  • les fourrages récoltés et conservés pour une consommation pendant l’hiver, parmi lesquels :
    • les fourrages secs comme le foin (herbe fauchée puis séchée sur le pré avant sa récolte), ou encore la paille ;
    • les fourrages ensilés, stockés après broyage dans un silo et conservés par acidification en l’absence d’oxygène : ensilage de maïs, d’herbe, ou occasionnellement de sorgho ou de pulpe de betterave ;
    • les fourrages plus ou moins séchés, conservés à l’abri de l’air dans un film plastique, que les éleveurs appellent l’enrubannage d’herbe ou de légumineuses. C’est un produit intermédiaire entre un foin et un ensilage.
L’herbe tient une place prépondérante dans l'alimentation des bovins (60 % en moyenne). Cette herbe pâturée ou récoltée sur les 11 millions d’hectares de prairies permanentes du territoire français joue un rôle positif en matière de régulation écologique, d’entretien des paysages et de la biodiversité, de prévention des risques et d’aménagement du territoire.

L'utilisation des compléments alimentaires

Les fourrages ne couvrent pas toujours tous les besoins des bovins.
L'alimentation des bovins - compléments alimentaires
L’éleveur, qui connait ses animaux et sait évaluer leurs besoins, va régulièrement adapter la ration qu’il leur distribue. En particulier, il va la compléter avec des aliments concentrés, d’origine végétale et minérale. Une grande partie des compléments de nature végétale est produite sur l’exploitation, notamment les céréales.
Un complément protéique est apporté par les tourteaux, obtenus à partir des graines de plantes oléagineuses comme le soja, le lin, le tournesol ou encore le colza, après extraction de l’huile.
Un complément énergétique est apporté par des céréales riches en glucides telles que le blé, l’orge et le maïs ou d’autres végétaux tels que les betteraves sous forme de pulpe.
Des compléments minéraux (calcium, phosphore) et vitaminiques peuvent être apportés. Ils sont soit directement ajoutés aux fourrages ou aux autres compléments alimentaires, soit mis а la libre disposition des animaux, dans le pré ou à l’étable, sous forme d’un bloc de sels minéraux que les éleveurs appellent la " pierre а lécher ".

Composition moyenne de la ration alimentaire d’un bovin adulte

Composition moyenne de la ration alimentaire d’un bovin adulte

De l’eau potable à volonté

Enfin, l’éleveur met а disposition des animaux, au pré ou а l’étable, de l’eau potable et propre. Un bovin adulte, par exemple, peut consommer jusqu’à 100 litres d’eau par jour, suivant la nature de sa ration, la saison et le type de production.
De l'eau potable à volonté

L’alimentation des bovins en chiffres

  • 20 millions de bovins en France forment le plus grand cheptel d’Europe.
  • la France compte 13 millions d’hectares de prairies.
  • la ration des ruminants est composée en moyenne de 64 % d’herbe, de 20 % de maïs ensilé, de 10 % de céréales, de 5 % de tourteaux et de 1 % de minéraux et vitamines.
  • 88 % de l’alimentation des bovins est directement produite sur l’exploitation agricole.

Une règlementation alimentaire rigoureuse

A chaque étape de la filière, les professionnels s'engagent pour garantir aux consommateurs une viande bovine de bonne qualité. A ce titre, les éleveurs respectent des normes exigeantes notamment pour la nourriture qu’ils distribuent à leurs animaux. En France, les viandes bovines proviennent d’animaux nourris exclusivement de végétaux et de compléments minéraux. L’apport de compléments alimentaires aux fourrages est encadré par une règlementation rigoureuse, tant à l’échelon national qu’européen. La réglementation impose un étiquetage précis de tous les produits achetés par l’éleveur et destinés à l’alimentation des animaux. La composition exacte de l’aliment commercialisé doit être portée sur l’étiquette.
Une réglementation alimentaire rigoureuse

L'interdiction des farines animales : une alimentation sécurisée

Pour éviter tout risque de contamination des bovins par l’agent de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), l’utilisation de farines animales est interdite dans leur alimentation.
  • Depuis 1990, en France, les farines de viandes et d’os sont interdites dans l’alimentation des bovins.
  • En 1994, l’interdiction a été étendue à l’alimentation de tous les ruminants, bovins, ovins et caprins.
  • En 2000, en France et dans l’Union Européenne, pour éviter toute possibilité de contamination croisée accidentelle des aliments destinés aux ruminants, l’utilisation des farines animales a été suspendue dans l’alimentation de tous les animaux dont les produits sont destinés а la consommation humaine.

De plus, l’ajout d’additifs à action anabolisante ou antibiotique dans les aliments distribués aux bovins est interdit. Dans le cadre de plans de surveillance de la qualité sanitaire des produits animaux, la recherche de ces substances est régulièrement réalisée dans les viandes et les autres produits d’origine animale, afin de vérifier le bon respect des interdictions réglementaires.

L'utilisation contrôlée des plantes génétiquement modifiées (OGM)

La culture, l’importation et l’utilisation de plantes génétiquement modifiées pour l’alimentation animale sont soumises à une règlementation très stricte : seules certaines variétés sont autorisées après évaluation réalisée au cas par cas par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES),  et par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA). Leur utilisation est ensuite soumise à des règles précises de traçabilité et d’étiquetage et à un contrôle rigoureux de la part des Pouvoirs Publics.
De 2008 à 2011, aucune culture commerciale d’OGM n’était permise sur le territoire national, suite à la clause de sauvegarde de 2008 suspendant la culture du maïs MON 810 sur le territoire national. Dans l’attente du renouvellement éventuel de son autorisation, aucune culture commerciale d’OGM n’est pratiquée sur le territoire français. Suite à des recours en annulation de cette clause, portés par plusieurs sociétés productrices de semences génétiquement modifiée devant le Conseil d’Etat français, celui-ci a demandé l’avis de la cour européenne et vient de rendre sa décision qui s'aligne avec Bruxelles: le moratoire est aujourd'hui officiellement levé. Les agriculteurs français pourraient légalement, à partir de cette année, cultiver les 3 variétés de maïs destinées à l’alimentation animale autorisée sur le territoire français.
Par ailleurs, les compléments alimentaires commercialisés peuvent être fabriqués à partir de plantes génétiquement modifiées importées de pays où leur culture est autorisée comme c’est le cas pour le soja. Ils sont soumis à un étiquetage informatif obligatoire, précisant la présence d’un organisme génétiquement modifié ou d’un de ses dérivés, dès lors que leur quantité est supérieure à 0,9 %. Cela permet non seulement d’assurer la traçabilité des produits, mais surtout d’informer clairement l’éleveur sur la composition des compléments alimentaires qu’il achète, et donc lui permettre de choisir l’alimentation qu’il souhaite distribuer à ses animaux.
En France, pour les bovins, la majeure partie de la ration provient de l’herbe des prairies naturelles et de végétaux cultivés sur l’exploitation. Seule une faible proportion des compléments alimentaires du commerce qui leur sont destinés peut contenir des plantes génétiquement modifiées : en moyenne 2.5 %.

L’alimentation des bœufs et des génisses de race à viande

Ces animaux à croissance lente, engraissés jusqu’à l’âge de trois ans en moyenne, donnent une viande de qualité réputée.
Après avoir passé environ huit mois au pâturage avec leur mère et avoir été sevrés, leur régime alimentaire alterne des phases de pâturage exclusif, sans autre aliment, au printemps, en été et en automne, avec des phases d’alimentation en bâtiment, l’hiver, quand l’herbe ne pousse plus, reposant sur du foin ou autre fourrage conservé, plus des céréales et des tourteaux.
L'alimentation des boeufs et des génisses de race à viande
Il y a bien sûr quelques variantes à cette alimentation type. En région Limousine, certaines génisses sont abattues jeunes vers 10 à 20 mois. De même, les bœufs issus de races laitières sont sevrés très tôt, et reçoivent durant les trois premiers mois de leur vie de l’aliment d’allaitement, du foin, des céréales et des tourteaux avant d’aller au pâturage. Ils sont abattus plus jeunes que les bœufs issus de races à viande.
A l’opposé, certaines génisses de races à viande sont élevées jusqu’à 42-45 mois et font alors souvent un veau, mais leur régime alimentaire reste le même que celui décrit plus haut.

L'alimentation des jeunes bovins ou taurillons

Les bovins mâles issus du troupeau français peuvent avoir plusieurs destinées :
  • soit orientés vers la production de veau de boucherie ;
  • soit castrés pour une faible proportion d'entre eux pour faire des bœufs ;
  • soit engraissés pour être abattus jeunes vers 18 mois pour produire du " taurillon ".
La production de taurillons donne une viande peu colorée. Elle est majoritairement destinée au marché export. Leur alimentation est assez standardisée.

Les trois quarts des jeunes bovins produits dans notre pays sont alimentés avec des aliments comportant du maïs-fourrage (plante entière). Cet aliment très énergétique, riche en glucides mais pauvre en protéines, est complémenté avec d'une part, des matières azotées sous forme de céréales, et d'autre part, du tourteau d'oléagineux (ex : tourteau de soja).
Les variantes dans l'alimentation sont liées aux disponibilités régionales :
  • Dans le Nord, région productrice de betteraves sucrières, les pulpes sèches ou surpressées remplacent le maïs-ensilage.
  • Dans le Sud-Ouest, le maïs-ensilage peut être remplacé par du sorgho ensilé, de la luzerne et, dans d'autres régions, par des céréales aplaties.  
L'alimentation des jeunes bovins ou taurillons
Dans certains cas, les jeunes bovins de races laitières peuvent également passer au pâturage entre les âges de 6 mois et un an ; rentrés à l'étable, ils reçoivent l'alimentation décrite précédemment jusqu'à l'abattage qui intervient à l'âge de 20-21 mois.

L'alimentation des vaches laitières et allaitantes

L’alimentation des vaches laitières se partage en 3 périodes :
  • la période d’élevage qui se termine avec le premier vêlage et pendant lequel l’alimentation de la génisse est du même type que celle des génisse de race à viande ;
  • la période de production laitière pendant laquelle l’alimentation est plus abondante et plus concentrée en énergie avec les 3/4 de la ration constituée de fourrages (herbe et maïs principalement) et le quart restant de céréales et végétaux riches en protéines ;
  • la période de finition qui a pour objectif de préparer la vache « réformée » avant l’abattage avec une nourriture plus énergétique constituée pour presque un tiers de céréales et végétaux riches en protéines.
Pour les vaches allaitantes, les périodes se ressemblent si ce n’est que la période de production consiste pour la vache à porter et allaiter son veau. Ayant un besoin énergétique moindre, son alimentation est davantage basée sur les fourrages que celle des vaches laitières. Sur cette période, les vaches passent 60 à 80 % de l’année au pâturage, le plus souvent avec de l’herbe seule. En fin de carrière, la finition se fait soit au printemps à l’herbe complétée de compléments céréaliers et protéiques soit à l’étable avec des fourrages conservés et des compléments.




Maïs ensilage 




 

Une nouvelle grille d’observation pour récolter au meilleur moment

Arvalis Institut du Végétal propose une nouvelle grille d’observation des grains qui tient compte de l’évolution génétique des variétés et de l’état de l’appareil végétatif.


 
Pour un ensilage réussi, on cherche à cibler la date de récolte de l’ensilage de maïs à laquelle rendement, valeur énergétique, conservation et ingestion sont les plus favorables. Cette grille est un bon outil de base pour déterminer quelques semaines à l’avance la date idéale de récolte en fonction du taux de matière sèche de la plante entière. Attention, les repères liés à la matière sèche sont bouleversés si l’année climatique est très différente de la moyenne (dans le cas de sécheresse forte, pluies importantes récentes, développement anormal des plantes).

Depuis dix ans, la génétique des variétés de maïs a évolué. Arvalis Institut du Végétal propose ici une nouvelle version de la grille qui avait été mise au point en 2001 à partir de nombreuses mesures faites au champ. Le niveau de remplissage du grain reste l’élément de base de la détermination du taux de matière sèche de la plante. Arvalis Institut du Végétal a chiffré l’impact de l’état de l’appareil végétatif du fait de son gabarit, son dessèchement, sur le taux de matière sèche de la plante. Il reste modéré par rapport au remplissage des grains, mais permet d’affiner le diagnostic de 1 à 3 points de matière sèche. « La partie tige plus feuilles représente moins de la moitié du rendement plante entière, et d’autre part, son taux de matière sèche évolue peu par rapport à l’évolution du taux de matière sèche du grain.

Il évolue essentiellement d’abord en fonction de l’alimentation hydrique de la plante », explique Arvalis Institut du Végétal. L’observation au champ peut commencer trois semaines après la sortie des soies, qui signe la floraison femelle. En évitant les rangs de bordure, on regarde l’état de remplissage des grains des couronnes centrales de plusieurs épis successifs. p

 Maitriser le cout de l'alimentation en élevage bovin laitier

 

Faire face à la flambée des prix des aliments : un enjeu fort pour les producteurs de lait

La forte hausse des prix des matières premières destinées à l’alimentation animale pousse les producteurs de lait à rechercher des solutions pour limiter l’impact de ce phénomène sur leurs élevages. En août 2012, le prix du tourteau de soja a d’ores et déjà approché les 570 €/tonne aux ports de l’Ouest. La maîtrise du coût alimentaire des rations d’automne et d’hiver des vaches laitières s’avère être cruciale pour espérer maintenir les revenus des éleveurs. Des recommandations techniques efficaces existent. Revue de détail.

 Maximiser l’ingestion de fourrages

 Maximiser l’ingestion de fourrages permet

d’économiser du concentré

La ration des vaches laitières est très majoritairement constituée de fourrages (Figure 1).


Figure 1 : Part des principaux composants de l'alimentation des vaches laitières en France (Source : Observatoire de l'alimentation des vaches laitières, 2011).

Ce sont en priorité ces fourrages, plus économiques à produire que les aliments concentrés, qui doivent être consommés par les animaux. Pour cela, 4 points sont à respecter :
1) le nombre de places disponibles à l’auge doit être suffisant pour permettre un accès régulier à la ration distribuée, sans souci de dominance1. On recommande :
• un cornadis par vache ;
• 0,5 m d’intervalle de barre au garrot ;
• 1 m pour 3 vaches en libre service.
1 L’écornage de l’ensemble des vaches en stabulation libre est recommandé pour éviter les dominances préjudiciables à l’ingestion des animaux les plus faibles.

2) La préparation de la ration doit être réalisée avec soin : tri des parties moisies, découpe franche du silo, nettoyage quotidien du pied de silo, limitation des entrées d’air sous la bâche d’un ensilage.
3) La ration doit être appétente, distribuée à volonté et apportée quotidiennement. Pour cela, les refus doivent représentés environ 5 % des quantités distribuées et sont consommables.
4) Maximiser l’ingestion de fourrages permet d’économiser du concentré, à condition que l’équilibre de la ration soit préservé.

Réserver les fourrages de bonne qualité aux vaches en lactation

Plus les fourrages sont récoltés proches de leur stade optimal de récolte, moins ils nécessitent de complémentation en énergie et/ou en azote. Ainsi, l’herbe récoltée en 2012 sous forme d’ensilage et d’enrubannage est de qualité moyenne, compte tenu des conditions climatiques au moment des chantiers de récolte. A l’inverse, la récolte des maïs 2012 s’annonce plutôt bonne, sous réserve qu'elle se fasse au stade optimal de maturité des grains (stade laiteux-pâteux) et à  une teneur en matière sèche de la plante entière comprise entre 32 et 35 %.
Afin de limiter les apports de concentrés et ainsi maîtriser le coût alimentaire, les meilleurs fourrages doivent être distribués aux vaches en lactation. Toutefois, il faut s’assurer que les animaux qui recevront les autres fourrages (génisses et vaches taries principalement) ne soient pas trop pénalisés par ce choix.
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En pratique...Réussir la confection d'un ensilage maïs
La qualité d'un ensilage de maïs se joue aussi au moment de la récolte. Cinq règles sont incontournables.
1) Bien choisir la date de récolte
Le stade optimal de récolte du maïs ensilage se situe entre 32 et 35 %  de MS  dans la plante entière. A ce stade, le grain est laiteux-pâteux : il s'écrase difficilement mais se raye à l'ongle.
Optimiser le stade de récolte, prendre le temps de bien tasser et donc d’assurer un débit de chantier raisonnable, assurer des tailles de coupe adaptées sont des points sur lesquels il faut veiller lors de la récolte des ensilages de maïs et d’herbe.
2) Maîtriser la finesse de hachage 
Il s'agit là d'un vrai casse-tête ! Il faut tout à la fois chercher à hacher fin pour permettre un bon tassement du silo et conserver suffisamment de brins longs pour faire mastiquer les vaches. Ainsi, les gros morceaux (> 20 mm) ne doivent pas dépasser 1 % du total (soit la valeur d'un gobelet pour un seau de 10 litres) et les particules moyennes, comprises entre 10 et 20 mm, constituer environ 10 % du total.
L'attaque des grains dépend de la maturité de la culture. L'amidon vitreux des maïs à plus de 32 % de MS doit être fractionné pour optimiser sa digestion. Prévoir un éclateur de grains sur l'ensileuse.
3) Ajuster la taille du silo en fonction de la vitesse d'avancement du front d'attaque
Pour éviter les échauffements du front d'attaque et l'apparition de moisissures, la vitesse du front d'attaque doit être d'environ 10 cm par jour en hiver et 20 cm par jour en été.
4) Eviter l'apport de terre dans le silo
La terre qui peut être apportée par les roues des tracteurs et remorques lors de la confection du silo est une source potentielle de spores butyriques, qui peuvent être préjudiciables à la conservation du fourrage. Pour éviter ce risque, préférez les silos sur sol bétonné et des conditions de récolte sèches.
5) Bien tasser le silo
Le tassement du silo doit être efficace pour chasser le maximum d'air et permettre le processus de fermentation anaérobie. Le tracteur tasseur doit avoir suffisamment de temps entre 2 remorques pour réaliser ce tassement. La fermeture du silo doit également être la plus hermétique possible : bâche plastique parfaitement posée et bien protégée.


Valoriser au maximum les fourrages riches en protéines


Utiliser les légumineuses disponibles pour réduire les apports de correcteurs azotés

L’apport des légumineuses est une solution pertinente lorsque le prix du correcteur azoté s’emballe. La plus connue, la luzerne, est une réelle opportunité pour diversifier la ration tout en limitant l’apport de tourteaux. Les différentes formes d’apport comme l’ensilage, l’enrubannage, le foin, les bouchons déshydratés permettent de maintenir des performances zootechniques à un bon niveau (voir Tableau 1). Ainsi, faire ingérer 2,5 kg de foin de luzerne accompagnés de 0,5 kg de céréale en remplacement de 1 kg de MS d’ensilage de maïs et de 1,5 kg de foin de graminée permet de diminuer l’apport de tourteau de soja de 0,5 kg/VL/j. Le coût de l’apport de céréales sera largement compensé par l’économie de correcteur azoté

Tableau 1 : Valeurs alimentaires de quelques légumineuses (Source : Tables d'alimentation Inra, 2007)
Type de fourrage% MSUFL
(/kg MS)
PDIN
(g/kg MS)
PDIE
(g/kg MS)
Ensilage de luzerne19,70,7711067
Foin de luzerne850,6210787
Ensilage de trèfle violet21,60,8110556

Les légumineuses peuvent aussi être associées aux graminées, notamment au pâturage. Ce type de pâturage offert en été et à l'automne présente une bonne teneur en MAT, ce qui permet de diminuer les apports de correcteurs azotés. De forts rendements sont aussi possibles avec des associations comme ray grass hybride-trèfle violet qui ont le mérite de pouvoir être fauchées ou pâturées. Pour l’avenir, il sera probablement pertinent de reconsidérer la place des légumineuses fourragères dans les systèmes fourragers.
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©P.Bourgault/CNIEL
Conseil
Dans le futur, il faudra chercher à constituer un vrai stock de protéines (herbe ou mélange graminées-légumineuses) pour l’hiver en assurant des récoltes de bonne qualité.

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Valoriser toute l’herbe disponible, source de protéines

Pour diminuer la dépendance aux protéines achetées, il est indispensable de valoriser toute l’herbe disponible. L’herbe pâturée est à mettre au menu des vaches le plus longtemps possible à l’automne. Quand la portance des sols et la pluviométrie le permettent, les parcelles accessibles doivent être utilisées avant la rentrée définitive à l’étable pour l’hiver. Faire pâturer à temps partiel (journée seulement) permet aussi des économies sans risque d’excès d’azote soluble.
L’herbe d’automne présente de très bonnes valeurs alimentaires :
• Graminées pures : 1 UFL, 110 g PDIN et 90 g PDIE (/kg MS) ;
• Mélange graminées-légumineuses : 1 UFL, 130 g PDIN et 100 g PDIE (/kg MS).
A titre de comparaison, l’ensilage de maïs titre 0,9 UFL, 45 g PDIN et 65 g PDIE (/kg MS).
La maximisation du pâturage avec une bonne herbe feuillue d’automne peut permettre des productions comprises entre 22 et 25 kg de lait/jour, quand la vache ne consomme que de l’herbe de qualité (16 à 18 kg MS ingérés/VL/j). Concrètement, 1 kg MS d’herbe ingérée entraine une économie de 250 à 350 g de tourteau de soja. L’ingestion de 4 kg MS d’herbe par jour permet donc de se passer d’environ 1 kg de correcteur azoté.

Des repères existent pour valoriser au mieux la prairie à l'automne : entrer dans une parcelle à 10-12 cm de hauteur d’herbe et surtout avoir pour objectif principal d’en sortir à 5-6 cm. Naturellement, cette période constitue une transition entre le pâturage et la ration « hivernale » et elle doit répondre à des recommandations pour éviter de trop perturber le rumen. Selon la quantité de fourrage distribuée, la transition peut durer de 5 à 10 jours. Quand l’ensilage de maïs apporté représente moins de 25 % de la ration, il n’est pas nécessaire d’apporter du correcteur azoté. Au-delà, un apport peut être nécessaire, à hauteur de 200 g de tourteau de colza par kg MS d’ensilage de maïs distribué.
En conditions de pâturage normales à libérales (herbe à volonté), l’apport de concentré énergétique a une efficacité faible. Sa distribution doit donc se faire de façon modérée afin de limiter le coût alimentaire. Dans le cas d’une gestion du pâturage plus sévère, le concentré a une efficacité supérieure : en moyenne, proche de 1 kg de lait par kg de concentré consommé.
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Recommandations pratiques pour bien valoriser le pâturage d'automne
• Pour favoriser l’ingestion, l’éleveur peut habituer les animaux à ne sortir que quelques heures après la traite du matin. Les vaches peuvent donc s’adapter à un temps d’accès restreint au pâturage sous réserve de réaliser ce type de conduite sur plusieurs jours consécutifs.
• Pour bien valoriser le pâturage, l’éleveur doit apporter le fourrage complémentaire à l’auge le soir, ne rien apporter avant la sortie au pâturage, rentrer le troupeau à l’étable la nuit à partir d’octobre si les conditions sont trop froides, prolonger le pâturage jusqu’en novembre si la portance le permet.


Implanter des couverts d’automne

Les couverts d’automne/hiver pour pâturer (colza fourrager, RGI, chicorée, trèfle d’Alexandrie) ou récolter (trèfle incarnat, avoine brésilienne…) peuvent également présenter un intérêt économique en période de prix élevé du correcteur azoté même si l’élevage n’est pas en déficit de fourrages.  Ce sont en effet des fourrages riches en azote soluble qui peuvent, surtout lorsqu’ils sont pâturés, permettre une économie importante de correcteur azoté. Ils exigent cependant un travail supplémentaire à la fois pour leur implantation mais aussi pour l’aménagement du pâturage (au fil, en général).


Limiter l’apport de concentrés

Le plus n’étant pas le mieux, deux approches peuvent être efficaces pour limiter l’apport de concentrés.
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Approche 1 : viser un niveau azoté de 95 à 100 g PDI/UFL

Le meilleur compromis entre les niveaux azoté et énergétique de la ration se situe autour de 95 à 100 g PDI/UFL. Cet équilibre permet une bonne valorisation des fourrages, notamment lorsque la ration est riche en ensilage de maïs. C’est également autour de ces valeurs que l’ingestion atteint son maximum : entre 20 et 25 kg MS/VL/j, si la ration est distribuée à volonté (5 % de refus consommables). Passer de 110 à 100 g PDI/UFL permet d’économiser 1,4 kg de tourteau de soja ou 2,2 kg de tourteau de colza par vache et par jour. La baisse de production associée est limitée à 0,9 kg de lait par vache et à 0,3 g de TP. Cette pratique est économiquement intéressante quand le prix des correcteurs azotés est élevé. On pourra même réduire la concentration azotée à 90-95 g PDI/UFL si le cheptel et les fourrages ne sont pas limitants pour finir de réaliser son quota en économisant fortement sur le correcteur (- 0,5 à - 1 kg de correcteur/vache/jour par rapport à une ration à 100 g de PDI/UFL).
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Approche 2 : limiter l’apport de concentré de production dans la ration collective

Limiter les quantités de concentré de production en ration semi-complète permet de maintenir l’ingestion de fourrages. Le concentré de production distribué en plus de la ration collective a un rendement marginal modéré, en particulier parce que l’ingestion de fourrage diminue (- 0,5 kg MS de fourrage/kg de concentré). En pratique, ce rendement est de + 0,7 à + 0,9 kg de lait/kg de concentré supplémentaire. Ce rendement dépend toutefois du niveau d’apport initial de concentré et du type de ration (voir tableau 2).

Tableau 2 : Effet de l’apport marginal d’un kg de concentré de production sur l’ingestion de fourrages, la production de lait à 4 % et le taux protéique

Rations
(fourrage à volonté)

Effets sur
Apport total de concentré par VL
<= 4 kg/j> 4 kg/j
Ens. maïs seul ou
2/3 maïs + 1/3 ens. herbe ou
1/2 maïs + 1/2 ens. herbe
l'ingestion de fourrage (kg MS)
la production lait à 4 % MG (kg)
le taux protéique (g/kg)
- 0,6
+ 1,0
+ 0,1
- 0,7
+ 0,5
+ 0,1
Ens. herbe + regain + foin
ou
Foin et regain
l'ingestion de fourrage (kg MS)
la production lait à 4 % MG (kg)
le taux protéique (g/kg)
- 0,5
+ 1,0
+ 0,3
- 0,5
+ 0,5
+ 0,2

Comme le prix du concentré de type VL18 va probablement approcher les 300-320 €/tonne et comme le prix du lait risque d'atteindre les 300 €/1000 litres de lait d’ici la fin de l’année, il faudra être vigilant sur les apports afin de limiter les pertes économiques.


Raisonner le type de correcteur azoté en fonction des prix

Le tourteau de colza toujours plus intéressant que le tourteau de soja

En moyenne, sur les quinze dernières années, le tourteau de colza industriel a toujours eu un prix inférieur à celui du tourteau de soja. D’un point de vue technico-économique, il devient intéressant de considérer cette matière première dès lors que son prix est inférieur à 80 % du prix du tourteau de soja.
Ce prix d’intérêt du tourteau de colza tient compte du fait que les régimes à dominante ensilage de maïs nécessitent un apport de minéraux sans phosphore. Les effets zootechniques étant moindres sur les régimes herbagers, le prix d’intérêt à considérer sera, pour ces régimes « herbe », de 70 % du prix du tourteau de soja.

 
Figure 2 : Rapport de prix (en %) entre le tourteau de colza industriel et le tourteau de soja industriel (Source : FOP)

Ce prix d’intérêt du tourteau de colza tient compte du fait qu’il faut 1,5 kg de tourteau de colza pour remplacer 1 kg de tourteau de soja. De plus, les régimes à dominante ensilage de maïs nécessitent un apport de minéraux sans phosphore, du fait de la richesse du tourteau de colza en cet élément. Les effets zootechniques étant moindres sur les régimes herbagers, le prix d’intérêt à considérer sera de 70 % du prix du tourteau de soja.
Le prix du tourteau de soja risque d’atteindre la barre des 600 €/tonne dans les mois à venir. Toutefois, le seuil de 80 % du prix du tourteau de soja ne sera probablement pas atteint. Le tourteau de colza continuera donc d’être concurrentiel en production laitière.
.

Les coproduits, d’autres alternatives pour l’alimentation des vaches laitières  

De nombreux coproduits peuvent être utilisés de façon sûre dans le rationnement des vaches laitières : drêches de blé, drêches de maïs, fibres de blé, etc.
Les drêches de distillerie de blé représentent aussi une ressource azotée intéressante. Les performances attendues sont similaires à celles obtenues en utilisant un tourteau de colza (voir tableau 3). Le remplacement étant du 1 pour 1, le prix d’intérêt de ces drêches sera similaire à celui du tourteau de colza industriel par rapport au tourteau de soja.

Tableau 3 : Résultats de l’essai zootechnique portant sur l'effet comparé des drêches de distillerie de blé et du tourteau de colza sur les performances zootechniques des vaches laitières (Source : Rouillé, 2011)
Lot expérimentalTourteau de colzaDrêches de blé
Effectif de vaches laitières
1919
Ingestion (kg MS totale/VL/j)
23,221,8
Lait brut (kg/VL/j)
37,737,4
Lait standard (kg/VL/j)
36,8
35,6
Taux butyreux (g/kg)
38,4
36,9
Taux protéique (g/kg)
30,6
29,5 *
* : différence significative par rapport au témoin au seuil P < 0,10

Les drêches de maïs sont aussi une alternative crédible. En effet, elles peuvent remplacer tout ou partie du concentré de production en maintenant les performances zootechniques. Comme pour les drêches de blé, une légère baisse du TP peut être constatée.
D’autres coproduits, comme les fibres de blé, sont également utilisables pour remplacer tout ou partie du concentré mais leur disponibilité est limitée. Lorsqu’ils sont disponibles, leur utilisation est généralement économiquement intéressante pour les éleveurs disposant de plateforme bétonnée pour leur stockage (produits humides, livraisons en 25 tonnes).

source  idele.fr

Impacts de l'élevage sur l'environnement 



Article publié dans Agriculture et développement durable

         La croissance démographique et l'augmentation des revenus d'une partie de la population mondiale engendrent une forte hausse de la consommation de viande et de lait dans le monde. En 2000, 229 millions de tonnes de viande étaient consommées : 465 millions de tonnes le seront en 2050. La consommation de lait augmentera quant à elle de 580 à 1 043 millions de tonnes sur la même période. L'élevage représente environ 40 % de la production agricole mondiale en 2008. Il fait vivre une multitude de petits agriculteurs des pays en voie de développement. Mais la forte croissance de la filière de l'élevage bovin a un impact environnemental considérable. La production des aliments destinés aux animaux ainsi que tout le cycle de vie de l'élevage a des répercussions environnementales très négatives : l'élevage est une des sources principales de la dégradation des sols et de l'eau. La culture du maïs et du soja pour l'alimentation des animaux ainsi que la production du fourrage emploient de grandes quantités d'eau et de terres arables. La production fourragère utilise plus de 30 % des terres cultivables et le pâturage occupe 26 % de la surface terrestre. L'agriculture intensive pratiquée pour le maïs ou le soja utilise massivement des engrais chimiques et des pesticides, responsables de graves pollutions de l'eau et des sols : eutrophisation de l'eau, zones mortes aquatiques, détérioration des récifs coralliens, appauvrissement, érosion et désertification des sols... L'élevage est également producteur d'agents polluants comme les déjections ainsi que les déchets d'animaux, contenant des antibiotiques, des hormones, des virus, des bactéries et des parasites parfois très pathogènes ; les déjections sont également une source de pollution aux nitrates considérable. Selon la FAO, la filière de l'élevage émettrait plus de gaz à effet de serre que le secteur des transports. Elle émet : 9 % du dioxyde de carbone (CO2) mondial, à cause de l'extension des surfaces agricoles qui détruit les surfaces forestières. 37 % de méthane provenant du système digestif des ruminants. 65 % d'hémioxyde d'azote, émanant du fumier, qui a un potentiel de réchauffement global 296 fois plus élevé que le CO2. 64 % de l'ammoniac, qui contribue aux pluies acides. Un rapport de la FAO préconise plusieurs actions pour lutter contre la pollution liée à l'élevage : Dégradation des sols : restauration des terres endommagées par la conservation des sols, meilleure gestion des systèmes de pâturage, protection des zones sensibles. Émissions de gaz à effet de serre : gestion durable de la production agricole et fourragère, amélioration de la nutrition animale et de la gestion du fumier pour réduire les émissions de méthane et d'azote. Pollution de l'eau : meilleure gestion des déchets animaux, meilleure alimentation pour améliorer l'absorption des substances nutritives, meilleure utilisation des déjections transformées sur les terres agricoles. Perte de biodiversité : amélioration de la protection des zones vierges, maintien de la connectivité entre les zones protégées, intégration de la production animale et des producteurs dans l'aménagement du territoire.


       
CONDUIRE SON ÉLEVAGE

(
ALIMENTATION ET REPRODUCTION




3.1 Comment nourrir vos lapins ?
3.1.1 Les besoins alimentaires des lapins.
3.1.1.1 Besoins en eau
3.1.1.2 Besoins en énergie
3.1.1.3 Besoins en lipides
3.1.1.4 Besoins en cellulose (fibres)
3.1.1.5 Besoins en protéines
3.1.1.6 Besoins en minéraux et en vitamines
3.1.1.7 Tableau récapitulatif des besoins

3.1.2 Le choix des aliments
3.1.2.1 Pour un petit élevage : utilisation des fourrages
             présentation de 80 fourrages utilisables sous les tropiques
3.1.2.2 Pour un élevage à caractère commercial : des aliments composés.
3.1.3 Les déjections en production du lapin de chair
3.1.3.1 Les méthodes de stockage des déjection
3.1.3.2 Quantité et qualité des déjections.
3.2 Comment assurer la réussite de la reproduction et donc organiser la production des lapereaux dans un élevage ?
3.2.1 La saillie
3.2.1.1 La pratique de la saillie
3.2.1.2 L'âge à la première saillie
3.2.1.3 L'intervalle mise bas => saillie
3.2.2 La palpation : le diagnostic de gestation
3.2.3 La préparation de la boîte à nid
3.2.4 La mise bas
3.2.5 L'adoption des lapereaux
3.2.6 La surveillance des lapereaux sous la mère et l'allaitement contrôle
3.2.7 Le sevrage
3.3
L'engraissement
3.4 Le renouvellement des reproducteurs
3.4.1 Les reproducteurs à renouveler
3.4.2 Comment choisir ses reproducteurs en auto-renouvellement ?
3.4.3 Renouvellement avec des lapereaux d'un jour achetés à l'extérieur
3.4.4 Tri et élimination




3.1 Comment nourrir vos lapins ?
Dans la nature, un animal se nourrit en fonction des besoins de son organisme et de ses mœurs, de la disponibilité de la nourriture, de l'importance des populations cohabitant sur le même milieu. Les lapins élevés en colonie ou en cage, dépendent entièrement de l'éleveur pour leur nutrition. Celui-ci doit apporter chaque jour l'eau et la nourriture à ses animaux. Les lapins doivent toujours avoir de l'eau et de la nourriture à leur disposition. Les mangeoires et les abreuvoirs ne doivent jamais être vides. Les lapins bien nourris sont robustes et ont un beau pelage. Ils grandissent vite, font beaucoup de lapereaux et tombent rarement malades.

L'étude du lapin domestique a permis de cerner le problème des besoins alimentaires du lapin, en particulier en matières minérales, vitamines, cellulose (ou aliment de lest), lipides, protéines, glucides libérant de l'énergie, etc... La ration alimentaire correspond à la quantité de tous les aliments consommés sur une journée par l'animal. Equilibrée, elle doit satisfaire ses besoins.
3.1.1 Les besoins alimentaires des lapins.
3.1.1.1 Besoins en eau
Contrairement à ce que bon nombre d'éleveurs pensent, le lapin boit de l'eau. Il est vrai que cet herbivore lorsqu'il est alimenté exclusivement avec de l'herbe fraîche et riche en eau, boit peu. Mais nourris avec des aliments secs (foin, granulé ou farine), les jeunes en croissance boivent 1,5 à 2 plus que la quantité d'aliment sec qu'ils mangent tandis que la lapine allaitante boit 2 à 2,5 fois plus d'eau qu'elle ne mange d'aliment. Comme celle des humains, cette eau doit être potable pour ne pas entraîner de maladies. Si l'eau est sale, même s'il a soif, le lapin ne boit pas.
Cet élément vital et ses qualités conditionnent la santé des lapins tant en maternité qu'en engraissement, permettant une bonne lactation et une bonne croissance de la naissance à l'abattage. L'eau est un facteur de réussite, mais peut aussi être source de problèmes selon l'attention qu'on y porte.
Prévoir en moyenne par jour
:
  • 0,2 à 0,3 litres d'eau par lapin en croissance
  • 0,6 à 0,7 litres d'eau pour une lapine allaitante
  • un litre et plus par jour pour une lapine et sa portée au cours de la semaine précédant le sevrage
Attention au gaspillage, aux abreuvoirs peu stables qui se renversent trop facilement. Comme pour l'aliment, le lapin boit un grand nombre de fois au cours de la journée et de la nuit (25 à 30 fois en moyenne par 24 h). Bien veiller à ce que les bacs et les abreuvoirs soient remplis en permanence, en particulier le soir avec une quantité suffisante pour la nuit.
Si l'eau est polluée par des microorganismes, on peut la désinfecter simplement en y ajoutant de l'hypochlorite de soude (eau de Javel). Le dosage préconisé est de 2 ml d'eau de javel dosant 12°.chlorométriques pour 10 litres d'eau (ou 200 ml pour 1 m3 d'eau ce qui est la même chose). On peut aussi utiliser d'autres produits pour désinfecter l'eau, tels que les solutions iodées ou le permanganate de potassium. La propreté des abreuvoirs, la purge régulière e le nettoyage des bacs, des tuyaux des rampes d'abreuvement doivent être une préoccupation permanente du cuniculteur. Par ailleurs si l'eau est polluée par des minéraux ou des matières organiques, c'est en amont, à la source d'approvisionnement en eau qu'il faut intervenir pour obtenir une eau potable (mêmes normes que pour l'alimentation humaine)
Enfin, l'eau ne doit pas chauffer au soleil : les lapins ne boivent pas de l'eau chaude. Parfois les lapins et les abreuvoirs sont bien à l'abris du soleil direct, mais les réservoirs et/ou les canalisations d'alimentation en tube noir (un tuyau opaque est bien pour éviter la pullulation d'algues dans les tuyaux) sont exposés au soleil direct et ce qui arrive aux lapins c'est de l'eau chaude. Il faut absolument éviter cette situation.
3.1.1.2 Besoins en énergie
Le besoin quotidien en énergie du lapin varie en fonction du type de production mais aussi avec la température ambiante. Ce besoin en énergie du lapin en croissance ou en reproduction (gestation , lactation) peut être couvert par des aliments distribués à volonté contenant de 2200 à 2700 kcal d'énergie digestible par kg. Le lapin régule assez bien la quantité d'aliment à consommer tant que la température ne dépasse par 25-26°C. Lorsqu'il fait plus chaud (30°C par exemple), son appétit diminue et sa croissance ou sa production laitière ralentissent.
Dans l'aliment, l'énergie est fournie par les glucides (sucres et féculents), les lipides (ou graisses), la fraction digestible des fibres et secondairement par l'apport de protéines.
3.1.1.3 Besoins en lipides
Le besoin en lipides (ou graisses) est couvert avec une ration contenant 2,5 à 3% de lipides. C'est la teneur spontanée de la majorité des aliments naturels entrant dans la ration. Il n'est donc pas nécessaire d'ajouter des corps gras aux aliments du lapin pour couvrir ses besoins énergétiques car les matières premières utilisées en contiennent suffisamment. Certaines sont même particulièrement riches comme les sons de riz (3 à 16% de lipides suivant qu'ils ont été déshuilé ou non) ou certains tourteaux obtenus par pression simple (ex. 8 à 9% de lipides dans des tourteaux expeller de coprah ou de palmiste)
3.1.1.4 Besoins en cellulose (fibres)
La cellulose est un composant végétal qui, combiné avec la lignine, des hémicelluloses et des pectines constitue les parois des cellules végétales, l'élément majeur de rigidité de la plante.
Le lapin est un pseudo-ruminant sinon un faux-ruminant. Son tube digestif a besoin de lest pour bien fonctionner et celui-ci est fourni par les parois des végétaux qu'il mange. De plus, grâce aux micro-organismes de son caecum le lapin est capable de digérer en partie ces éléments fibreux. Ses besoins sont donc plus importants que d'autres espèces d'élevage comme le porc ou le poulet.
Pour les lapins en engraissement, le taux de cellulose brute d'un aliment complet (dosage par la méthode de Weende) devra être de l'ordre de 14 à 16% c'est-à-dire un taux nettement plus élevés que celui des aliments pour volailles. Les lapines reproductrices pourront se satisfaire d'un aliment ne contenant que 12 à 13% de cellulose brute. En plus de la cellulose en partie digestible (25 - 30%) le lapin doit trouver dans sa ration au moins 4 à 5% de lignine, élément indigestible mais qui assure un fonctionnement régulier au tube digestif et réduit fortement le risque de diarrhée.
3.1.1.5 Besoins en protéines
Les protéines (ou matières organiques azotées) sont les molécules les plus originales de la constitution des êtres vivants (animaux et végétaux). Les lapins en ont besoin pour la constitution de leur propre corps, elles sont donc nécessaires pour la croissance et pour la production (viande, lait, embryons, lapereaux). De récents travaux de recherche, conduits en Europe, ont montré qu'il existe une relation certaine entre l'efficacité alimentaire et la qualité des protéines. Ainsi parmi les 21 acides aminés qui entrent dans la constitution des protéines, il y en a 10 qui sont des acides aminés essentiels (non fabriqués par l'organisme du lapin). Lorsque les protéines alimentaires apportent ces acides aminés indispensables, la ration peut ne contenir que 15 à 16% de protéines brutes pour les lapins à l'engraissement. Chez la lapine reproductrice, le taux optimal de protéines brutes est d'environ 17 à 18%. Lorsque la température moyenne est supérieure à 25 - 27°C, il est souhaitable d'accroître de 1 point environ la teneur en protéines des aliments (16 - 17% pour l'engraissement, 18 à 19 % pour les lapines allaitantes).
3.1.1.6 Besoins en minéraux et en vitamines
Les minéraux (calcium, phosphore, sodium, magnésium, etc...) sont indispensables au fonctionnement et à la constitution de l'organisme du lapin. Ils entrent en particulier dans la constitution des os et du lait mais permettent aussi le fonctionnement en favorisant les équilibres intra et extra-cellulaires. En phase d'allaitement, la femelle est particulièrement sensible à un bon apport minéral (ex. calcium 1,1 à 1,3%, phosphore 0,6 à 0,7% de la ration). Les besoins en sels minéraux sont couverts en général par l'aliment commercial. Toutefois, les apports peuvent être améliorés par les compléments minéraux commerciaux.
Les vitamines se trouvent dans les divers aliments qui sont distribués aux lapins. Les sources sont les fourrages verts, les céréales, les tourteaux, les sous-produits agroalimentaires, les restes de cuisine et les aliments composés. La provende apporte généralement les composés correspondant aux besoins des lapins. Les vitamines liposolubles (A, D, E et K) doivent être apportées par l'alimentation. Par contre si les lapins sont en bonne santé (pas de diarrhée) les vitamines hydrosolubles (C et toutes celles du groupe B) sont fournies par le flore digestive et en particulier par l(ingestion des caecotrophes. Un apport de vitamine C peut aider les lapins à mieux supporter la chaleur, mais cette vitamine n'est pas très stable un fois mise dans les aliments ou l'eau de boisson.

3.1.1.7 Tableau récapitulatif des besoins
Le tableau 1 résume les apports nutritionnels souhaitables pour les aliments destinés aux lapins de différentes catégories de lapins, élevés en élevage intensif (Europe). En Afrique, on prendra en considération surtout les recommandations pour un aliment mixte.



Tableau 1: Recommandations pour la composition des aliments complets pour lapins
D'après Lebas et al., 1996 et Lebas, 2004
Composants d’un aliment
à 89% de matière sèche
Jeune en croissance
(4-12 semaines)
Lapine
allaitante
Aliment «mixte»
engraisssement,
maternité, etc...
Protéines brutes %
16
18
16
Protéines digestibles %
12
13,5
12,4
Acides aminés principaux



Acides aminés soufrés (méthio.+cystine)
0,55
0,62
0,6
Lysine
0,75
0,85
0,8
Arginine
0,8
0,8
0,9
Thréonine
0,55
0,7
0,6
Tryptophane
0,13
0,15
0,14
Énergie digestible kcal/kg
2400
2700
2400
Rapport prot. digest. /énergie digest. g/ 1000 kcal
45
53
48
Lipides %
2,5
4
3
Fibres



Cellulose brute (méthode de Weende) %
15
12
14
Ligno-cellulose (ADF) % minimum
19
14
16
Lignine (ADL)% minimum
5
3
5
Cellulose "vraie" (ADF – ADL) % mini
13
9
11
Ratio lignine / cellulose vraie
0,4
0,35
0,4
Hémicellulose (NDF – ADF) % mini
12
9
10
Amidon % maxi
14
libre
16
Minéraux



Calcium
0,7
1,2
1,1
Phosphore
0,4
0,6
0,5
Potassium
0,7
1
1
Sodium
0,22
0,25
0,22
Chlore
0,28
0,35
0,3
Magnésium
0,3
0,4
0,3
Vitamines



Vit. A en UI/kg (maximum 15 000 UI)
6 000
10 000
10 000
Vit. D en UI/kg (maximum 1500 UI)
1 000
1 000
1 000
Vit. E en ppm minimum
30
50
50
Vit. K en ppm
1
2
2
Vit. C en ppm (+250 ppm en cas de chaleur)
0
0
0
Vit. B1 en ppm
2
2
2
Vit. B2 en ppm
6
6
6
Vit. B6 en ppm
2
2
2
Vit. B12 en ppm
0,01
0,01
0,01
Acide folique en ppm
5
5
5
Acide pantothénique en ppm
20
20
20
Niacine en ppm
50
40
40
3.1.2 Le choix des aliments
Le choix des aliments à distribuer aux lapins dépend du type d'élevage.
3.1.2.1 Pour un petit élevage : utilisation des fourrages
Le cuniculteur possédant quelques lapins pour sa consommation peut leur donner des fourrages, des déchets domestiques, des résidus des récoltes des champs et du jardinage. La ration ne sera pas parfaitement équilibrée, mais son prix de revient restera très faible.
Les fourrages sont les herbes et les feuilles pouvant servir de nourriture aux animaux. Le lapin est un herbivore ; parmi les fourrages les plus courants au Maroc, il aime manger :
-      foin de prés récolté tardivement
- foin de luzerne
- foin de trèfle
- fourrage herbe de prairie ;
- fourrage de vesce  avoine ;
- les différentes pailles
La conservation doit se faire dans un local abrité bien sec et à l'abri des animaux (rats, volailles, etc…).
ATTENTION. Les foins et plus généralement les fourrages moisis ou fermentés peuvent être toxiques.
La composition chimique d'un fourrage varie en fonction de son stade végétatif. Un jeune fourrage est toujours plus riche qu'un fourrage âgé et plus lignifié. Lors de la récolte des fourrages, l'éleveur doit donc préférer les jeunes plantes aux plantes plus âgées.
Une poignée d'herbes ne suffit pas pour bien élever un lapin. En plus des fourrages distribués même en quantité importante, l'éleveur devra distribuer une nourriture complémentaire plus concentrée ou compléments alimentaires.
Ce sont :
a) Les produits simples distribués seuls ou en mélange,
Parmi les produits simples distribués seuls ou en mélange, figurent le son de maïs,  orge, les restes de cuisine, les grains de maïs ou de sorgho, les rejets de choux ou de carotte, le son de blé, le son de riz, les tourteaux, etc…

b) Les provendes ou aliments composés
Ils sont présentés en farine ou en granulé, mais la forme granulée est la mieux consommée. De plus elle est la meilleure car elle ne permet pas aux lapins de trier. Elle peut être complète et ne nécessite alors plus d'apport de fourrage complémentaire.

Pour entretenir un petit élevage, on peut aussi distribuer comme complément alimentaire aux fourrages, les mélanges obtenus à partir de différentes matières premières. Quelques exemples sont fournis au tableau 3 en se basant sur des poids et non pas sur des volumes. Les volumes occupés par 1 kg de chaque matières première varient en effet énormément d'une matière première à l'autre et pour une même matière première en fonction de sa présentation..
Tableau 2. Groupes de matières premières usuelles
et manières de les combiner.
Groupe
Matières premières
Teneur en protéines %
A
- Tourteau de soja
- Tourteau d'arachide
42 à 46
50
B
- Haricots bouillis secs
- Tourteau de palmiste
- Tourteau de coton
18
15 à 19
41
C
- Farine de maïs, riz, sorgho, mil
- Son de maïs, riz, sorgho ou mil
7
9
D
- Manioc séché
- Patate douce séchée
2
2
Combinaisons possibles :
4 parties de
C + 1 partie de A (soit 80% de C + 20% de A )
3 parties de
C + 2 parties de B
2 parties de
D + 2 parties de B + 1 partie de A
Source : Fielding, 1993
Le tableau 3 montre, à titre d'exemple, un calcul de valeur en protéines brutes d'une combinaison issue du tableau 2.


Tableau 3 : Exemple de calcul du pourcentage de protéines brutes d'un mélange.
Combinaison
Matières premières utilisées
Calcul
Taux de protéines brutes
du mélange final
4 C + 1 A
4 de farine de maïs
1 de tourteau de soja
80 x 7 % = 5,6
20 x 42 % = 8,4
5,6 + 8,4 = 14%
3.1.2.2 Pour un élevage à caractère commercial . utilisation d'aliments composés
Lorsque son cheptel devient plus important (plus de 10 reproductrices), l'éleveur doit plutôt distribuer en grande quantité un aliment composé équilibré (ou provende) et un peu d'herbe comme complément si nécessaire.
Le lapin préfère un aliment granulé à un aliment farineux. L'intérêt du granulé est qu'il est fabriqué suivant les besoins spécifiques de l'animal et que ce dernier ne pouvant trier, consomme exactement la ration prévue pour lui. Cependant il vaut mieux distribuer une bonne provende en farine avec un peu de fourrage qu'un granulé de mauvaise qualité. Pour limiter le gaspillage de l'aliment farineux, fréquent en particulier dans les jours suivant le sevrage, il est conseillé de ne remplir les mangeoires qu'à la moitié ou au plus aux 2/3, ou d'y installer un système antigaspillage. Cette recommandation conduit à distribuer l'aliment au moins une fois par jour de manière à ce que au moins un jour sur deux les lapins finissent l'aliment farineux qui leur est distribué.

Les besoins des animaux varient en fonction de l'âge et du stade de production (voir les recommandations du tableau 1). On distribuera donc différentes sortes d'aliments pour les lapins à l'engraissement, ou pour les lapines en reproduction si de tels aliments sont disponibles dans le commerce. Cependant, il n'existe souvent qu'un aliment mixte répondant toutefois assez bien aux besoins de tous. Ces diférents aliments sont élaborés à partir de formules calculées par des scientifiques et en utilisant des matières premières dont on analyse périodiquement la composition.
Notez bien : un élevage commercial est encore rentable
si la dépense en aliments représente à peu près 60 à 65% des dépenses de production.
Rations (ou quantités consommées par jour) à prévoir en fonction de la période de production :
    - Lapin reproducteur mâle : 120 à 150 g par jour en fonction de son format, et de la température.
    - Lapine : 120 à 350 g par jour suivant le stade physiologique (vide, ou gestante, ou allaitante ou gestante + allaitante)
    - Lapine + portée de 6-7 lapereaux de 4 semaines : 600 à 700 g
    - Lapereau en engraissement : 100 à 120 g par jour en moyenne.


3.1.3 Les déjections en production du lapin de chair.
Quand un lapin consomme 100 g de matière sèche (soit 110 g de granulé ou 300 à 400 g de fourrage vert), il élimine dans les litières ou sous sa cage environ 35 g de matière sèche de crottes (à 45-50% de MS soit 75 à 80 g de crottes fraîches). En fonction de la température, il éliminer aussi 60 à 75 g d'urine. Les poids et les volumes de déjection à éliminer dépendent ensuite des conditions de collecte et de stockage.
3.1.3.1 Les méthodes de stockage des déjections
Souvent dans les petits élevages, les déjections tombent sous les cages et sont balayées tous les jours ou tous les deux jours par l'éleveur, pour être entreposées en tas à l'extérieur de l'élevage (hors du bâtiment ou de l'enclos d'élevage)
Pour éviter trop de manipulations, les déjections peuvent être stockées provisoirement sous les cages dans les fosses de différentes profondeurs.
- mini fosses de 20 cm, posées sur le sol (entre des rangs de briques de ciment par exemple), nécessitant une évacuation assez fréquente du fumier (tous les mois environ)
- fosses profondes ou semi-profondes de 0,50 à 1 m de profondeur, étayées de préférence avec des murets en ciment pour éviter les éboulements. Dans ce cas, l'évacuation des déjections peut ne se faire qu'une fois par an, au moment où elles sont utilisées dans les champs comme fumure avant la mise en place des cultures, ce qui ne fait qu'une seule manipulation au total.
Les déjections mélangées avec les débris de litière et de fourrage vont au fil du temps se transformer par compostage en fumier de bonne valeur fertilisante, apprécié par les jardiniers, les maraîchers et les agriculteurs en général.
Important : pour bien fonctionner, une fosse doit impérativement rester à l'abri des entrées d'eau. Une ventilation bien conçue , avec des entrées d'air basses (voir chapitre logement) contribue à assécher les déjections, évite les mauvaises odeurs (ammoniac, …) et favorise le compostage. En bâtiment fermé, vider nécessairement les fosses profondes avant les périodes de fortes chaleurs, le phénomène de compostage des fumiers produisant par lui-même de la chaleur.

3.1.3.2 Quantité et qualité des déjections.
Pour simplifier les choses, on peut compter récupérer un poids de déjections à peu près équivalent au poids de l'aliment distribué, tant en maternité qu'en engraissement. Cela représente un volume d'environ 0,5 à 0,6 m3 de fumier par cage-mère et par an. Le tableau 5 récapitule la composition chimique des déjections de lapins telles que récupérées dans le pays à climat tempérés. De manière logique, la composition minérale des déjections dépend beaucoup de celle des aliments employés pour alimenter les lapins. La teneur en azote dépend aussi de la composition des aliments mais aussi largement des conditions de compostage. Un tas de compost qui "sent l'ammoniac" correspond à un compost qui est en train de perdre une partie de son azote dans l'atmosphère. C'est souvent le cas des composts trop humides.

Tableau 5 : Composition moyenne des déjections (valeurs mesurées en Europe).
Critère
Sur produit brut
Critère
Sur produit brut
- pH
8 à 8,5
- Potassium (K)
7 à 9 g/kg
- Matière sèche
25 à 30 %
- K exprimé en K2O
9 à 11 g/kg
- Protéines brutes
4 à 5 %
- Cuivre
15 à 18 mg/kg
- Matières minérales
4 à 6 %
- Magnésium (Mg)
1,6 g/kg,
- Azote total
6 à 9 g/kg
- Mg exprimé en MgO
2,6 g/kg
- Calcium
10 g/kg
- Manganèse
50 à 55 mg / kg
- Phosphore (P)
2 à 3 g/kg
- Fer
130 à 300 mg / kg
- P exprimé en P2O5
5 à 6 g/kg
- Zinc
50 à 60 mg/kg
3.2. Comment assurer la réussite de la reproduction et donc organiser la production des lapereaux dans un élevage ?
Chez la lapine, l'ovulation n'a lieu qu'à la suite de l'accouplement. La lapine est en effet une espèce à ovulation provoquée. En outre, l'ovulation est multiple, ce qui peut donner des portées ayant jusqu'à 10 à 12 lapereaux à la naissance, voire plus.
3.2.1. La saillie.
3.2.1.1 La pratique de la saillie
La saillie ou accouplement a toujours lieu dans la cage du mâle.
Avant de transférer la femelle, il est nécessaire de contrôler son état de santé et d'observer la vulve afin de savoir si elle est en phase de chaleur, c'est-à-dire à un stade hormonal où elle est en mesure d'accepter le mâle. La lapine en chaleur a une vulve rose foncé à rouge. Par contre, toute vulve rose pâle, violette ou blanche indique qu'elle sera peu ou pas réceptive.
Lorsque la femelle est réceptive, elle est introduite dans la cage du mâle. Elle s'immobilise rapidement, s'étire et relève légèrement l'arrière-train, ce qui permet au mâle de la chevaucher et de réaliser la saillie. Si l'accouplement réussit, le mâle tombe sur le côté en poussant parfois un cri.
Il est préférable de faire saillir deux fois la femelle avant de la retirer de la cage et de contrôler visuellement les deux saillies pour s'assurer que le mâle n'a pas éjaculé "à côté" dans le poil de l'arrière train de la femelle. Il faut éviter de laisser mâle et femelle ensemble sur de longues périodes, surtout si la femelle montre des signes d'agressivité vis à vis du mâle. Si une femelle doit accepter un mâle, cela se fait dans les 3 à 4 minutes suivant l'introduction de la femelle dans la cage du mâle. Passé ce délai, il est inutile d'insister.
Les saillies doivent se faire tôt le matin ou tard le soir, à la "fraîche", au moins par un temps frais.
A la fin de chaque accouplement, l'éleveur doit noter sur les fiches individuelles, la date de l'accouplement et le numéro des individus accouplés. Des fiches générales pour l'élevage seront aussi à tenir. L'ensemble de ces fiches sert au suivi de l'élevage, donc permet d'apprécier la prolificité des femelles et l'efficacité des mâles.
Le mâle domine la femelle                                 Il lui flaire l'arrière train
La saille proprement dite                               Le mâle se laisse tomber sur le côté une fois qu'il a                        éjaculé
3.2.1.2 L'âge à la première saillie
Les jeunes femelles doivent avoir 5 mois avant d'être saillies pour la première fois. Elles doivent avoir un poids minimum de 2,4 kg si le poids des femelles adultes est de 3 à 3,5 kg (au moins 75% du poids adulte de la souche)
Les mâles sont mis en reproduction à un âge un peu plus avancé, soit 5 mois½, voire 6 mois, avec un poids d'au moins 2,6 kg pour le même type de lapin.

Limiter le nombre de saillies à:
- 1 double saillie la première semaine de mise en reproduction,
- 2 la 2
ème semaine,
- 3 la 3
ème semaine et les semaines suivantes
Pour la 1
ère saillie, proposer au mâle une femelle ayant déjà eu plusieurs accouplements et surtout une femelle qui est bien en chaleur.

3.2.1.3 L'intervalle mise bas =>saillie
Le délai de la présentation de la femelle au mâle après la mise bas dépend de l'importance de la portée et de la qualité de l'aliment distribué.
Si l'alimentation des lapines est constituée essentiellement de fourrages auxquels on ajoute ou non un complément, l'éleveur doit attendre le sevrage avant de saillir à nouveau la lapine.
Par contre si l'éleveur emploie un aliment composé équilibré, l'intervalle mise bas =>saillie peut être de 10 à 15 jours. Mais plus la portée est nombreuse, plus l'intervalle doit être allongé, par exemple :
- pour une portée de 4 à 6 lapereaux, l'intervalle possible est de 10 jours
- pour une portée de 7 et plus, l'intervalle conseillé est de 15 jours
- à l'inverse, pour une portée de 1 à 3 lapereaux, l'intervalle possible est de 7 jours.

3.2.2 La palpation (diagnostic de gestation).
La seule méthode efficace pour vérifier si la lapine est gestante ou non, est la palpation abdominale.
Il est hautement souhaitable d'apprendre à palper les femelles, car cela permet de remettre immédiatement à saillir une lapine détectée vide et donc d'augmenter la productivité de l'élevage. Toutefois, une palpation trop brutale peut faire avorter les lapines. Dans ce cas il vaut mieux s'abstenir et attendre la mise bas pour connaître le résultat de la saillie, ou 33-34 jours après une saillie inféconde, pour présenter à nouveau une lapine au mâle.

Pour faire la palpation, le procédé est le suivant : une main saisit la peau au-dessus des reins et soulève l'arrière-train. L'autre main passe doucement sous l'abdomen au niveau du bas-ventre (figure 44). et avec un mouvement de va-et-vient, repère des embryons sous forme de petites boules souples et glissantes au toucher en cas de gestation. Ces embryons ne sont pas à confondre avec les crottes qui par contre sont dures au toucher. La palpation chez la lapine peut se faire aisément entre le 12
e et le 14e jour après la saillie (à partir du 10e jour pour les éleveurs très expérimentés). Réaliser une palpation plus tard ou trop brutalement, peut provoquer des avortements. Plus tôt, elle n'est pas possible, les embryons ne sont pas encore assez développés pour être détectés.



3.2.3 La préparation de la boîte à nid
Trois jours avant la date présumée de la mise bas, une boîte à nid propre, désinfectée et garnie de copeaux de bois, de paille ou d'un foin de graminées bien sec, sera installée suivant le modèle de cage utilisée, à l'intérieur ou à l'extérieur de la cage-mère, appuyée contre la paroi. Dans ce dernier cas, veiller à ce que l'orifice d'accès soit au niveau du plancher de la cage. L'éleveur ne doit pas oublier d'ouvrir la boîte à nid en fin d'installation, pour que la femelle puisse y aménager le nid.
La lapine en fin de gestation va alors arracher des poils de son abdomen et de ses flancs pour les mélanger à la litière et constituer un nid confortable et chaud. Lors de la première mise bas, certaines femelles ne constituent pas correctement leur nid. Si cela se renouvelle, la femelle sera réformée en priorité et sa descendance ne sera pas utilisée pour la reproduction.




3.2.4 La mise bas.
La lapine met bas généralement la nuit. La durée de la gestation est de 31 jours en moyenne plus ou moins 1 journée. La mise bas dure généralement de 15 à 20 minutes pour l'ensemble de la portée. Les premiers nés commencent à téter leur mère pendant que celle-ci termine de mettre bas.
A la naissance, les lapereaux ont le corps nu (= glabre) et les yeux fermés. Ces derniers s'ouvrent vers l'âge de 10 à 11 jours. Les poils commencent à être visibles vers 6-7 jours. Aussitôt après la mise bas, la femelle mange le placenta (enveloppes embryonnaires), ce qui est un réflexe normal.
Ensuite, les restes de placenta s'il y en a, ainsi que les morts nés éventuels devront être retirés de la boîte à nid le plus rapidement possible. Une lapine produit en moyenne 6 à 7 lapereaux par portée dans les conditions tropicales. L'enregistrement des mises bas est indispensable au suivi de l'élevage (utilisation de fiches individuelle et collective voir plus loin).

3.2.5 L'adoption des lapereaux.

L'adoption consiste à faire élever par une femelle un ou plusieurs lapereaux d'une autre portée, née à 2 jours d'intervalle au maximum. Elle est possible en cas d'abandon par la mère de ses lapereaux ou à la suite de la mort de la femelle, en cas de refus d'allaitement ou d'allaitement insuffisant. Mais l'adoption permet surtout d'égaliser les tailles des portées ou de répartir rationnellement les lapereaux afin de favoriser un allaitement régulier. Les lapereaux à adopter seront pris dans les portées de taille égales ou supérieures à 7 lapereaux. On les choisira parmi les plus vigoureux de la portée d'origine afin de favoriser leur adaptation dans leur nouvelle portée qui aura moins de 7 lapereaux et donc des lapereaux également vigoureux. On conseille de ne pas faire adopter plus de 2 lapereaux supplémentaires à une lapine.
La réussite de l'adoption sera facilitée s'il est possible de fermer le nid pendant 24 heures, donc d'empêcher l'accès de la femelle pendant ce temps. Ceci est rendu possible par le fait que la lapine n'allaite normalement ses petits qu'une fois par jour.

3.2.6 La surveillance des lapereaux sous la mère et l'allaitement contrôlé.
Les lapereaux morts et non retirés du nid peuvent être responsables de nombreuses maladies. Il est important d'effectuer un contrôle journalier, les deux premières semaines, pour déceler rapidement les lapereaux non allaités et retirer les morts. La boîte à nid sera retirée de la cage-mère vers le 21e jour après la naissance. Elle doit toujours contenir une litière propre.

L'allaitement contrôlé est une technique très intéressante née de l'observation du comportement des lapines sauvages. La lapine ne visite ses lapereaux dans le terrier qu'une fois par jour pour les allaiter. La tétée dure alors quelques minutes seulement.
En élevage rationnel, pendant les 15 à 20 jours suivant la mise bas, l'éleveur donnera, à la lapine, accès au nid 15 à 30 minutes par jour. Il peut aussi se contenter de ne le faire aussi que quelques jours après la mise bas. Il contrôlera ensuite la portée et repérera facilement le ou les lapereaux qui n'ont pas suffisamment tété. Le lapereau en bonne santé, en effet, a le ventre rebondi. Dans les 4-5 jours qui suivent la naissance on peut même voir le lait dans l'estomac à travers la paroi abdominale encore fine. L'allaitement contrôlé est plus facile avec des boîtes à nid extérieures, munies d'une trappe de fermeture. Mais certains éleveurs placent les boîtes à nid, chaque matin dans les cages, puis les stockent empilées dans un coin abrité de l'élevage. La technique de l'allaitement contrôlé présente plusieurs avantages :
- bon confort du nid,
- meilleure hygiène, les lapines ne peuvent pas uriner ou faire leurs crottes dans le nid,
- égalisation des portées et adoptions plus aisées, meilleure régularité des lapereaux, tri et élimination plus faciles.

3.2.7. Le sevrage.
La séparation des lapereaux de la mère doit avoir lieu environ 33-35 jours après la mise bas lorsque l'éleveur nourrit ses animaux avec un aliment composé. Dans un élevage familial dont l'essentiel de la nourriture est basé sur les fourrages, le sevrage peut être plus tardif et intervenir 40-45 jours après la mise bas. La séparation à 28 jours d'âge est possible mais comporte des risques de mortalité un peu accrue à l'engraissement. Un sevrage à plus de 45 jours est un non-sens.
Au moment du sevrage, les lapereaux sont pesés et éventuellement marqués (tatouage à l'oreille). Les mâles sont séparés des femelles après sexage.
3.3 L'engraissement.
Les jeunes lapins et lapines vont désormais séjourner dans les cages d'engraissement et le cas échéant dans un bâtiment " Engraissement ". Ils y resteront 2 à 3 mois en fonction de la race (type génétique) et du poids final recherché. En fin d'engraissement, certains lapins seront sélectionnés pour la reproduction. En général, les mâles sont retenus pour leur vitesse de croissance et leur conformation. Les femelles (en bon état) sont retenues d'après la taille des portées produites par leur mère, les qualités maternelles de cette dernière (nid, allaitement), d'où l'intérêt de fiches d'enregistrement bien tenues. Les lapins restants sont livrés, abattus pour la boucherie ou vendus vivants.
Alors qu'à la maternité, les lapines sont élevées en cages individuelles, à l'engraissement les lapereaux sont élevés en cages collectives. La densité des lapereaux, par cage à l'engraissement, est de 12 à 14 lapins par mètre carré. A la fin de l'engraissement (soit 3,5 à 4 mois après la naissance), les lapins ont un poids moyen de 2 à 2,5 kg. Au terme du 3e mois, il peut y avoir des bagarres entre les mâles et les femelles, d'où la nécessité de les séparer.

3.4 Le renouvellement des reproducteurs.
Dans un élevage, tous les reproducteurs n'ont pas les mêmes performances. Pour maintenir un effectif homogène, il est donc indispensable de procéder en permanence :
      - à l'élimination des animaux défaillants
      - au renouvellement immédiat des animaux morts ou éliminés.

3.4.1 Les reproducteurs à renouveler.
Pour remplacer sans tarder, il faut anticiper en préparant des jeunes reproducteurs à l'avance. Cela concerne les mâles et les femelles en tenant compte des délais de quarantaine lorsque l'introduction de reproducteurs de l'extérieur est envisagée.
Pour bien gérer le troupeau, il est nécessaire de définir un taux de renouvellement minimum. En règle générale, il est compris entre 70 et 100% à répartir sur l'année entière.
Pour illustrer notre propos, prenons l'exemple d'un éleveur disposant de 50 cages-mères. Il devra prévoir la mise en reproduction de :
- 1 jeune femelle prête à saillir chaque semaine avec 100% de renouvellement,
- 1 jeune femelle prête à saillir tous les 10 jours avec un taux de 70% (ou 3 femelles par mois)
Il en est de même pour les mâles. S'il a 6 mâles, il lui faudra 1 mâle prêt à saillir chaque 2 mois avec 100% de renouvellement.
Pour parvenir à un renouvellement efficace, il sera aussi nécessaire de trier, en permanence, les meilleurs futurs reproducteurs lors de la vente des lapins de chair. Il faut tenir compte d'une mortalité et d'une élimination de 20 à 25% pour la période allant du tri à la mise en reproduction.
Dans notre exemple, c'est donc 50 + 25% soit 63 jeunes femelles qui devront être triées chaque année au taux classique de 100% de renouvellement.
Au démarrage de l'élevage, l'auto-renouvellement (ou renouvellement à partir des lapins nés dans l'élevage) n'étant pas envisageable, il est bon de prévoir :
- d'entrer 20 à 25% de femelles et de mâles en plus de l'effectif théorique de l'élevage,
- d'envisager de s'approvisionner provisoirement chez le fournisseur initial en cas de mortalité et d'élimination.
C'est la seule technique efficace en attendant de parvenir à l'autorenouvellement pour obtenir une production régulière dès le démarrage et d'éviter un trou financier vers le 6e mois de production.

Deux solutions s'offrent à l'éleveur :
- acheter des reproducteurs auprès d'un fournisseur spécialisé ou d'un autre éleveur. Nous conseillons, si l'éleveur est satisfait de son fournisseur de lui rester fidèle pour conserver une certaine continuité dans l'équilibre microbien. Ne pas négliger néanmoins le respect de la quarantaine (voir prophylaxie)
- renouveler lui-même en choisissant la descendance des reproducteurs les plus performants. Cette technique est dénommée auto-renouvellement.


3.4.2 Comment choisir ses reproducteurs en auto-renouvellement ?
Les critères de choix à prendre en compte sont :
* pour les femelles. Elles sont sélectionnées en partie d'après les performances de leur mère, les critères concernent donc aussi cette dernière
   - d'abord une bonne santé individuelle et une conformation correcte
   - être née d'une mère donnant des portées de bonne taille à la naissance et ayant de bonnes qualités maternelles (bon nid, allaitement régulier)
   - la mère doit avoir un bon taux de sevrage (peu ou pas de pertes entre naissance et sevrage). Il est conseillé d'attendre la 3
e mise bas de la mère pour bien estimer ses capacités.
* pour les mâles : Ils sont sélectionnées en partie d'après les performances de leur père, les critères concernent donc aussi ce dernier
   - d'abord le bonne santé individuelle, et une conformation correcte
   - avoir eu en engraissement une vitesse de croissance élevée par rapport à ses contemporains.
   - être nés d'un père ayant une bonne ardeur sexuelle et un bon taux de mise bas
Pour choisir en toute connaissance, l'emploi régulier des fiches individuelles femelles et mâles est indispensable. Cela permet en outre d'éviter la consanguinité.

Pour éviter la consanguinité des lapins au sein de l'élevage (accouplement entre eux de reproducteurs apparentés donnant des lapereaux moins productifs et moins résistants en général), il est conseillé d'acheter à l'extérieur une mâle de renouvellement sur deux. Les femelles par contre peuvent être systématiquement remplacées par auto-renouvellment.
3.4.3 Renouvellement avec des lapereaux d'un jour achetés à l'extérieur.
Cette technique est largement utilisée en Europe. Son avantage est de limiter les risques sanitaires liés à l'introduction de futurs reproducteurs âgés depuis l'extérieur. Les critères de choix des reproducteurs sont ceux décrits ci-dessus. Bien entendu, cela implique pour le fournisseur de maîtriser le sexage.
La technique consiste à transporter des lapereaux ayant tété au moins 1 fois le colostrum de leur mère, vers un autre élevage, dans une boîte isolante avec litière, toutes deux bien désinfectées. Ces lapereaux seront adoptés par une femelle ayant mis bas un ou 2 jours avant la reproductrice sélectionnée, ce qui demande un minimum de synchronisation. Le délai classique est de 22 à 25 heures entre la dernière tétée dans l'élevage d'origine et la première tétée dans l'élevage de destination (voir les précautions dans la partie sur les adoptions), mais dans les cas extrême il peut atteindre 36 heures.
Il faudra mettre en place une identification des lapereaux introduits avec une petite bague ou une petite incision à la marge de l'oreille.
3.4.4 Tri et élimination.
- Eviter de laisser " traîner " un animal atteint d'une maladie au milieu d'autres apparemment sains. Il peut être plus faible et donc plus sensible que ses congénères. Isolez le rapidement, seul ou avec d'autres lapins malades. Cela évitera de contaminer les lapins sains et vous permettra d'appliquer un traitement spécifique.
   - Eliminer sans faiblir les lapins atteints et à la traîne qui ont peu de chance de guérir. Les risques de contamination seront réduits. Cela concerne aussi bien les reproducteurs mâles et femelles, que les lapereaux au nid, au sevrage ou en engraissement.

Ne jamais utiliser un futur reproducteur douteux.


ASSURER LA BONNE SANTE DE L'ELEVAGE
(
MALADIES, SANTE, HYGIENE)
4.1 Les maladies de l'appareil digestif
4.1.1 Les coccidioses
4.1.2 Les entérotoxémies

4.1.3 La colibacillose et la typhlite
4.1.4 La parésie caecale
(ou maladie du caecum dur)
4.1.5 L'entérite mucoïde
4.1.6 L'entéropathie épizootique du lapin (EEL)
4.1.7 Les vers parasites du lapin
4.1.7.1 L'oxyurose
4.1.7.2 La cysticercose
4.2 Les maladies respiratoires
4.2.1 Le coryza
4.2.2 Les pneumonies
4.3 Les maladies virales
4.3.1 La maladie virale hémorragique (VHD)
4.3.2 La myxomatose

4.4 Les maladies externes
4.4.1 Les gales
4.4.2 Les dermatomycoses ou teignes
4.4.3 La nécrose des pattes
4.5 Les maladies des reproductrices
4.5.1 Les abcès et les mammites
4.5.2 Frigidité et stérilité

4.5.3 Fausse gestation ou Pseudo-gestation
4.5.4 Les accidents à la mise bas
4.5.5 Mortalité au nid des lapereaux avant la 4e semaine
4.6 La prophylaxie sanitaire et médicale (la prévention)
4.6.1 La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène
4.6.2
La prophylaxie médicale :
prévention à l'aide de médicaments ou de vaccins
4.7 La pratique des autopsies des lapins morts ou malades
4.8 La pharmacie de l'élevage

Comment maintenir un bon état sanitaire dans un élevage de lapins ? Sachant que toute réunion d'animaux dans un espace restreint augmente les risques de microbisme, de parasitisme, de stress, il est nécessaire de connaître les maladies les plus courantes des lapins d'élevage. Cela permet d'envisager de les traiter mais surtout d'avoir une action préventive afin d'éviter l'installation des maladies et leur propagation
Toute activité d'élevage ne peut se faire sans une action sanitaire préventive marquée par un volet permanent d'hygiène rigoureuse et raisonnée.

4.1 Les maladies de l'appareil digestif
Chez le lapin, les maladies de l'appareil digestif se traduisent presque toujours par de la diarrhée. Les maladies sont de plusieurs ordres : psychique, alimentaire et microbien.

- les causes psychiques
Le surpeuplement, le changement de personne soignante, les rats, les chiens, les enfants, les bruits violent, causent une décharge d'adrénaline qui bloque le péristaltisme intestinal, en particulier au niveau de l'évacuation du cæcum. Cela entraîne le développement d'une flore anormale, surtout colibacillaire, ces bactéries étant déjà présentes dans le tube digestif mais à faible niveau.

- les causes alimentaires
Le déficit de la ration en fibres, ou plus précisément en cellulose et en lignine (voir la partie "alimentation"), entraîne un ralentissement du transit digestif et accroît très fortement la sensibilité des lapins aux autres facteurs. A défaut d'un aliment complet granulé contenant les bonnes proportions de fibres, les éleveurs utilisent souvent de la provende en farine pauvre en fibres. Dans ce cas, un apport complémentaire et suffisant d'un fourrage appétant lui même riche en fibres est indispensable.
Par ailleurs, les matières premières constituant les aliments granulés comme les provendes farineuses peuvent contenir des moisissures et les mycotoxines qu'elles ont produit. C'est malheureusement souvent le cas des tourteaux d'arachide par exemple (présence d'aflatoxines). Les mycotoxines provoquent des arrêts de consommation et des diarrhées. Le risque de production de mycotoxines est particulièrement important lorsque les matières premières ou l'aliment préparé ne sont pas stockés dans un milieu bien sec et aéré.

- les causes infectieuses
Des colibacilles sont toujours présents dans le tube digestif des lapins. Cependant, seuls certains d'entre eux sont pathogènes voire très pathogènes. Les salmonelles, les klebsielles peuvent aussi provoquer des diarrhées.
Les principales causes des maladies digestives sont présentées ci-après.
4.1.1 Les coccidioses.
Ce sont les maladies les plus fréquentes et les plus dangereuses chez le lapin. Il y a plusieurs formes de coccidioses : Les coccidioses intestinales et la coccidiose hépatique
  • les causes
    Les coccidies sont des protozoaires parasites du tube digestif. Il existe chez le lapin, plusieurs espèces de coccidies (11 espèces d'Emeria) dont une seule affecte le foie. Les 10 autres parasitent l'intestin.

    * les symptômes et lésions
    - Pour les coccidioses intestinales :
    Les principaux symptômes rencontrés sont le gros ventre chez le lapereau, une légère diarrhée, l'amaigrissement, la sous-consommation d'aliment et d'eau, la mort. Chaque espèce de coccidie a un lieu préférentiel de développement dans le tube digestif (les unes dans le duodénum ou l'iléon, d'autres dans le cæcum ou dans le côlon, …) où elle provoque une réaction de l'épithélium intestinal plus ou moins visible selon l'espèce. Par ailleurs, les lésions spécifiques tant macroscopiques que microscopiques sont particulièrement fugaces et sont très souvent "effacées" par les pathologies de complication dues à d'autres agents.
    - Pour la coccidiose hépatique
    Celle-ci débute par une forme silencieuse (symptômes non visibles extérieurement) qui dure 15 jours environ. L'amaigrissement survient ensuite avec une augmentation du volume de l'abdomen qui correspond à celle du foie. La mortalité est rare, mais dans les cas graves, elle survient vers la 5
    e semaine d'évolution. Les lésions concernent le foie, avec la présence de nombreux nodules jaunâtres (petits renflements), de formes et tailles irrégulières. Attention ! Un foie qui renferme des nodules ne peut être vendu, par contre la carcasse peut être vendue si elle ne renferme par d'autre lésion.

    * les traitements des coccidioses
    Le traitement de la coccidiose est possible. Toutefois, le traitement commencé dès la première mortalité ne pourra sauver que les sujets atteints depuis moins de 7 jours. En dépit du traitement, les lapins atteints depuis plus de 7 jours vont continuer de mourir, au moins pendant les 4 premiers jours.

    Les médicaments couramment utilisés contre la coccidiose s'appellent des anticoccidiens. Ce sont principalement des sulfamides:
       - La Sulfadiméthoxine® : elle est très active à la dose de 0,5 g/litre d'eau de boisson.
       - Le Trisulmix® : 1g/l d'eau (une cuillère à café pour 5 litres d'eau) pendant 3 jours à titre préventif ou pendant 5 jours à titre curatif.
       - Le Sulfa 33® : 5ml /litre d'eau pendant 3 jours à titre préventif ou pendant 5 jours à titre curatif
       - Le Darvisul® : est à administrer pendant 5 jours à la dose d'une cuillerée à café (environ 5 g) dans 5 litres d'eau de boisson.
    D'autres médicaments anticoccidiens plus nouveaux sont également très efficaces en traitement curatif : le Diclazuril® ou le Tottrazuril®.

    Pour une efficacité maximale, les précautions à respecter sont les suivantes : il est nécessaire d'éviter une sous-consommation d'eau médicamenteuse. Les jours de traitement, il convient donc de ne pas donner de verdure ou de racine. En cas de préparation d'une pâtée humide (provende mouillée), celle-ci doit être mouillée avec l'eau médicamenteuse. La régularité du traitement est une condition essentielle de son succès. Enfin, il faut savoir que le traitement n'aboutit pas à une guérison définitive. La meilleure solution est donc de respecter rigoureusement les mesures d'hygiène et de prophylaxie. Il faut aussi savoir que ces médicaments sont aussi agressifs pour le lapin lui même en particulier au niveau rénal, et que leur utilisation prolongée doit donc être proscrite.

    * La prophylaxie (la prévention)
       - la prophylaxie sanitaire (l'hygiène)
    Les clapiers dont le sol est un grillage ou un caillebotis propre, constituent déjà un remède, car les crottes contenant les coccidies tombent par terre et ne peuvent donc plus recontaminer les animaux.. Les clapiers, les cages doivent être nettoyés régulièrement, séchés au soleil et désinfectés. Avant le renouvellement quotidien de l'eau et de l'aliment, les mangeoires et les abreuvoirs doivent être nettoyés soigneusement.

    Tout lapin étranger de plus de 25 jours doit subir une quarantaine avant d'être introduit dans un élevage.

       - la prophylaxie médicale
    Juste après le sevrage, le traitement systématique des lapereaux à l'aide des sulfamides ou d'autres anticoccidiens (voir ci-dessus les produits de traitement) est un bon moyen de prévention. L'incorporation de coccidiostatiques tels que le Cycostat® (Robénidine) ou la Salynomycine® à l'aliment est un moyen de lutte très efficace contre les coccidies même les plus pathogènes.

4.1.2. Les entérotoxémies (intoxication par les toxines de certains microbes anaérobies qui se développent dans l'intestin)
* Les causes
Certains microbes potentiellement pathogènes de type " anaérobies " (ne se développant qu'à l'abri de l'air et de l'oxygène) peuvent se rencontrer dans l'intestin de sujets bien portants. Sous l'influence de certains facteurs tels qu'une alimentation inadéquate (manque de fibres en particulier), une insuffisance d'abreuvement (eau absente ou souillée), des stress d'origines diverses, ces microbes et notamment les clostridies se multiplient brutalement de façon excessive en produisant une toxine très dangereuse qui est la cause du déclenchement de la maladie.

* Les symptômes et lésions
Chez les sujets atteints, l'entérotoxémie provoquent une mort subite surtout chez les adultes. Les symptômes et les lésions observés sont essentiellement la diarrhée et l'hypothermie (chute de la température corporelles).:
Sur les lapins morts d'entérotoxémie, on observe un gonflement souvent excessif de l'abdomen, à la suite d'une accumulation de gaz produit par les germes anaérobies. Le ventre résonne comme un tambour. La putréfaction du cadavre est rapide, mais attention une forte chaleur ambinate peut aussi être responsable de la putréfaction rapide.
* Le traitement
Celui des entérotoxémies reste aléatoire si on ne supprime pas les causes favorisantes. Pour ce faire, il faut surtout veiller au rétablissement de l'apport de fibres dans la ration et éviter les excès de protéines. Ce sont en effet surtout les aliments trop riches en matières azotées et pauvres en lignine qui favorisent l'apparition de la maladie.
L'emploi du Dimétridazole® pendant 5 jours est très efficace sur les entérotoxémies. La dose recommandée est de 100g de Dimétridazole® 40% pour 100 l d'eau pendant 7 jours, puis 60g de Dimétridazole® 40% pour 100 l pendant les 7 jours suivants. Il est aussi conseillé d'acidifier l'eau de boisson avec du vinaigre à raison de 10 à 15 ml par litre d'eau pendant le traitement. Le traitement des entérotoxémies au Trisulmix® à la dose d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau de boisson s'est également révélé efficace.

  • * La prévention
    Proposer un aliment composé complet et équilibré est de loin la mesure préventive la plus efficace contre les entérotoxémies ; éviter la suralimentation des animaux et éviter la distribution de jeunes fourrages surtout les légumineuses qui sont souvent trop riches en azote.
  • 4.1.3. La colibacillose et la typhlite.
* Les symptômes
La colibacillose se manifeste par une diarrhée très liquide, quelques fois brun-noirâtre, souillant l'arrière-train. Elle apparaît brutalement chez un sujet en bonne santé apparente, souvent peu de temps après le sevrage. La mort survient rapidement après le début des symptômes. A l'autopsie, le cæcum est rouge ( = typhlite) ainsi que l'intestin grêle.
* Les causes.
Une mauvaise hygiène, le surpeuplement, les déséquilibres alimentaires favorisent le développement des colibacilloses à partir des colibacilles initialement présents dans le tube digestif des lapins.

* Le traitement
S'assurer que l'abreuvement est suffisant et de bonne qualité (accepteriez-vous de boire l'eau qui est la disposition de vos lapins dans leur cage?). Il faut éviter les bruits et toute cause de frayeur ou d'insécurité. Il est nécessaire d'augmenter l'apport de fibres par la mise à disposition d'une quantité suffisante de fourrage (plantes plus âgées, plus cellulosiques). Si le nombre de cas augmente, un traitement aux antibiotiques est fortement indiqué.
L'utilisation de l'Entoconimycine® à la dose d'une cuillerée à soupe rase par litre d'eau de boisson pendant 3 jours, permet de bloquer le processus microbien final.
L'Oxytétracycline® à 5%, à la dose de 1 à 2 ml pour 10kg de poids vif, pendant 3 à 5 jours, est aussi efficace contre la typhlite.

  • Mais attention ces traitements antibiotiques ne suppriment que les conséquences, pas les causes.

4.1.4. La parésie caecale (ou maladie du caecum dur)
Cette maladie sporadique a des conséquences économiques graves en engraissement car elle touche des animaux en pleine croissance, en provoquant des mortalités importantes.
* Les symptômes et les lésions
La maladie atteint le plus souvent des lapins en engraissement. A la palpation, le cæcum est pâteux ou durci, et simultanément le lapin a des difficultés respiratoires. Avant de mourir, les lapins crient de douleur et s'accrochent quelques fois au grillage avec les dents.
A l'autopsie, les signes spécifiques sont un cæcum et un estomac pleins, mais un intestin grêle quasi vide, contenant parfois du mucus dans le côlon (qui ressemble à du blanc d'œuf cru). La vessie est pleine et les poumons congestionnés.
* Les causes
La parésie caecale n'est pas liée directement à un germe ou à un parasite identifié, mais à un ensemble de causes favorisantes :
- pathologiques : parasitisme en particulier la coccidiose ; microbisme : pasteurellose et colibacillose intestinale.
- alimentaires : excès de cellulose et hémicellulose (fractions digestibles), pollution fongique, déséquilibre métabolique.
- environnementales : sous-ventilation mais également sur-ventilation.

* Le traitement
    - A titre curatif :
Peuvent être efficace Dimetridazole® utilisé pendant 5 à 7 jours, Trisulmix , les solutions diurétiques et détoxifiantes comme le sulfate de magnésium 50% à la dose de 10 à 20 grammes par litre pendant 3 à 5 jours.
   - En préventif :
Améliorer les conditions d'environnement. Choisir un aliment dont les fibres soient mieux équilibrées et sans excès. Améliorer l'abreuvement en qualité et en quantité en sucrant l'eau à raison de 5 à 10 grammes par litre. Enfin, un jour par semaine additionner l'eau de boisson avec 10 g/l de sulfate de magnésium 50%.

4.1.5. L'entérite mucoïde.
* Les symptômes
L'entérite mucoïde se caractérise par un contenu gélatineux du côlon, ressemblant à du blanc d'œuf. Elle peut entraîner des mortalités importantes.
* Les causes
Signe d'un déséquilibre ou d'une alimentation mal adaptée, en particulier un taux de fibres insuffisant, des aliments souillés avec intervention de germes pathogènes comme les colibacilles ou les coccidies en tant qu'éléments de complication.

* Le traitement
Modification de l'alimentation, distribution de paille de qualité dans les cages ou d'un fourrage sec cellulosique, bien conservé. Traitement par les antibiotiques : Colistine® , Fluméquine® , ou des sels d'arsenic comme l'acetarsol sodique.

4.1.6. L'entéropathie épizootique du lapin (EEL)
L'entéropathie épizootique du lapin est une maladie récente décrite en France en 1996., les premiers cas d'animaux soupçonnés de d'EEL ont été observés en 2007.
C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins de tous âges. Cette maladie est encore mal connue. Son apparition dans un élevage pourrait être favorisée par des facteurs environnementaux et par une mauvaise gestion technique de l'élevage.
* Les causes
L'agent responsable de l'entéropathie épizootique du lapin n'a pas été identifié jusqu'à présent. Il s'agit d'une maladie plurifactorielle, car des facteurs alimentaires et génétiques peuvent moduler son expression.

* Les symptômes
Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnement de l'abdomen avec un "bruit d'eau" (quand on agite doucement l'animal), une sous-consommation d'eau et d'aliment, une constipation, des signes de douleur (lapin mordant la cage), une dilatation de la pupille et une chute de poids.
Parfois; l'animal malade fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus quand la maladie débute dans un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une forte mortalité des lapereaux en engraissement. Une mortalité des lapereaux sous la mère ou des reproducteurs eux-mêmes peuvent se produire de manière moins fréquente.

* Les lésions
A l'autopsie on observe :

  • un estomac dilaté avec un contenu très liquide (source du "bruit d'eau" mentionné plus haut);
  • un intestin grêle contenant du liquide et du gaz;
  • un caecum avec un contenu très sec ou liquide;
  • un côlon vide ou rempli d'un liquide ou fortement dilaté par la présence de mucus;
  • une absence de toute lésion inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes

*Transmission de la maladie
Les aliments repris dans les mangeoires d'animaux ou dans des élevages atteints sont très dangereux et peuvent contaminer les autres lapins.

*Le diagnostic
Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec des animaux ballonnés présentant une diarrhée à l'anus. Pour un bon diagnostic, ces signes doivent être accompagnés des lésions décrites ci-dessus page 76.

*Le traitement
Il n'existe pas de traitement agissant avec certitude pour le moment. Toutefois, l'usage d'antibiotiques permet de réduire les mortalités. L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine (Bacivet®) à la dose quotidienne de 100 mg de poudre par kg de poids vif). Le traitement au Bacivet® peut débuter dès qu'un premier cas de mortalité par EEL est confirmé. La bacitracine est donnée aux lapins dans l'eau de boisson. Il est conseillé de préparer d'abord une solution-mère avant de faire la dilution finale. Le traitement se fait pendant 14 jours, et peut être prolongé 7 jours de plus si la mortalité continue.
D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et surtout la tiamuline sont aussi utilisés pour prévenir et traiter l'EEL.

* Prophylaxie
L'entérocolite épizootique du lapin est une maladie encore mal connue, redoutée et qui doit être prévenue en respectant les règles d'hygiène (nettoyage et désinfection du matériel d'élevage), en alimentant correctement les mères et en évitant de distribuer à d'autres lapins. les aliments provenant de cages ou d'élevages infectés Le rationnement (réduction d'environ 30% par rapport à la consommation volontaire) contribue à réduire sensiblement la morbidité et la mortalité par EEL
.
4.1.7. Les vers parasites du lapin
4.1.7.1 L'oxyurose.
Les oxyures sont de très petits vers présents dans le gros intestin (cæcum, côlon) du lapin, jusqu'à l'anus
*Les symptômes
Ils peuvent être très nombreux. Ils se manifestent par des troubles digestifs graves à savoir météorisation, diarrhée, amaigrissement pouvant prêter confusion avec les coccidioses et l'entérotoxémie. L'évolution de ces troubles est plus lente et peut conduire à la mort. C'est une cause importante de "nervosité ambiante", tant chez les reproducteurs que chez les lapins en engraissement, provoquée en particulier par les démangeaisons au niveau de l'anus.

*Les causes
Les troubles sont dus à la présence dans le gros intestin et à la marge de l'anus du lapin, de petits vers (nématodes). Ce sont de loin les vers les plus fréquents chez le lapin. Ils sont de très petite taille, difficiles à observer. On peut néanmoins les voir dans les crottes dures récentes ou dans le contenu caecal des lapins qui viennent juste d'être sacrifiés pour la consommation.

*Le traitement
Le traitement de l'oxyurose se réalise avec un vermifuge comme le Soluverm® (ou équivalent) à raison d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau de boisson pendant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les trois semaines pour totaliser 4 traitements. Ceci doit être consolidé par des mesures préventives.

* La prophylaxie
L'utilisation des fonds de cage en grillage métallique, leur entretien fréquent et surtout la distribution d'un aliment granulé complet est un remède efficace pour prévenir les oxyuroses. Il est prudent d'éviter la cueillette des fourrages sur les tas d'ordure et les bords de routes. L'administration par exemple de Pipérazine® à la dose de 5ml pour 10 kg de poids vif en une seule prise ou de Soluverm® tous les 3 mois est un traitement préventif efficace.
4.1.7.2 La cysticercose
* Les symptômes
Aucun symptôme n'est apparent du vivant de l'animal. Les cysticerques sont des larves de ver plat et se présentent sous formes de petites vésicules de la grosseur d'un pois remplies d'un liquide clair et contenant un point blanc de 2mm environ. Les zones d'élection des cysticerques sont le foie, le mésentère, le long de l'intestin et de l'estomac. Sur les foies atteints, on observe des zones de nécrose sous forme de lésions blanchâtres allongées.

*Les causes
Le Taenia pisiformis est à l'origine de la maladie. Il vit dans l'intestin du chien. Le lapin se contamine en absorbant les œufs de ce ténia déposés sur les herbes souillées par les excréments des chiens parasités. La contamination du chien peut avoir lieu suite à la consommation de viande de lapin ou de ses viscères.
* Le traitement
Aucun traitement n'est prescrit puisqu'il est difficile de remarquer la maladie sur un lapin vivant. Cependant, on peut rompre le cycle parasitaire du ténia en déparasitant les chiens pouvant souiller les stocks de fourrages, en évitant de leur servir les viscères de lapin et en évitant de donner aux lapins des herbes récoltées en bordure de chemins ou sur les tas d'ordures.
4.2 Les maladies respiratoires.
Outre les affections du tube digestif, les maladies respiratoires sont également très répandues et redoutées en élevage cunicole. Les plus couramment rencontrées sont le coryza contagieux et les pasteurelloses. Dans la majorité des cas, les maladies respiratoires sont liées à un défaut dans l'environnement immédiat du lapin. Les facteurs favorisants sont :
  • Les facteurs climatiques (froid ou chaleur excessive)
  • Les facteurs d'ambiance comme une aération insuffisante, un air trop humide et surtout des courants d'air (voir la partie
    Logement
    )
  • La présence de poussière dans l'air ou dans l'aliment (un aliment est poussiéreux si des particules fines se soulèvent quand on souffle doucement sur l'aliment)
  • La concentration excessive de gaz irritant comme l'ammoniac (plus de 10-15 ppm).
  • Les situations physiologiques délicates (gestation, sevrage, …)
Les facteurs pathologiques (parasitisme par exemple).
4.2.1. Le coryza.
On distingue deux formes de coryza (inflammation de la muqueuse des cavités nasales), le coryza aigu et le coryza chronique.
  • Les symptômes
Ils sont variés selon qu'il s'agit de la forme aiguë ou chronique, d'un coryza primitif ou compliqué d'une pleuro-pneumonie.
En cas de coryza aigu, l'écoulement nasal est abondant, séreux ou séro-purulent et peut souiller toute la région périnasale. L'animal se frotte le nez avec les pattes antérieures, entraînant la souillure de ces membres sur leur face "intérieure" (indicateur pour reconnaître le coryza). Les éternuements sont fréquents. La maladie peut évoluer sous une forme chronique ou se compliquer d'une otite moyenne accompagnée quelquefois de torticolis, d'une pneumonie, d'une pleurésie.
Le coryza aigu peut évoluer en coryza chronique. Le lapin éternue mais il n'y a plus de jetage nasal. Les sujets atteints maigrissent à la longue.


* Les causes
Les bactéries telles que Pasteurella multocida et Bordetella bronchiseptica mais aussi des staphylocoques et des streptocoques sont responsables de la maladie. Les facteurs favorisants cité plus haut restent essentiels.

* Le traitement
Il n'existe pas de traitement à coup sûr efficace si les facteurs favorisants ne sont pas contrôlés.. On peut tenter toutefois d'utiliser la Sulfadiméthoxine® (0,5 g/litre d'eau de boisson) ou l'Oxytétracycline® par voie intramusculaire à la dose de 1 à 2 ml pour 10 kg de poids vif pendant 3 à 5 jours. On peut aussi utiliser la Sulfamérazine® en injection pendant 3 jours ou un traitement dans l'eau de boisson à la dose de 1 ml pour 3 kg de poids vif pendant 5 jours. L'utilisation du Trisulmix® dans l'eau de boisson à la dose d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau pendant 5 jours permet de limiter les dégâts. L'emploi du Corylap® (ou équivalent) à la dose d'une cuillerée à café par 2 litres d'eau de boisson pendant une période parfois assez longue peut venir à bout de la maladie.

* La prophylaxie
Il faut isoler les malades, sacrifier les sujets les plus atteints, pratiquer la quarantaine avant l'introduction de nouveaux sujets, et surtout revoir les conditions d'élevage (hygiène, température, humidité, ventilation)
4.2.2. Les pneumonies
Elles sont surtout d'origine pasteurellique. Les bordetelles et d'autres bactéries sont souvent associées. Comme pour le coryza, les facteurs d'environnement jouent un rôle essentiel.
* Les symptômes.
La pasteurellose respiratoire se manifeste par une respiration difficile, bruyante, rauque, de la toux et la dégradation de l'état général du lapin. On peut facilement percevoir les bruits respiratoires incongrus (râles) en plaçant les mains sur les côtes du sujet malade, ce qui rend facilement perceptible les " raclements " respiratoires.
La transmission de cette maladie se fait essentiellement par contact avec les mangeoires et les abreuvoirs souillés ou par contact avec des animaux malades. Dans les cas graves, la mort intervient en 3 ou 4 jours mais le plus souvent, surtout chez les adultes, en 7 à 8 jours. Dans d'autres cas, certains sujets développent une pasteurellose chronique, ils sont peu productifs et contaminent les autres. Il faut les éliminer.

* Le traitement.
Le traitement à base d'antibiotiques ou de sulfamides est en général entrepris, souvent sans grand succès. Les produits sont mes mêmes que pour le coryza.

*La prophylaxie sanitaire
Lors de la construction du clapier, il faut s'intéresser aux conditions d'élevage (température, humidité, ventilation). Il faut éliminer les sujets trop atteints dans les élevages où la maladie sévit.
En cas d'épidémie, il est nécessaire de faire le vide sanitaire et reprendre l'élevage avec des sujets sains car les animaux "guéris" sont porteurs de germes (microbes).

4.3 Les maladies virales.
4.3.1. La maladie virale hémorragique (VHD).
Elle est encore appelée en anglais Viral Haemorragic Disease (V.H.D) ou hépatite virale ou hépatite virale hémorragique ou encore maladie X ou maladie hémorragique virale. La VHD est une maladie récente. Elle est apparue sous forme épizootique, la première fois dans le monde en Chine en 1984, puis en Europe et en Amérique en 1988. Lorsqu'elle atteint un pays, sa vitesse de propagation est foudroyante. La première apparition de la VHD au Bénin eut lieu en 1995. Les pertes enregistrées ont été très sévères et correspondaient à une époque où la cuniculture était en plein essor. Plus de 90% des exploitations du sud du pays ont été touchées avec des mortalités allant de 80 à 100%.
*Les symptômes
- Forme classique (foudroyante, aiguë)
La maladie atteint les reproducteurs et les jeunes adultes. Dans la forme classique, la plus répandue, les lapins de moins de 6 semaines ne sont pas atteints. Lorsque le virus de la VHD atteint un élevage, après une courte incubation de 1 à 3 jours, la maladie se déclenche à une vitesse excessivement rapide.
Le lapin malade cesse de manger et de boire. Il est prostré (profond abattement), fiévreux avec une respiration rapide, puis présente d'intenses difficultés respiratoires aboutissant à la mort par asphyxie et avec des douleurs intenses. A la phase terminale, le lapin agonisant se jette sur le sol en poussant des cris de détresse et de forts tremblements. On retrouve le cadavre, la tête souvent rejetée en arrière. La plupart des cadavres présentent des rejets de sang aux narines. Sur une durée allant d'une demi-journée à 3 jours, la maladie virale hémorragique provoque la mort de 60 à 100% des sujets adultes lorsqu'elle apparaît pour la première fois dans un élevage.
- Forme subaiguë
Des formes insidieuses ont été observées en Europe au cours des dernières années. Les symptômes les plus caractéristiques mentionnés ci-dessus sont absents ou peu apparents, comme par exemple le saignement nasal. La mortalité peut atteindre également de jeunes lapereaux. Dans ces cas, la VHD a été confirmée par des tests sérologiques et la recherche du virus responsable

* Les causes
La VHD est due à un Calicivirus. Ce virus est très résistant à la congélation, à l'éther, au chloroforme et aux enzymes protéolytiques. Par contre, il peut être détruit avec l'eau de Javel, la soude, les phénols. La transmission du virus se fait par contact entre lapins ou avec des objets ou personnes ayant été en contact avec lapins atteints de VHD. La maladie se transmet aussi par le vent (le virus "déposé" sur les particules de poussière transportées par le vent)

* Les lésions
A l'autopsie, on observe :
=> Une trachée très congestionnée renfermant souvent du mucus hémorragique mousseux.
=> Des poumons congestionnés et hémorragiques.
=> Un thymus excessivement hypertrophié atteignant le volume du cœur (alors que normalement à 10 semaines, il est atrophié et à peine visible)
=> Un foie hypertrophié, décoloré, d'aspect cuit, friable et dont les lobules sont très marqués. Le sang présente des défauts de coagulation.

* Le traitement et la prophylaxie
Aucun traitement n'est possible. Par contre, la vaccination est très efficace, même dans un élevage infecté où sévit la maladie (ce qui est rare pour un vaccin). Une protection efficace peut être acquise en vaccinant en urgence tous les lapins de plus de 4 semaines dès qu'il y a suspicion de VHD dans l'élevage. Dans ce cas, la rapidité d'intervention est déterminante. Il faut dans le même temps assurer une ceinture vaccinale autour de ce foyer (vacciner les élevages de lapins des environs). La vaccination protège efficacement les animaux dès le 4
e ou le 5e jour suivant l'injection. Plusieurs types de vaccins sont sur le marché (Cunical®, Lapinject®, Haemorrvac®, etc…). Il est conseillé de lire attentivement le mode d'emploi du vaccin avant son utilisation.

4.3.2. La myxomatose.
Cette maladie est causée par le virus de Sanarelli (Poxvirus). Elle a été introduite en Europe en 1952.. En est la conséquence de la mise en présence d'une part de ce virus présent chez des lapins américains (Sylvilagus brasiliensis, …) sans les affecter outre mesure et d'autre part des lapins européens (Orycyolagus cuniculus) qui s'avèrent très sensibles. Elle existe désormais à l'état endémique là où vivent des lapins européens à l'état sauvage qui servent de réservoir (France, Espagne, Australie, …), mais elle n'est pas encore signalée en Afrique occidentale, probablement en raison de l'absence de lapins sauvages servant de réservoir. Les lièvres qui eux existent en Afrique sont en effet insensibles.
C'est une maladie qui peut être transmise par les insectes piqueurs et différents vecteurs inanimés. La lésion caractéristique est le myxome, nodule (renflement) circulaire en relief au niveau de la peau et des muqueuses (face, oreilles, organes génitaux).
Il n'existe aucun traitement curatif pour soigner les lapins atteints de myxomatose, par contre il est possible de les vacciner à titre préventif.



4.4 Les maladies externes.
4.4.1. Les gales.
En Afrique, les gales sont fréquentes chez les lapins.
* Les causes
Ces maladies sont dues à des acariens qui sont des ectoparasites. Les gales du lapin sont des maladies contagieuses qui affectent particulièrement les élevages caractérisés par une grande promiscuité des animaux et une mauvaise hygiène. Elles peuvent prendre l'allure de véritables épizooties. Les sources de parasites sont essentiellement les animaux porteurs, mais aussi des supports inertes. Les formes infestantes sont les larves, les nymphes, les femelles fécondées. Les animaux sains se contaminent par contact direct mais aussi indirectement à partir d'objets souillés et contaminés.

* Les symptômes
Les gales se manifestent par des démangeaisons. Les lapins s'agitent et se grattent, ce qui entraîne des dépilations et l'apparition de croûtes.
En cas de gale des oreilles, les croûtes grisâtres localisées dans l'oreille, l'obligent à secouer la tête. Les complications inflammatoires de l'oreille et les lésions nerveuses entraînent des torticolis. La tête est alors inclinée, on note parfois des convulsions. Dans les gales du corps le parasite peut s'installer dans les différentes parties du corps, avec une forte propension à atteindre les extrémités du corps (tête, extrémités des pattes, …

* Le traitement
Certains cuniculteurs utilisent un mélange d'huile de palme et de pétrole ou un mélange d'huile de palme et de sodium en application sur les zones atteintes. Dans d'autres régions d'Afrique on prend une poignée des feuilles de la plante Phytolacca dodecandra qu'on pile pour en extraire le jus. Ce jus est mélangé à l'huile de palme légèrement chauffée (moitié moitié). On obtient ainsi, une lotion qui est appliquée deux fois par jour surla zone infectée (oreilles ou corps)

L'efficacité du traitement effectué avec ces divers mélanges est toujours fonction du stade d'évolution de la maladie : plus le traitement est précoce, meilleures sont ses chances de réussite. Pour un traitement efficace de la gale des oreilles, il est nécessaire de tenir verticalement les 2 oreilles, d'y verser le produit et de masser le bas de l'oreille pour faciliter la pénétration. Cela évite au lapin de rejeter mécaniquement le produit en secouant la tête.
En cas d'infestation massive d'un troupeau, il est recommandé de désinfecter les locaux et le matériel d'élevage avec Le K-Othrine 2,5 PM afin de détruire les acariens et insectes parasites présents dans le milieu. Toutefois, en cas d'infestation sévère et généralisée, l'Ivermectine® est de loin le produit le plus efficace. Deux injections en sous-cutané de 200 mg par kilogramme de poids vif, à 8 jours d'intervalle, ont un effet curatif très remarquable sur la maladie.

4.4.2. Les dermatomycoses ou teignes.
* Les causes
Les dermatomycoses sont dues à deux champignons des genres Trychophyton et Achorion. Elle sont favorisées par une ambiance chaude et humide, une ventilation mal conçue.
* Le mode de transmission
Comme dans le cas des gales, les animaux se contaminent par contact direct avec les sujets malades ou à partir des objets souillés par les champignons.

* Les symptômes
Les teignes se caractérisent par des dépilations circulaires, farineuses et non prurigineuses, à la tête, au cou et aux pattes et par des godets entourant une touffe de poils. La peau est irritée et enflammée. C'est une affection très contagieuse, souvent transmissible aux autres animaux domestiques (chien, chat) et parfois à l'homme.

* Le traitement
Pour traiter cette maladie, l'utilisation d'antimycosiques est recommandée. La Griséofluvine® et le Soufre sont efficaces contre la maladie. Un traitement régulier de la litière disposée dans la boîte à nid avec de la " fleur de soufre" en poudre (1 cuillerée à soupe par boite à nid) est un complément intéressant et peu coûteux. Améliorer la ventilation est une mesure complémentaire souvent nécessaire pour éviter les rechutes.


4.4.3. La nécrose des pattes
Elle est encore appelée "maux de pattes" ou "mal aux pattes"
* Les causes
C'est une infection microbienne née à la suite d'une plaie plantaire, favorisée par des microlésions servant de portes d'entrée aux microbes. Celles-ci sont provoquées par un plancher " agressif " (grillage irrégulier ou à fil trop fin, caillebotis de bois mal raboté), favorisées par la macération sur une litière humide. Comme pour la teigne, une ambiance humide et une mauvaise ventilation, une hygiène défaillante sont des causes favorisantes.

* Les symptômes
La nécrose des pattes se manifeste par des lésions purulentes rougeâtres, recouvertes d'une croûte touchant principalement les adultes, en particulier les laines reproductrices. Une lapine atteinte de nécrose se réfugie dans la boîte à nid pour limiter le contact douloureux avec le plancher de la cage. De façon générale, les lapins nécrosés tentent d'atténuer leur douleur en clopinant.
L'extension des lésions peut entraîner un amaigrissement et la mort du sujet atteint. Chez les reproducteurs (mâles et femelles), c'est une cause importante d'infertilité.

* le traitement
L'efficacité est liée à la rapidité d'intervention. Il faut traiter les plaies avec une solution désinfectante : iode, bleu de gentiane + aluminium en bombe si possible. Améliorer l'environnement, le confort de la cage et du nid. Lorsque les plaies sont trop importantes, l'élimination des reproducteurs devient la seule solution.

4.5 Les maladies des reproductrices

4.5.1. Les abcès et les mammites.
Les abcès sont des accumulations de pus qui se présentent sous la forme d'une boule dans le tissu musculaire, dermique ou glandulaire. Ils peuvent être très fréquents chez le lapin. Ils peuvent devenir énormes et se développer très vite sans que la santé apparente de l'animal ne soit altérée. Mais les risques de contaminer les autres reproducteurs demeurent.
Chez la lapine, on trouve souvent des abcès sous-cutanés (régions mammaires, parfois sous-maxillaires ou plantaires). Ces trois sortes d'abcès sont souvent la cause de la réforme des reproductrices. Les lapereaux issus de mères contaminées peuvent présenter de nombreux petits abcès, d'aspect sec, répartis sur tout le corps : pattes, tête, dos, etc…
* Les causes
Les pasteurelles, les staphylocoques et les streptocoques sont la cause essentielle mais les traumatismes divers, le manque d'hygiène, les lactations successives sont souvent des causes favorisantes ou déterminantes à l'origine des abcès et des mammites. Certaines pasteurelles peuvent être très pathogènes et provoquer des épidémies très graves.

* Les symptômes
- les abcès
Les abcès provoqués par les pasteurelles produisent des pus crémeux, souvent localisés sous le cou et le maxillaire. En cas de staphylococcie, les abcès à pus blanchâtre et formant des croûtes se localisent aux articulations, sur le corps et sur les yeux des très jeunes lapereaux
Très rare, le bacille de la nécrose provoque des abcès à pus épais, généralement situés sous la peau du cou et de l'abdomen. Certaines formes peuvent atteindre les oreilles qui prennent alors un aspect de feuille desséchée.
- les mammites
C'est une affection des mamelles des lapines nourrices, se traduisant par de la tuméfaction, de la chaleur, de la rougeur et une agalaxie (absence de production de lait), ce qui entraîne une diarrhée jaune souvent mortelle chez les lapereaux. C'est une affection microbienne survenant dans des clapiers malpropres. Elle peut être aussi due aux erreurs de sevrage.

* Le traitement
Quand la mammite est seulement au stade congestif (mamelle dure, rouge mais sans pus), on peut éviter l'infection par un traitement antibiotique par voie générale (trois jours) et l'application 2 fois par jour sur la mamelle de topiques cutanés astringents (type vinaigre) pour décongestionner. Aucun traitement n'est économiquement efficace contre les abcès ou les mammites purulentes. La réforme du malade est à conseiller dans ce cas. Chez les lapereaux couverts de micro-abcès, il n'existe pas de traitement efficace. La réforme est également à envisager.

* La prophylaxie
Prévenir les abcès et les maux de pattes demande de la vigilance. La désinfection des cages, des boîtes à nid, du matériel devra être faite soigneusement et régulièrement. Rappelons qu'une exposition des surfaces (propres) aux rayons directs du soleil est une méthode efficace et économique pour désinfecter du matériel. La litière des boîtes à nid devra être brûlée immédiatement et surtout pas jetée sous les cages ou dans les fosses. L'élimination des animaux maladies est la solution la plus économique.
4.5.2. Frigidité et stérilité
Il existe des cas où la lapine refuse obstinément l'accouplement. Il convient alors de la présenter à différents mâles pour éliminer les possibilités d'incompatibilité d'humeur. En cas d'échec, il faut penser à :
=> un excès de graisse par suite d'une alimentation trop riche. Ce mal peut être corrigé par un rationnement de la lapine.
=> une carence en vitamine ou en minéraux (vitamine E et phosphore le plus souvent).
L'emploi de Topherol® (préparation de vitamine E commerciale) à la dose d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau de boisson (ou 5 gouttes par lapine), 10 jours par mois, s'est révélé efficace.
Un traitement avec du phosphore liquide (solution d'acide phosphorique à 60% - attention, c'est un produit très agressif) peut aider à débloquer certaines situations. On peut le distribuer aux femelles et aux mâles, à raison de 1 ml par litre d'eau de boisson les 2 premiers jours, puis 2 ml par litre pendant 5 ou 6 jours. Cette cure peut être renouvelée périodiquement. L'usage d'un aliment correctement équilibré en phosphore est toutefois nettement préférable quand cela est possible.
4.5.3. Fausse gestation ou Pseudo-gestation
Bien que l'ovulation soit théoriquement provoquée par l'accouplement, la proximité du mâle, son odeur, mais surtout l'excitation entre femelles logées dans une même cage, peuvent provoquer une ovulation. Bien qu'il ne puisse pas y avoir de fécondation dans ce cas, les corps jaunes se développent sur les ovaires et pendant 15 à 18 jours la lapine ayant ovulé est en situation hormonale identique à celle d'une lapine effectivement gestante (jusqu'au moment où normalement les secrétions des annexes des embryons doivent venir compléter celles des ovaires). On parle alors de pseudo-gestation ou de fausse gestation. Durant cette période, la lapine refuse l'accouplement ou en cas d'acceptation, il n'y a pas fécondation car il n'y a pas d'ovulation.

Si les fausses gestantes sont fréquentes dans un élevage, il est recommandé de mettre les mâles dans des cages éloignées de celles des femelles et d'éviter de mettre ensemble des femelles vides en attendant de les accoupler.
Pour cette raison, les femelles futures reproductrices doivent être logées en cages individuelles (et non par 2 ou par 3), trois semaines au moins avant la première saillie. En effet une femelle " dominante " peut provoquer une pseudo-gestation chez une femelle " dominée " qu'elle aura chevauchée. Si de la litière ou du fourrage sont à sa disposition, une lapine en fin de pseudo-gestation (
15-16 jours après l'événement l'ayant provoqué) cherche généralement à construire un nid (voir les figures 45a et 45b dans la partie reproduction).
4.5.4. Les accidents à la mise bas
*Abandon des portées.
Avant de mettre bas, certaines lapines ne s'arrachent pas les poils pour faire leur nid. Cette anomalie est plus fréquente lors de la première portée d'une jeune lapine. Dans ces conditions, la femelle généralement n'allaite pas ces petits et les laisse mourir. Il s'agit d'un mauvais comportement maternel. Il est alors recommandé de faire adopter par d'autres lapines, les lapereaux de la portée abandonnée. En cas de récidive, la lapine est à réformer.
*Cannibalisme
Il peut arriver que des lapines dévorent leurs lapereaux à la naissance. Le plus souvent, ce sont des cas isolés, en particulier lorsque la mère n'a pas mis bas dans sa boite à nid et que les lapereaux sont déjà presque froids. Il est peu fréquent que la lapine récidive à la portée suivante, mais dans ce cas il faut l'éliminer.
Si ce phénomène est observé chez plusieurs lapines à la même période, ce comportement peut être du à une erreur alimentaire :
=> abreuvement insuffisant au moment de la mise bas.
=> Teneur insuffisante de la ration en protéines.
La solution est de rectifier immédiatement ces erreurs alimentaires en abreuvant correctement les animaux et en leur donnant une ration assez riche en protéines.

* Mise bas en dehors de la boîte à nid
Les mises bas en dehors de la boîte à nid sont souvent dues à l'inconfort de la femelle dans cette boîte (mauvaise accessibilité, manque de quiétude, présence de souris dans la boite à nid,etc…). C'est un comportement possible chez les femelles primipares.

* Retard de mise bas
Ce retard est surtout constaté lorsque la taille de la portée est faible (1 à 3 lapereaux). La gestation de la lapine dure en moyenne 31 jours. Si la lapine n'a pas mis bas au 33
e jour de la gestation, il est recommandé de faire une palpation pour s'assurer qu'il n'y a pas erreur. Si la gestation est confirmée, on peut provoquer la mise bas par injection d'ocytocine au 33e jour de gestation.
* Torsion et prolapsus du vagin (ou sortie du vagin)
Les torsions de l'utérus ne sont pas rares, et ne sont souvent découvertes qu'à l'autopsie. Elles surviennent plus fréquemment lorsque la taille de la portée est élevée et si la lapine a été dérangée au moment de la mise bas. Les prolapsus du vagin surviennent aussi lorsque la taille de la portée est élevée. Ces accidents sont difficiles à prévenir. Il faut garantir le calme aux animaux.

* Mortalité des lapines autour de la période de mise bas
Il n'est pas rare que des lapines meurent brutalement en fin de gestation ou dans les quelque jours suivant la mise bas. En général ce sont des jeunes femelles en assez bonne santé apparente autour de la 2
e ou de la 3e mise bas, et rien ne laisse prévoir leur mort. C'est une maladie métabolique et il n'y a aucun traitement. Si le phénomène prend de l'ampleur, il convient d'allonger le délai mise bas - saille suivante au début de la carrière des lapines et de limiter la taille de la portée des lapines primipares (1ères portées) à 1 ou 2 lapereaux en dessous de la taille moyenne des portées à la naissance observée de l'élevage.
4.5.5. Mortalité au nid des lapereaux avant la 4
e semaine.
La plus grande mortalité des lapereaux se situe entre la naissance et le sevrage et surtout au cours de la première semaine. Les principales causes de cette mortalité en climat tropical sont les suivantes :
  • mortalité de la mère lapine
  • défaut de fabrication de la boîte à nid (accès difficile à la lapine ou aux lapereaux, non respect des normes, des règles d'hygiène, etc …)
  • qualité et hygiène défectueuses de l'environnement immédiat de la portée
    absence ou insuffisance de matériaux pour faire le nid (paille, copeaux, foin, etc...)
  • allaitement insuffisant ou agalactie due aux mammites ou à une ration trop pauvre en protéines ou à un défaut d'abreuvement.
Cette mortalité des lapereaux est principalement située dans la semaine qui suit la naissance. Elle est favorisée par la fragilité des lapereaux nouveau-nés. En effet, ils naissent le corps glabre (nu), les yeux fermés et avec de faibles capacités à se déplacer. Ils sont très sensibles au froid et à la chaleur. En outre, la mère lapine ne s'occupe pas directement de sa portée en dehors de la défense qu'elle assure parfois, mais pas toujours, à l'entrée de la boîte à nid. Elle leur donne à téter en général une seule fois par 24 heures, en quelques minutes seulement.
La survie des lapereaux au nid dépend donc de l'éleveur. Une mortalité de l'ordre de 10 à 15% se situe dans les limites de la "normale", même si des mortalités nettement plus faibles peuvent être obtenues.
La finalité de l'élevage étant de produire beaucoup de lapins commercialisables ; l'éleveur doit travailler à réduire constamment les mortalités entre la naissance et le sevrage. Pour ce faire, il doit d'abord bien surveiller la portée pendant les jours qui suivent la naissance, retirer les morts et veiller à ce que la litière reste extrêmement propre. Il doit respecter l'âge du sevrage, tenir compte des facteurs cités plus haut. La pratique de l'adoption des lapereaux dès la naissance avec une réduction de la taille des portées les plus grandes permet de limiter cette mortalité avant sevrage.
4.6 La prophylaxie sanitaire et médicale (la prévention).
Lorsqu'on élève un grand nombre d'animaux sur une petite surface (cas de l'élevage des lapins ou des poulets par exemple) l'environnement immédiat des animaux tend à se contaminer avec des microbes, des parasites ou des gaz de toutes sortes. Si l'Eleveur ne veille pas en permanence à la propreté des lieux, il ne gagnera jamais d'argent. Cependant ce ne sera pas suffisant, car si malgré les mesures d'hygiène des animaux tombent malades, il faudra intervenir rapidement pour éviter la contagion. Le Lapin a de grandes exigences en matière d'hygiène. Si son confort physiologique n'est pas respecté, il doit lutter pour rester en bonne santé et il s'affaiblit.
En matière de santé, le dicton populaire " Prévenir vaut mieux que guérir " devra attirer l'attention des éleveurs. En effet, pour assurer la bonne réussite d'un élevage cunicole, il faut mener la lutte contre les microbes sur un double front sanitaire et médical tout en accordant une attention constante au nettoyage et à la désinfection.
4.6.1. La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène.
Prophylaxie veut dire "Prévenir les maladies"; la prophylaxie sanitaire ou hygiène c'est "prévenir" les maladies en mettant l'animal dans les meilleures conditions possibles d'environnement.
* Les précautions préliminaires : la conception de l'élevage, des cages, du matériel
Ce sont en définitive les plus importantes. Si au départ tout n'est pas prévu pour être facilement nettoyable et désinfectable, par la suite ce travail sera mal fait ou pas fait du tout. De même, si l'environnement est défavorable au départ (mauvaise ventilation, bruit, présence d'autres animaux, de rats, etc…) il sera difficile de respecter les règles de prophylaxie hygiénique.

* Les mesures permanentes
L'éleveur et le personnel
Avant d'entrer dans un élevage, les précautions suivantes doivent être prises :

  • port obligatoire de blouse et de bottes réservées à l'élevage et régulièrement lavées. Prévoir une blouse pour la maternité et une autre pour l'engraissement.
  • désinfection des mains avant toute opération dans l'élevage et après avoir manipulé un malade ou un cadavre, en particulier en cas d'abcès et de mammites
  • trempage des bottes dans un pédiluve efficace
  • éviter les visiteurs
Le matériel
A chaque mise bas, à chaque sevrage, le matériel précédemment utilisé est remplacé par du matériel propre. L'idéal serait de disposer d'une réserve de cages pour pouvoir assurer la rotation. La litière utilisée dans les boîtes à nid doit être renouvelée immédiatement si elle est souillée et particulièrement pendant les 15 premiers jours après la mise bas. Tous les cadavres doivent être enfouis de préférence avec de la chaux ou incinérés, toujours loin de l'élevage.
On doit porter une attention toute particulière à la propreté de l'eau, des fourrages et des aliments, car ils sont les vecteurs de maladies du lapin (microbes, champignons, coccidies, vers, etc…). Il faut :

  • Eviter de distribuer l'aliment sur le sol en utilisant des récipients (mangeoire, râtelier) faciles à nettoyer.
  • Veiller à la qualité de l'eau distribuée et à la propreté des abreuvoirs car le lapin ne boit jamais l'eau sale qui est de surcroît un milieu favorable au développement microbien. L'eau doit être fréquemment renouvelée.
  • Veiller à la propreté des bacs de stockage d'eau (brossage une fois par semaine au moins) et des abreuvoirs. Si l'élevage est doté d'un système automatique, nettoyer les pipettes avec une éponge imbibée d'eau javellisée une fois par semaine.
  • L'aliment doit être stocké dans un endroit sec, propre et non accessible aux animaux domestiques ou sauvages (chien, chat, petits rongeurs, oiseaux, reptiles, …).
Les animaux
Un animal malade est un danger pour les autres. Il faut donc intervenir sans attendre. Une attention toute particulière devra être portée aux reproducteurs car s'ils ne sont pas eux-mêmes en bonne santé, les lapereaux qu'ils donnent ne seront pas en bonne santé. Les pertes en engraissement sont le plus souvent liées à un mauvais état des femelles en maternité.

*Les mesures occasionnelles.
Il faut procéder de temps en temps au nettoyage et à la désinfection du matériel d'élevage et des locaux. En général, les cages, les mangeoires, les abreuvoirs et les boites à nid, ainsi que les supports des cages, doivent être régulièrement et proprement nettoyés à l'aide de brosses trempées dans un désinfectant. Les désinfectants couramment employés sont le crésyl (en émulsion blanche stabilisé) et de l'eau de Javel (25 ml par litre d'eau).
Une fois par semaine, il est recommandé de nettoyer complètement le bâtiment (murs, entrées d'air, points lumineux, supports des cages, …). Veiller à la propreté des bacs de stockage d'eau (brossage un fois par semaine au moins) et des abreuvoirs.
En climat aride, les moustiques, les cafards (blattes), moucherons, certains coléoptères pullulent souvent dans les élevages. Il faut les détruire à l'aide d'insecticides.

* La quarantaine.
Elle consiste à isoler et à garder en " observation " les animaux qui doivent être introduits dans un élevage en fonctionnement. Cela concerne surtout le cheptel de renouvellement mâle et femelle s'il est réalisé avec des animaux sevrés. La quarantaine sera faite dans un lieu séparé et de préférence suffisamment éloigné de l'élevage principal.
Deux phases sont à respecter.
  => une phase d'observation de 15 à 20 jours: les animaux entrants sont placés seuls en cages individuelles de préférence.
  => une phase de contact de 15 à 20 jours. Des lapins de chair de l'élevage sont installés dans le local de quarantaine dans des cages proches des animaux entrants.
L'observation des réactions des animaux au cours de ces 2 phases, permettra de limiter les risques avant l'introduction réelle dans l'élevage. Si nécessaire, il peut être plus sage de ne pas entrer d'animaux douteux afin de ne pas contaminer l'ensemble du troupeau. La période de quarantaine est mise à profit pour effectuer traitement antiparasitaire, vaccination, etc…, avant la mise en production.

4.6.2. La prophylaxie médicale : prévention à l'aide de médicaments ou de vaccins.

La prophylaxie médicale des maladies parasitaires (coccidiose et vers intestinaux) permet de maintenir en général un bon état sanitaire de l'élevage. A cet effet, il existe des sulfamides très efficaces dans la prévention de la coccidiose. Une vermifugation périodique est également souhaitable. L'usage abusif des antibiotiques est à proscrire.
Afin de ne pas créer les foyers de sensibilité, l'usage de vaccins contre la VHD et la myxomatose n'est recommandé qu'en milieu contaminé. Penser à détruire les flacons après décontamination longue dans l'eau de Javel.

4.7 La pratique de l’autopsie des lapins morts ou malades.
Les signes cliniques, c'est-à-dire les constats tirés de l'observation des animaux malades permettent déjà de se faire une idée sur les problèmes sanitaires de l'élevage. L'éleveur demandera l'appui de son technicien ou d'un vétérinaire pour confirmer ses conclusions.
Nous l'engageons toutefois à réaliser des autopsies sommaires des lapins morts, ce qui lui donnera une idée de la localisation et des organes atteints. S'il abat lui-même ses lapins de chair, une observation attentive des carcasses, des viscères, lui donnera assez tôt des informations précieuses.
La figure 47 vous permet de localiser les principaux organes et de tenter d'identifier sommairement les éventuels problèmes. Une paire de ciseaux correctement aiguisée est suffisante.

Bien se savonner les mains et les ciseaux après usage, puis les désinfecter.


4.8 La pharmacie de l'élevage

Nous distinguerons 2 types de produits à utiliser en élevage.
* Les produits permanents ou entrant dans un programme de prophylaxie
Tous ces produits de prévention participent au maintien d'une bonne hygiène et d'un état sanitaire stabilisé.
L'éleveur aura intérêt à en disposer en permanence et à les renouveler régulièrement (pour éviter les altérations). Ce sont:

  • Désinfectants : eau de Javel (hypochlorite de soude), solutions iodées, ammonium quaternaire, crésyl ou désinfectant du commerce
  • Insecticides et raticides
  • Antiparasitaires : produit anti-gale des oreilles, anti-mycosique (teigne), vermifuges, anticoccidiens, sulfate de magnésium 50%, sel sodique d'arsenic
  • Aseptisant pour traiter les plaies (mal de pattes, nécroses débutantes des pattes) : teinture d'iode, bleu de gentiane, sulfamides, savon liquide, fleur de soufre.
  • Tonique et complexes vitaminiques : phosphore liquide, vitamines A, D3, E, vitamines du groupe B.
* Les produits à usage occasionnel.
L'éleveur devra s'assurer qu'il peut en disposer rapidement en cas de besoin, pour intervenir sans tarder en cas de doute ou de problème avéré. Il s'agit en particulier :
    => des vaccins, comme le vaccin contre la VHD ,    => des antibiotiques et anti-infectieux buvables ou injectables.

* L'efficacité
Un traitement n'est vraiment efficace que s'il est appliqué
    - rapidement
    - la bonne dose
    - en respectant les durées.

Ne pas respecter le dosage et la durée contribue à créer des résistances de la part des germes pathogènes, tout en limitant l'efficacité et la permanence de la protection recherchée. Dans certains cas on doit appliquer le traitement à l'ensemble des animaux concernés.
























 PREPARER LE LAPIN
POUR LA VENTE
5.1 Abattre : quand et comment ?
5.2 Dépouiller le lapin pour la vente
5.3 Savoir le commercialiser
5.4 Savoir le cuisiner
Dans les élevages semi-commerciaux et commerciaux, l'abattage des lapins se fait à l'âge de 3 à 4 mois, c'est-à-dire lorsqu'ils atteignent un poids situé entre 2,0 et 2,5 kg. A titre de comparaison dans les pays européens producteurs, les lapins atteignent en moyenne 2,4 à 2,6 kg à 10 semaines (2 mois ½ ). Cette croissance plus rapide provient principalement des différence entre les génotypes (en Europe utilisation lapins plus lourds mais beaucoup plus exigeants au plan de l'alimentation tant en qualité qu'en quantité), d'une alimentation granulée très bien équilibrée et enfin d'un climat plus tempéré permettant aux lapins une plus forte ingestion par kg de poids vif (évacuation facile de la chaleur générée par la consommation et la transformation des aliments en muscles et dépôts adipeux).
Dans les élevages à caractère extensif ou familiaux (moins de 10 mères) où les lapins sont nourris avec un aliment peu riche, leur abattage peut intervenir plus tard, vers l'âge de 4 à 6 mois. Cependant, il n'est pas conseillé de les garder au delà du temps indiqué ci-dessus, car leur indice de consommation se dégrade affectant la rentabilité de l'élevage.

Quel que soit le mode d'alimentation, l'abattage le plus rentable est effectué lorsque les lapins ont atteint 55 à 65% au maximum du poids adulte de leurs parents. Par exemple, si les adultes pèsent en moyenne 3,5 kg il est souhaitable d'abattre les jeunes lorsqu'ils atteignent 2,0-2,2 kg. Pour des lapins adultes pesant 3,0 kg (cas de beaucoup de populations locales africaines) le poids d'abattage devrait être de 1,8 à 2,0 kg.
Pour abattre un lapin, au Maroc la méthode musulmane est bien connue pou pratiquer le  sacrifice. un couteau bien aiguisé est fortement recommandé pour faire la saignée  pour ne pas faire trop souffrir l’animal.
5.2 Dépouiller le lapin pour la vente.
Après l'abattage, on dépouille le lapin de sa peau en procédant d'abord à une incision circulaire à la base de chacune des pattes arrières juste au dessus du talon. Une incision longitudinale est faite ensuite jusqu'au pubis. On sépare la peau des 2 cuisses , puis en tirant la peau jusqu'à la tête on sépare la peau de la carcasse comme un fourreau. On fait ressortir les épaules et les pattes avant. La peau est alors accrochée seulement à la tête. Suivant les habitudes du pays, la tête peut être dépouillée à l'aide d'un couteau, ou sectionnée et retirée avec la peau. Ensuite on coupe le bout des pattes antérieures (manchons avant). Puis on ouvre la cavité abdominale pour éviscérer l'animal en faisant attention de ne pas rompre le tube digestif, ce qui souillerait la carcasse. La vésicule biliaire est retirée soigneusement. Pour terminer, on coupe les manchons des pattes postérieures (manchons arrière).
Ce schéma classique de dépouille est illustré sur la figure 49. Les figure 50 à 68 illustrent d'un part cette technique et d'autre part le dépouillement sans accrochage pratiqué par 2 opérateurs. Cette dernière technique ne nécessite aucune installation mais demande plus de temps et de main d'oeuvre pour dépouiller un lapin que la technique utilisant un lapin attaché par les pattes arrières ou comme en Europe bloqué par les pattes arrières dans un V de fixation (voir illustrations des figures 50 et suivantes). En outre, la technique à deux sans installation entraîne une assez forte contamination bactérienne de la viande par les mains des opérateurs, et ne doit donc être employée que si la viande est immédiatement mise à cuire.
Pour la vente des lapins en carcasses, puisque la majorité des acheteurs préfèrent acheter un lapin dépouillé et conditionné plutôt que sur pied, il faut employer la méthode d'abattage avec l'animal fixé par les pattes arrières, beaucoup plus hygiénique si elle est pratiquée correctement.

Figure 50 : Exemple d'étrier servant à bloquer les pattes des lapins lors de l'abattage
Figure 51 : Dépouille d'un lapin dans un abattoir industriel. Une des 2 pattes est ici bloquée dans un étrier
Figure 52a : Détail des pattes dans les étriers simples
Figure 52b : Dans cet autre abattoir, les pattes sont bloquées dans des étriers doubles
Figure 53 : Les lapins à la fin des opérations sur une chaine d'abattage. Il ne sont fixés ici que par une seule patte
Figure 54 : Les différentes phases de l'éviscération d'un lapin , ici en abattage familial
Figure 55 : Abattage familial traditionnel à deux , en France
Figure 56 : Dépouille traditionnelle à deux dans un élevage au Maroc
Décomposition d'un abattage traditionnel
Employer cette méthode seulement pour l'abattage familial
Figure 57 : Le lapin est d'abord assommé, puis saigné
Figure 58 : Il est ensuite laissé quelques minutes la tête en bas pour que le sang s'écoule (dans un bol)
Figure 59 : La peau est incisée au milieu du dos (elle sera jetée)
Figure 60 : Chacun des deux opérateur saisi la peau de son côté
Figure 61 : Puis ils tirent chacun de leur côté pour dépouiller l'animal
Figure 62 : A la fin du il faut faire attention pour faire "sortir" les pattes de la peau
Figure 63 : Les pattes arrières son sectionnées au niveau du talon
Figure 64 : La tête non dépouillée est sectionnée (elle sera jetée ce qui est dommage) puis les pattes avant sont sectionnées aux poignets
Figure 65 : La paroi abdominale est sectionnée avec un outil bien tranchant, pour retirer les viscères
Figure 66 : Présentation de la carcasse éviscérée. On doit souligner que cette méthode entraine de nombreuses contaminations bactériennes (contacts entre la viande et les mains de l'opérateur)
Figure 67 : La carcasse est immédiatement découpée et les morceaux mis dans le récipient de cuisson.
Figure 68 : La viande est immédiatement mise à cuire. Ce délai très court évite que les contaminations bactériennes inévitables lors de l'abattage aient des conséquences sur la santé des consommateurs.
S'il n'y a pas de chaîne de froid (conservation à +4°C avant la vente, possible pendant 3 à 4 jours), les carcasses doivent être commercialisées le jour même de l'abattage et la viande cuisinée au plus tard le lendemain. Une solution parfois employée est la congélation des carcasses (-18°C). Celle-ci permet un meilleur ajustement entre l'organisation des abattages et des ventes plus ou moins irrégulières. Mais il faut pour cela disposer de moyens de congélation et de stockage à -18°C en attendant la vente.

5.3 Savoir le commercialiser.
Le bon cuniculteur doit avoir une bonne connaissance du marché. La clientèle est en général constituée par les restaurants, les maquis, les hôtels, les boucheries, les supermarchés et les particuliers qui s'approvisionnent directement chez l'éleveur. On peut également vendre ses lapins sur les marchés locaux au même titre que les poulets, les pintades, les canards, les pigeons, etc…
Pour atteindre un plus grand nombre de clients, l'éleveur doit chercher à se faire connaître et à faire connaître ses produits par tous les moyens possibles (bouche à oreille, cartes de visite, foire, distribution d'affichettes, fléchage publicitaire, panneaux publicitaires…)
la création de groupements  de producteurs, ou d’ associations  permet d'échanger des informations et le cas échéant de se regrouper pour rationaliser l'offre, les transports, etc…

A l'instar du poulet et de la dinde, il est possible de vendre également des découpes de lapin. Ceci permettrait de mettre la viande de lapin à la portée des couches sociales peu nanties. Certain la commercialisent dans de petit restaurants sous de différentes cuissons.
5.4 Savoir le cuisiner
En règle générale, il faut retenir que la viande de lapin ne nécessite pas de longues cuissons. Pour manger du lapin, on peut le préparer dans différentes sauces :
  • sauce tomate
  • sauce d'arachide
  • sauce légumes variés
  • sauce gluante .
On peut aussi manger du lapin frit à l'huile avec des pommes de terre.
Les brochettes de lapin sont aussi délicieuses, surtout lorsqu'elles sont accompagnées de pain ou d'akassa.
Dans les pays du Nord (Europe, Amérique), il se mange grillé, sous forme de civet, de rillettes, de pâté, de lapin au vin, etc… Il existe des centaines de recettes différentes pour préparer la viande de lapin .

Le lapin : Quel délice pour les fins gourmets ! ! !


































 CONTROLER ET ASSURER
LA RENTABILITE DE SON ELEVAGE
6.1 La gestion technique de l'élevage
6.1.1 Le planning d'élevage
6.1.1.1 Planning casier
6.1.1.2 Planning linéaire
6.1.2.3 Planning circulaire
6.1.2 Les inscriptions nécessaires pour bien suivre l'élevage
6.1.2.1 A la maternité
6.1.2.2 A l'engraissement
6.1.3 Les paramètres de la gestion technique de l'élevage cunicole
6.2 La gestion économique
Les objectifs de production (gestion technique et financière)
La gestion technico-économique (ou GTE) d'un élevage est un élément indispensable qui permet d'apprécier ses performances et sa rentabilité. La GTE est l'ensemble des opérations qui permettent de contrôler et de suivre les performances d'un élevage. C'est un outil très précieux pour l'éleveur et ses partenaires économiques. Pour sa valorisation maximale, la gestion technique doit être pratiquée au sein d'un groupe d’éleveurs.
Pour l'éleveur, elle permet de :
  • faire un diagnostic précis et rapide (détermination des points faibles, recherche des causes)
  • connaître son niveau de production au sein de sa région et de son groupement de producteurs le cas échéant.
  • comparer et déterminer son choix (conception et évolution d'élevage, de matériel, de technique d'élevage)
Pour le partenaire économique, elle permet de :
  • faire une analyse des résultats techniques et économiques globaux par rapport aux investissements, aux charges, aux temps de travail
  • apprécier le prix de revient, le coût des différents postes d'élevage (alimentation, frais généraux, frais financiers, amortissement, etc…)
  • apprécier la rentabilité de l'élevage
  • déterminer les besoins de financement de l'élevage
En l'amont de l'élevage, elle aide le technicien à apprécier et à comparer l'efficacité de la souche (génétique), du matériel, du bâtiment, de l'ambiance, de la conduite de l'élevage ainsi qu'à optimiser les choix.
La GTE de groupe bien conduite permet en outre d'établir des Références (des exemples à suivre), particulièrement utiles pour les candidats éleveurs, les organismes de développement ou de conseil ou de crédit.

6.1 La gestion technique de l'élevage
6.1.1 Le planning d'élevage.
Le planning permet de programmer systématiquement toutes les opérations qui se déroulent à la maternité où il est installé
Il existe plusieurs types de planning dont trois sont fréquemment utilisés en élevage cunicole. On distingue :
               • le planning casier
               • le planning linéaire
               • le planning circulaire

6.1.1.1 Le planning casier (figures 73 et 74)
Le planning casier peut se faire aisément avec du bois. On construit simplement une grande boîte dans laquelle on dispose des casiers en nids de pigeon. On dispose 31 cases horizontales correspondant aux jours du mois, installées sur 4 niveaux correspondant aux opérations ci-après :
    • Niveau 1 = pratique de la saillie
    • Niveau 2 = contrôle de gestation (palpation)
    • Niveau 3 = préparation des mises bas : pose et ouverture des boites à nid
    • Niveau 4 = sevrage
Ce qui aboutit à un total de 124 casiers. La rangée correspondant aux mises bas peut être dédoublée (une rangée préparation des boites à nid et une rangée prévision de mise bas) si la préparation des boites à nid se fait plus de 2-3 jours avant la date prévue pour la mise bas (30 jours après la saillie positive).

Chaque femelle est représentée par une fiche. On emploie deux couleurs de fiches, par exemple bleue pour le sevrage et verte pour les autres opérations telles que saillie, palpation, préparation des mises bas. On déplace alors la fiche de la femelle en la mettant dans la case correspondant au jour et à l'opération à effectuer.
Il est à utiliser dès que le nombre de reproductrices atteint la vingtaine. Il est très fonctionnel et facile à réaliser. Son inconvénient est qu'il n'a aucune mémoire puisqu'il ne laisse aucune trace, d'où la nécessité d'une grande rigueur de gestion des casiers..


6.1.1.2 Le planning linéaire
(figure 75)
Une ligne est attribuée à chaque femelle. On indique à l'aide de punaises de différentes couleurs, les opérations à effectuer dans les colonnes correspondant aux jours où elles doivent être réalisées (les jours sont inscrits de 1 à 365). Chaque couleur de punaise correspond à une opération de l'élevage (saillie, palpation, date présumée de la mise bas, etc). Ce planning permet d'éviter les multiples enregistrements mais il nécessite un panneau et du papier de grandes dimensions ainsi que des punaises de couleur.

.1.1.3 Le planning circulaire (figure 76)
Il est constitué d'un disque circulaire, découpé en secteurs représentant chacun un jour. Les femelles faisant l'objet de la manipulation sont repérées par une punaise numérotée mise en place le jour de la saillie. Des cercles concentriques numérotés (de 1 à 3 ou 4) permettent de placer de plus en plus vers le centre les femelles qui sont resaillies suite à une palpation négative, de manière à pouvoir procéder aux éliminations. Chaque jour, on fait tourner le disque d'un secteur. Les punaises arrivent alors face au jour de l'opération à effectuer. Ce planning existe dans le commerce mais peut-être fabriqué aussi par l'éleveur avec du contreplaqué.

Figure 73 : Schéma de fonctionnement d'un planning casier
Figure 74 : Exemple de planning casier à 5 rangées dans un élevage français (à droite sur la photo)
Figure 75 : Exemple de planning linéaire
Figure 76 : Exemple de planning circulaire utilisé en France , ici avec 2 fois 31 jours
La gestion informatisée
Il existe dans le commerce, en Europe ou au Canada, plusieurs programmes ou logiciels utilisables sur micro-ordinateurs, pouvant contribuer à la conduite d'élevage. Ce mode de gestion vient en appoint à ceux décrits plus haut ; il ne les exclut pas nécessairement.



CONCLUSION
La cuniculture marocaine est restée un peu en dehors des progrès techniques réalisée dans ce domaine. De plus le lapin a été souvent néglige dans les projet de développement car en ignore sa véritable contribution  à la couverture des besoins en protéines animale des populations.
Pour faire face à cette ignorance d’élevage cunicoles, il est impératif de mettre en exergue  l’importance de cette spéculation dans la contribution entre autres  à l’allégement au déficit des protéines d’origines animales ainsi que la pérennité de la trésorerie féminine en milieu rural.       

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