CONDUIRE SON ÉLEVAGE
(ALIMENTATION ET REPRODUCTION
3.1
Comment nourrir vos lapins ?
3.1.1
Les besoins alimentaires des lapins.
3.1.1.1
Besoins en eau
3.1.1.2
Besoins en énergie
3.1.1.3
Besoins en lipides
3.1.1.4
Besoins en cellulose (fibres)
3.1.1.5
Besoins en protéines
3.1.1.6
Besoins en minéraux et en vitamines
3.1.1.7
Tableau récapitulatif des besoins
3.1.2
Le choix des aliments
3.1.2.1
Pour un petit élevage : utilisation
des fourrages
présentation
de 80
fourrages utilisables sous les tropiques
3.1.2.2
Pour un élevage à caractère commercial : des aliments composés.
3.1.3
Les déjections en production du lapin de chair
3.1.3.1
Les méthodes de stockage des déjection
3.1.3.2
Quantité et qualité des déjections.
3.2 Comment
assurer la réussite de la reproduction et donc organiser la production des lapereaux
dans un élevage ?
3.2.1 La saillie
3.2.1.1
La pratique de la saillie
3.2.1.2
L'âge à la première saillie
3.2.1.3
L'intervalle mise bas => saillie
3.2.2
La palpation
: le diagnostic de gestation
3.2.3
La préparation de la boîte à nid
3.2.4
La mise bas
3.2.5
L'adoption des lapereaux
3.2.6
La surveillance des lapereaux sous la mère et l'allaitement contrôle
3.2.7
Le sevrage
3.3
L'engraissement
3.4
Le renouvellement des reproducteurs
3.4.1
Les reproducteurs à renouveler
3.4.2
Comment choisir ses reproducteurs en auto-renouvellement ?
3.4.3
Renouvellement avec des lapereaux d'un jour achetés à l'extérieur
3.4.4
Tri et élimination
3.1 Comment nourrir vos lapins ?
Dans la nature, un animal se nourrit en fonction des besoins de son
organisme et de ses mœurs, de la disponibilité de la nourriture, de
l'importance des populations cohabitant sur le même milieu. Les lapins élevés
en colonie ou en cage, dépendent entièrement de l'éleveur pour leur nutrition.
Celui-ci doit apporter chaque jour l'eau et la nourriture à ses animaux. Les
lapins doivent toujours avoir de l'eau et de la nourriture à leur disposition.
Les mangeoires et les abreuvoirs ne doivent jamais être vides. Les lapins bien
nourris sont robustes et ont un beau pelage. Ils grandissent vite, font beaucoup
de lapereaux et tombent rarement malades.
L'étude du lapin domestique a permis de cerner le problème des besoins
alimentaires du lapin, en particulier en matières minérales, vitamines,
cellulose (ou aliment de lest), lipides, protéines, glucides libérant de
l'énergie, etc... La ration alimentaire correspond à la quantité de tous les
aliments consommés sur une journée par l'animal. Equilibrée, elle doit
satisfaire ses besoins.
3.1.1 Les besoins alimentaires des lapins.
3.1.1.1 Besoins en eau
Contrairement à ce que bon nombre d'éleveurs pensent, le lapin boit de l'eau.
Il est vrai que cet herbivore lorsqu'il est alimenté exclusivement avec de
l'herbe fraîche et riche en eau, boit peu. Mais nourris avec des aliments secs
(foin, granulé ou farine), les jeunes en croissance boivent 1,5 à 2 plus que la
quantité d'aliment sec qu'ils mangent tandis que la lapine allaitante boit 2 à
2,5 fois plus d'eau qu'elle ne mange d'aliment. Comme celle des humains, cette
eau doit être potable pour ne pas entraîner de maladies. Si l'eau est sale,
même s'il a soif, le lapin ne boit pas.
Cet élément vital et ses qualités conditionnent la santé des lapins tant en
maternité qu'en engraissement, permettant une bonne lactation et une bonne
croissance de la naissance à l'abattage. L'eau est un facteur de réussite, mais
peut aussi être source de problèmes selon l'attention qu'on y porte.
Prévoir en moyenne par jour :
- 0,2 à 0,3 litres d'eau
par lapin en croissance
- 0,6 à 0,7 litres d'eau
pour une lapine allaitante
- un litre et plus par jour pour
une lapine et sa portée au cours de la semaine précédant le sevrage
Attention
au gaspillage, aux abreuvoirs peu stables qui se renversent trop facilement.
Comme pour l'aliment, le lapin boit un grand nombre de fois au cours de la
journée et de la nuit (25 à 30 fois en moyenne par 24 h). Bien veiller à ce que
les bacs et les abreuvoirs soient remplis en permanence, en particulier le soir
avec une quantité suffisante pour la nuit.
Si l'eau est
polluée par des microorganismes, on peut la désinfecter simplement en y
ajoutant de l'hypochlorite de soude (eau de Javel). Le dosage préconisé est de
2 ml d'eau de javel dosant 12°.chlorométriques pour 10 litres d'eau (ou 200
ml pour 1 m3 d'eau ce qui est
la même chose). On peut aussi utiliser d'autres produits pour désinfecter
l'eau, tels que les solutions iodées ou le permanganate de potassium. La
propreté des abreuvoirs, la purge régulière e le nettoyage des bacs, des tuyaux
des rampes d'abreuvement doivent être une préoccupation permanente du
cuniculteur. Par ailleurs si l'eau est polluée par des minéraux ou des matières
organiques, c'est en amont, à la source d'approvisionnement en eau qu'il faut
intervenir pour obtenir une eau potable (mêmes normes que pour l'alimentation
humaine)
Enfin, l'eau ne doit pas chauffer au soleil : les lapins ne boivent pas
de l'eau chaude. Parfois les lapins et les abreuvoirs sont bien à l'abris du
soleil direct, mais les réservoirs et/ou les canalisations d'alimentation en
tube noir (un tuyau opaque est bien pour éviter la pullulation d'algues dans
les tuyaux) sont exposés au soleil direct et ce qui arrive aux lapins c'est de
l'eau chaude. Il faut absolument éviter cette situation.
3.1.1.2 Besoins en énergie
Le besoin quotidien en énergie du lapin varie en fonction du type de production
mais aussi avec la température ambiante. Ce besoin en énergie du lapin en
croissance ou en reproduction (gestation , lactation) peut être couvert par des
aliments distribués à volonté contenant de 2200 à 2700 kcal d'énergie
digestible par kg. Le lapin régule assez bien la quantité d'aliment à consommer
tant que la température ne dépasse par 25-26°C. Lorsqu'il fait plus chaud (30°C par exemple), son appétit
diminue et sa croissance ou sa production laitière ralentissent.
Dans l'aliment, l'énergie est fournie par les glucides (sucres et féculents),
les lipides (ou graisses), la fraction digestible des fibres et secondairement
par l'apport de protéines.
3.1.1.3 Besoins en lipides
Le besoin en lipides (ou graisses) est couvert avec une ration contenant 2,5 à
3% de lipides. C'est la teneur spontanée de la majorité des aliments naturels
entrant dans la ration. Il n'est donc pas nécessaire d'ajouter des corps gras
aux aliments du lapin pour couvrir ses besoins énergétiques car les matières
premières utilisées en contiennent suffisamment. Certaines sont même
particulièrement riches comme les sons de riz (3 à 16% de lipides suivant
qu'ils ont été déshuilé ou non) ou certains tourteaux obtenus par pression
simple (ex. 8 à 9% de lipides dans des tourteaux expeller de coprah ou de
palmiste)
3.1.1.4 Besoins en cellulose (fibres)
La cellulose est un composant végétal qui, combiné avec la lignine, des
hémicelluloses et des pectines constitue les parois des cellules végétales,
l'élément majeur de rigidité de la plante.
Le lapin est un pseudo-ruminant sinon un faux-ruminant. Son tube digestif a besoin
de lest pour bien fonctionner et celui-ci est fourni par les parois des
végétaux qu'il mange. De plus, grâce aux micro-organismes de son caecum le
lapin est capable de digérer en partie ces éléments fibreux. Ses besoins sont
donc plus importants que d'autres espèces d'élevage comme le porc ou le poulet.
Pour les lapins en engraissement, le taux de cellulose brute d'un aliment
complet (dosage par la méthode de Weende) devra être de l'ordre de 14 à 16%
c'est-à-dire un taux nettement plus élevés que celui des aliments pour
volailles. Les lapines reproductrices pourront se satisfaire d'un aliment ne
contenant que 12 à 13% de cellulose brute. En plus de la cellulose en partie digestible
(25 - 30%) le lapin doit trouver dans sa ration au moins 4 à 5% de lignine,
élément indigestible mais qui assure un fonctionnement régulier au tube
digestif et réduit fortement le risque de diarrhée.
3.1.1.5 Besoins en protéines
Les protéines (ou matières organiques azotées) sont les molécules les plus
originales de la constitution des êtres vivants (animaux et végétaux). Les
lapins en ont besoin pour la constitution de leur propre corps, elles sont donc
nécessaires pour la croissance et pour la production (viande, lait, embryons,
lapereaux). De récents travaux de recherche, conduits en Europe, ont montré
qu'il existe une relation certaine entre l'efficacité alimentaire et la qualité
des protéines. Ainsi parmi les 21 acides aminés qui entrent dans la
constitution des protéines, il y en a 10 qui sont des acides aminés essentiels
(non fabriqués par l'organisme du lapin). Lorsque les protéines alimentaires
apportent ces acides aminés indispensables, la ration peut ne contenir que 15 à
16% de protéines brutes pour les lapins à l'engraissement. Chez la lapine
reproductrice, le taux optimal de protéines brutes est d'environ 17 à 18%.
Lorsque la température moyenne est supérieure à 25 - 27°C, il est souhaitable
d'accroître de 1 point environ la teneur en protéines des aliments (16 - 17%
pour l'engraissement, 18 à 19 % pour les lapines allaitantes).
3.1.1.6 Besoins en minéraux et en vitamines
Les minéraux (calcium, phosphore, sodium, magnésium, etc...) sont
indispensables au fonctionnement et à la constitution de l'organisme du lapin.
Ils entrent en particulier dans la constitution des os et du lait mais
permettent aussi le fonctionnement en favorisant les équilibres intra et
extra-cellulaires. En phase d'allaitement, la femelle est particulièrement
sensible à un bon apport minéral (ex. calcium 1,1 à 1,3%, phosphore 0,6 à 0,7%
de la ration). Les besoins en sels minéraux sont couverts en général par
l'aliment commercial. Toutefois, les apports peuvent être améliorés par les
compléments minéraux commerciaux.
Les vitamines se trouvent dans les divers aliments qui sont distribués
aux lapins. Les sources sont les fourrages verts, les céréales, les tourteaux,
les sous-produits agroalimentaires, les restes de cuisine et les aliments
composés. La provende apporte généralement les composés correspondant aux
besoins des lapins. Les vitamines liposolubles (A, D, E et K) doivent être
apportées par l'alimentation. Par contre si les lapins sont en bonne santé (pas
de diarrhée) les vitamines hydrosolubles (C et toutes celles du groupe B) sont
fournies par le flore digestive et en particulier par l(ingestion des
caecotrophes. Un apport de vitamine C peut aider les lapins à mieux supporter
la chaleur, mais cette vitamine n'est pas très stable un fois mise dans les
aliments ou l'eau de boisson.
3.1.1.7 Tableau récapitulatif des besoins
Le tableau 1 résume les apports nutritionnels souhaitables pour les
aliments destinés aux lapins de différentes catégories de lapins, élevés en
élevage intensif (Europe). En Afrique, on prendra en considération surtout les
recommandations pour un aliment mixte.
Tableau 1: Recommandations pour la composition des
aliments complets pour lapins
D'après Lebas et al., 1996 et Lebas, 2004
|
Composants
d’un aliment
à 89% de
matière sèche
|
Jeune en
croissance
(4-12
semaines)
|
Lapine
allaitante
|
Aliment
«mixte»
engraisssement,
maternité, etc...
|
Protéines
brutes %
|
16
|
18
|
16
|
Protéines
digestibles %
|
12
|
13,5
|
12,4
|
Acides aminés
principaux
|
|
|
|
Acides aminés
soufrés (méthio.+cystine)
|
0,55
|
0,62
|
0,6
|
Lysine
|
0,75
|
0,85
|
0,8
|
Arginine
|
0,8
|
0,8
|
0,9
|
Thréonine
|
0,55
|
0,7
|
0,6
|
Tryptophane
|
0,13
|
0,15
|
0,14
|
Énergie
digestible kcal/kg
|
2400
|
2700
|
2400
|
Rapport
prot. digest. /énergie digest. g/ 1000 kcal
|
45
|
53
|
48
|
Lipides %
|
2,5
|
4
|
3
|
Fibres
|
|
|
|
Cellulose brute (méthode de Weende) %
|
15
|
12
|
14
|
Ligno-cellulose
(ADF) % minimum
|
19
|
14
|
16
|
Lignine
(ADL)% minimum
|
5
|
3
|
5
|
Cellulose
"vraie" (ADF – ADL) % mini
|
13
|
9
|
11
|
Ratio lignine /
cellulose vraie
|
0,4
|
0,35
|
0,4
|
Hémicellulose
(NDF – ADF) % mini
|
12
|
9
|
10
|
Amidon % maxi
|
14
|
libre
|
16
|
Minéraux
|
|
|
|
Calcium |
0,7
|
1,2
|
1,1
|
Phosphore
|
0,4
|
0,6
|
0,5
|
Potassium
|
0,7
|
1
|
1
|
Sodium
|
0,22
|
0,25
|
0,22
|
Chlore
|
0,28
|
0,35
|
0,3
|
Magnésium
|
0,3
|
0,4
|
0,3
|
Vitamines
|
|
|
|
Vit. A en UI/kg
(maximum 15 000 UI)
|
6 000
|
10 000
|
10 000
|
Vit. D en UI/kg
(maximum 1500 UI)
|
1 000
|
1 000
|
1 000
|
Vit. E en ppm
minimum
|
30
|
50
|
50
|
Vit. K en ppm
|
1
|
2
|
2
|
Vit. C en ppm (+250 ppm en cas de
chaleur)
|
0
|
0
|
0
|
Vit. B1 en ppm
|
2
|
2
|
2
|
Vit. B2 en ppm
|
6
|
6
|
6
|
Vit. B6 en ppm
|
2
|
2
|
2
|
Vit. B12 en ppm
|
0,01
|
0,01
|
0,01
|
Acide folique en
ppm
|
5
|
5
|
5
|
Acide
pantothénique en ppm
|
20
|
20
|
20
|
Niacine en ppm
|
50
|
40
|
40
|
3.1.2 Le choix des aliments
Le choix des aliments à distribuer aux lapins dépend du type d'élevage.
3.1.2.1 Pour un petit élevage : utilisation des fourrages
Le cuniculteur possédant quelques lapins pour sa consommation peut leur donner
des fourrages, des déchets domestiques, des résidus des récoltes des champs et
du jardinage. La ration ne sera pas parfaitement équilibrée, mais son prix de
revient restera très faible.
Les
fourrages sont les herbes et les feuilles pouvant servir de nourriture aux
animaux. Le lapin est un herbivore ; parmi les fourrages les plus courants au
Maroc, il aime manger :
- foin de prés récolté
tardivement
- foin de luzerne
- foin de trèfle
- fourrage herbe de prairie ;
- fourrage de vesce avoine ;
- les différentes pailles
La
conservation doit se faire dans un local abrité bien sec et à l'abri des
animaux (rats, volailles, etc…).
ATTENTION. Les foins et plus généralement les fourrages moisis ou
fermentés peuvent être toxiques.
La composition chimique d'un fourrage varie en
fonction de son stade végétatif. Un jeune fourrage est toujours plus riche
qu'un fourrage âgé et plus lignifié. Lors de la récolte des fourrages,
l'éleveur doit donc préférer les jeunes plantes aux plantes plus âgées.
Une poignée d'herbes ne suffit pas pour bien élever
un lapin. En plus des fourrages distribués même en quantité importante,
l'éleveur devra distribuer une nourriture complémentaire plus concentrée ou
compléments alimentaires.
Ce sont :
a)
Les produits simples distribués seuls ou en mélange,
Parmi les produits simples distribués seuls ou en mélange, figurent le son de
maïs, orge, les restes de cuisine, les
grains de maïs ou de sorgho, les rejets de choux ou de carotte, le son de blé,
le son de riz, les tourteaux, etc…
b) Les provendes ou aliments composés
Ils sont présentés en farine ou en granulé, mais la forme granulée est la mieux
consommée. De plus elle est la meilleure car elle ne permet pas aux lapins de
trier. Elle peut être complète et ne nécessite alors plus d'apport de fourrage
complémentaire.
Pour entretenir un petit élevage, on peut aussi
distribuer comme complément alimentaire aux fourrages, les mélanges obtenus à
partir de différentes matières premières. Quelques exemples sont fournis au
tableau 3 en se basant sur des poids et non pas sur des volumes. Les volumes
occupés par 1 kg
de chaque matières première varient en effet énormément d'une matière première
à l'autre et pour une même matière première en fonction de sa présentation..
Tableau 2. Groupes de matières premières usuelles
et manières de les combiner.
|
Groupe
|
Matières
premières
|
Teneur en
protéines %
|
A
|
- Tourteau de
soja
- Tourteau d'arachide
|
42 à 46
50
|
B
|
- Haricots
bouillis secs
- Tourteau de palmiste
- Tourteau de coton
|
18
15 à 19
41
|
C
|
- Farine de
maïs, riz, sorgho, mil
- Son de maïs, riz, sorgho ou mil
|
7
9
|
D
|
- Manioc séché
- Patate douce séchée
|
2
2 |
Combinaisons
possibles :
4 parties de C + 1 partie de A (soit 80% de C + 20% de A )
3 parties de C + 2 parties de B
2 parties de D + 2 parties de B + 1 partie de A
Source : Fielding, 1993
|
Le
tableau 3 montre, à titre d'exemple, un calcul de valeur en protéines brutes
d'une combinaison issue du tableau 2.
Tableau 3 : Exemple de calcul du pourcentage de
protéines brutes d'un mélange.
Combinaison
|
Matières
premières utilisées
|
Calcul
|
Taux
de protéines brutes
du mélange final
|
4 C + 1 A
|
4 de farine de
maïs
1 de tourteau de soja
|
80 x 7 % = 5,6
20 x 42 % = 8,4
|
5,6 + 8,4 = 14%
|
3.1.2.2
Pour un élevage à caractère commercial . utilisation d'aliments composés
Lorsque son cheptel devient plus important (plus de 10 reproductrices),
l'éleveur doit plutôt distribuer en grande quantité un aliment composé
équilibré (ou provende) et un peu d'herbe comme complément si nécessaire.
Le lapin préfère un aliment granulé à un aliment farineux. L'intérêt du granulé
est qu'il est fabriqué suivant les besoins spécifiques de l'animal et que ce
dernier ne pouvant trier, consomme exactement la ration prévue pour lui.
Cependant il vaut mieux distribuer une bonne provende en farine avec un peu de
fourrage qu'un granulé de mauvaise qualité. Pour limiter le gaspillage de
l'aliment farineux, fréquent en particulier dans les jours suivant le sevrage,
il est conseillé de ne remplir les mangeoires qu'à la moitié ou au plus aux
2/3, ou d'y installer un système antigaspillage. Cette recommandation conduit à
distribuer l'aliment au moins une fois par jour de manière à ce que au moins un
jour sur deux les lapins finissent l'aliment farineux qui leur est distribué.
Les
besoins des animaux varient en fonction de l'âge et du stade de production
(voir les recommandations du tableau 1). On distribuera donc différentes sortes
d'aliments pour les lapins à l'engraissement, ou pour les lapines en
reproduction si de tels aliments sont disponibles dans le commerce. Cependant,
il n'existe souvent qu'un aliment mixte répondant toutefois assez bien aux
besoins de tous. Ces diférents aliments sont élaborés à partir de formules
calculées par des scientifiques et en utilisant des matières premières dont on
analyse périodiquement la composition.
Notez bien : un élevage
commercial est encore rentable
si la dépense en aliments représente à peu près 60 à 65% des dépenses de
production.
Rations
(ou quantités consommées par jour) à prévoir en fonction de la période de production
:
- Lapin reproducteur mâle : 120 à 150 g par jour en fonction de
son format, et de la température.
- Lapine : 120 à 350 g par jour suivant le stade physiologique
(vide, ou gestante, ou allaitante ou gestante + allaitante)
- Lapine + portée de 6-7 lapereaux de 4 semaines : 600
à 700 g
- Lapereau en engraissement : 100 à 120 g par jour en moyenne.
3.1.3
Les déjections en production du lapin de chair.
Quand
un lapin consomme 100 g
de matière sèche (soit 110 g
de granulé ou 300 à 400 g
de fourrage vert), il élimine dans les litières ou sous sa cage environ 35 g de matière sèche de
crottes (à 45-50% de MS soit 75 à 80
g de crottes fraîches). En fonction de la température,
il éliminer aussi 60 à 75 g
d'urine. Les poids et les volumes de déjection à éliminer dépendent ensuite des
conditions de collecte et de stockage.
3.1.3.1
Les méthodes de stockage des déjections
Souvent
dans les petits élevages, les déjections tombent sous les cages et sont
balayées tous les jours ou tous les deux jours par l'éleveur, pour être
entreposées en tas à l'extérieur de l'élevage (hors du bâtiment ou de l'enclos
d'élevage)
Pour
éviter trop de manipulations, les déjections peuvent être stockées
provisoirement sous les cages dans les fosses de différentes profondeurs.
- mini fosses de 20 cm,
posées sur le sol (entre des rangs de briques de ciment par exemple),
nécessitant une évacuation assez fréquente du fumier (tous les mois environ)
- fosses profondes ou semi-profondes de 0,50 à 1 m de profondeur, étayées de préférence
avec des murets en ciment pour éviter les éboulements. Dans ce cas,
l'évacuation des déjections peut ne se faire qu'une fois par an, au moment où
elles sont utilisées dans les champs comme fumure avant la mise en place des
cultures, ce qui ne fait qu'une seule manipulation au total.
Les déjections mélangées avec les débris de litière et de fourrage vont au fil
du temps se transformer par compostage en fumier de bonne valeur fertilisante,
apprécié par les jardiniers, les maraîchers et les agriculteurs en général.
Important : pour bien fonctionner, une fosse doit impérativement rester
à l'abri des entrées d'eau. Une ventilation bien conçue , avec des entrées
d'air basses (voir chapitre logement) contribue à assécher les déjections,
évite les mauvaises odeurs (ammoniac, …) et favorise le compostage. En bâtiment
fermé, vider nécessairement les fosses profondes avant les périodes de fortes
chaleurs, le phénomène de compostage des fumiers produisant par lui-même de la
chaleur.
3.1.3.2
Quantité et qualité des déjections.
Pour simplifier les choses, on peut compter récupérer un poids de déjections à
peu près équivalent au poids de l'aliment distribué, tant en maternité qu'en
engraissement. Cela représente un volume d'environ 0,5 à 0,6 m3
de fumier par cage-mère et par an. Le tableau 5 récapitule la composition
chimique des déjections de lapins telles que récupérées dans le pays à climat
tempérés. De manière logique, la composition minérale des déjections dépend
beaucoup de celle des aliments employés pour alimenter les lapins. La teneur en
azote dépend aussi de la composition des aliments mais aussi largement des
conditions de compostage. Un tas de compost qui "sent l'ammoniac"
correspond à un compost qui est en train de perdre une partie de son azote dans
l'atmosphère. C'est souvent le cas des composts trop humides.
Tableau 5 : Composition moyenne des déjections
(valeurs mesurées en Europe).
Critère
|
Sur
produit brut
|
Critère
|
Sur
produit brut
|
-
pH
|
8 à
8,5
|
-
Potassium (K)
|
7 à 9
g/kg
|
-
Matière sèche
|
25 à
30 %
|
-
K exprimé en K2O
|
9 à
11 g/kg
|
-
Protéines brutes
|
4 à 5
%
|
-
Cuivre
|
15 à
18 mg/kg
|
-
Matières minérales
|
4 à 6
%
|
-
Magnésium (Mg)
|
1,6
g/kg,
|
-
Azote total
|
6 à 9
g/kg
|
-
Mg exprimé en MgO
|
2,6
g/kg
|
-
Calcium
|
10
g/kg
|
-
Manganèse
|
50 à
55 mg / kg
|
-
Phosphore (P)
|
2 à 3
g/kg
|
-
Fer
|
130 à
300 mg / kg
|
-
P exprimé en P2O5
|
5 à 6
g/kg
|
-
Zinc
|
50 à
60 mg/kg
|
3.2. Comment assurer la réussite de la reproduction et
donc organiser la production des lapereaux dans un élevage ?
Chez la
lapine, l'ovulation n'a lieu qu'à la suite de l'accouplement. La lapine est en
effet une espèce à ovulation provoquée. En outre, l'ovulation est multiple, ce
qui peut donner des portées ayant jusqu'à 10 à 12 lapereaux à la naissance,
voire plus.
3.2.1.
La saillie.
3.2.1.1 La pratique de la saillie
La saillie ou accouplement a toujours lieu dans la cage
du mâle.
Avant de transférer la femelle, il est nécessaire de contrôler son état de
santé et d'observer la vulve afin de savoir si elle est en phase de chaleur,
c'est-à-dire à un stade hormonal où elle est en mesure d'accepter le mâle. La
lapine en chaleur a une vulve rose foncé à rouge. Par contre, toute vulve rose
pâle, violette ou blanche indique qu'elle sera peu ou pas réceptive.
Lorsque la femelle est réceptive, elle est introduite dans la cage du mâle.
Elle s'immobilise rapidement, s'étire et relève légèrement l'arrière-train, ce
qui permet au mâle de la chevaucher et de réaliser la saillie. Si
l'accouplement réussit, le mâle tombe sur le côté en poussant parfois un cri.
Il est préférable de faire saillir deux fois la femelle avant de la retirer de
la cage et de contrôler visuellement les deux saillies pour s'assurer que le
mâle n'a pas éjaculé "à côté" dans le poil de l'arrière train de la
femelle. Il faut éviter de laisser mâle et femelle ensemble sur de longues
périodes, surtout si la femelle montre des signes d'agressivité vis à vis du
mâle. Si une femelle doit accepter un mâle, cela se fait dans les 3 à 4 minutes
suivant l'introduction de la femelle dans la cage du mâle. Passé ce délai, il
est inutile d'insister.
Les saillies doivent se faire tôt le matin ou tard le soir, à la
"fraîche", au moins par un temps frais.
A la fin de chaque accouplement, l'éleveur doit noter sur les fiches
individuelles, la date de l'accouplement et le numéro des individus accouplés.
Des fiches générales pour l'élevage seront aussi à tenir. L'ensemble de ces
fiches sert au suivi de l'élevage, donc permet d'apprécier la prolificité des
femelles et l'efficacité des mâles.
Le
mâle domine la femelle Il lui flaire
l'arrière train
La saille proprement
dite Le mâle se laisse tomber sur le côté une fois
qu'il a éjaculé
3.2.1.2
L'âge à la première saillie
Les jeunes femelles doivent avoir 5 mois avant d'être saillies pour la première
fois. Elles doivent avoir un poids minimum de 2,4 kg si le poids des
femelles adultes est de 3 à 3,5
kg (au moins 75% du poids adulte de la souche)
Les mâles sont mis en reproduction à un âge un peu plus avancé, soit 5 mois½,
voire 6 mois, avec un poids d'au moins 2,6 kg pour le même type de lapin.
Limiter
le nombre de saillies à:
- 1 double saillie la première semaine de mise en reproduction,
- 2 la 2ème semaine,
- 3 la 3ème semaine et les semaines suivantes
Pour la 1ère saillie, proposer au mâle une femelle ayant déjà
eu plusieurs accouplements et surtout une femelle qui est bien en chaleur.
3.2.1.3 L'intervalle mise bas =>saillie
Le délai de la présentation de la femelle au mâle après la mise bas dépend de
l'importance de la portée et de la qualité de l'aliment distribué.
Si l'alimentation des lapines est constituée essentiellement de fourrages
auxquels on ajoute ou non un complément, l'éleveur doit attendre le sevrage
avant de saillir à nouveau la lapine.
Par contre si l'éleveur emploie un aliment composé équilibré, l'intervalle mise
bas =>saillie peut être de 10 à 15 jours. Mais plus la portée est nombreuse,
plus l'intervalle doit être allongé, par exemple :
- pour une portée de 4 à 6 lapereaux, l'intervalle possible est de 10 jours
- pour une portée de 7 et plus, l'intervalle conseillé est de 15 jours
- à l'inverse, pour une portée de 1 à 3 lapereaux, l'intervalle possible est de
7 jours.
3.2.2
La palpation (diagnostic de gestation).
La
seule méthode efficace pour vérifier si la lapine est gestante ou non, est la
palpation abdominale.
Il est hautement souhaitable d'apprendre à palper les femelles, car cela permet
de remettre immédiatement à saillir une lapine détectée vide et donc
d'augmenter la productivité de l'élevage. Toutefois, une palpation trop brutale
peut faire avorter les lapines. Dans ce cas il vaut mieux s'abstenir et
attendre la mise bas pour connaître le résultat de la saillie, ou 33-34 jours
après une saillie inféconde, pour présenter à nouveau une lapine au mâle.
Pour faire la palpation, le procédé est le suivant : une main saisit la peau
au-dessus des reins et soulève l'arrière-train. L'autre main passe doucement
sous l'abdomen au niveau du bas-ventre (figure 44). et avec un mouvement de
va-et-vient, repère des embryons sous forme de petites boules souples et
glissantes au toucher en cas de gestation. Ces embryons ne sont pas à confondre
avec les crottes qui par contre sont dures au toucher. La palpation chez la
lapine peut se faire aisément entre le 12e et le 14e jour après la
saillie (à partir du 10e jour pour les
éleveurs très expérimentés). Réaliser une palpation plus tard ou trop
brutalement, peut provoquer des avortements. Plus tôt, elle n'est pas possible,
les embryons ne sont pas encore assez développés pour être détectés.
3.2.3 La préparation de la boîte à nid
Trois
jours avant la date présumée de la mise bas, une boîte à nid propre,
désinfectée et garnie de copeaux de bois, de paille ou d'un foin de graminées
bien sec, sera installée suivant le modèle de cage utilisée, à l'intérieur ou à
l'extérieur de la cage-mère, appuyée contre la paroi. Dans ce dernier cas,
veiller à ce que l'orifice d'accès soit au niveau du plancher de la cage.
L'éleveur ne doit pas oublier d'ouvrir la boîte à nid en fin d'installation,
pour que la femelle puisse y aménager le nid.
La lapine en fin de gestation va alors arracher des
poils de son abdomen et de ses flancs pour les mélanger à la litière et
constituer un nid confortable et chaud. Lors de la première mise bas, certaines
femelles ne constituent pas correctement leur nid. Si cela se renouvelle, la
femelle sera réformée en priorité et sa descendance ne sera pas utilisée pour
la reproduction.
3.2.4 La mise bas.
La
lapine met bas généralement la nuit. La durée de la gestation est de 31 jours
en moyenne plus ou moins 1 journée. La mise bas dure généralement de 15 à 20
minutes pour l'ensemble de la portée. Les premiers nés commencent à téter leur
mère pendant que celle-ci termine de mettre bas.
A la naissance, les lapereaux ont le corps nu (=
glabre) et les yeux fermés. Ces derniers s'ouvrent vers l'âge de 10 à 11 jours.
Les poils commencent à être visibles vers 6-7 jours. Aussitôt après la mise
bas, la femelle mange le placenta (enveloppes embryonnaires), ce qui est un
réflexe normal.
Ensuite, les restes de placenta s'il y en a, ainsi que les morts nés éventuels
devront être retirés de la boîte à nid le plus rapidement possible. Une lapine
produit en moyenne 6 à 7 lapereaux par portée dans les conditions tropicales.
L'enregistrement des mises bas est indispensable au suivi de l'élevage
(utilisation de fiches individuelle et collective voir plus loin).
3.2.5 L'adoption des lapereaux.
L'adoption consiste à faire élever par une femelle
un ou plusieurs lapereaux d'une autre portée, née à 2 jours d'intervalle au
maximum. Elle est possible en cas d'abandon par la mère de ses lapereaux ou à
la suite de la mort de la femelle, en cas de refus d'allaitement ou d'allaitement
insuffisant. Mais l'adoption permet surtout d'égaliser les tailles des portées
ou de répartir rationnellement les lapereaux afin de favoriser un allaitement
régulier. Les lapereaux à adopter seront pris dans les portées de taille égales
ou supérieures à 7 lapereaux. On les choisira parmi les plus vigoureux de la
portée d'origine afin de favoriser leur adaptation dans leur nouvelle portée
qui aura moins de 7 lapereaux et donc des lapereaux également vigoureux. On
conseille de ne pas faire adopter plus de 2 lapereaux supplémentaires à une
lapine.
La réussite de l'adoption sera facilitée s'il est possible de fermer le nid
pendant 24 heures, donc d'empêcher l'accès de la femelle pendant ce temps. Ceci
est rendu possible par le fait que la lapine n'allaite normalement ses petits
qu'une fois par jour.
3.2.6 La surveillance des lapereaux sous la mère et
l'allaitement contrôlé.
Les lapereaux morts et non retirés du nid peuvent
être responsables de nombreuses maladies. Il est important d'effectuer un contrôle
journalier, les deux premières semaines, pour déceler rapidement les lapereaux
non allaités et retirer les morts. La boîte à nid sera retirée de la cage-mère
vers le 21e jour après la naissance. Elle doit toujours
contenir une litière propre.
L'allaitement contrôlé est une technique très intéressante née de l'observation
du comportement des lapines sauvages. La lapine ne visite ses lapereaux dans le
terrier qu'une fois par jour pour les allaiter. La tétée dure alors quelques
minutes seulement.
En élevage rationnel, pendant les 15 à 20 jours suivant la mise bas, l'éleveur
donnera, à la lapine, accès au nid 15 à 30 minutes par jour. Il peut aussi se
contenter de ne le faire aussi que quelques jours après la mise bas. Il
contrôlera ensuite la portée et repérera facilement le ou les lapereaux qui
n'ont pas suffisamment tété. Le lapereau en bonne santé, en effet, a le ventre
rebondi. Dans les 4-5 jours qui suivent la naissance on peut même voir le lait
dans l'estomac à travers la paroi abdominale encore fine. L'allaitement
contrôlé est plus facile avec des boîtes à nid extérieures, munies d'une trappe
de fermeture. Mais certains éleveurs placent les boîtes à nid, chaque matin
dans les cages, puis les stockent empilées dans un coin abrité de l'élevage. La
technique de l'allaitement contrôlé présente plusieurs avantages :
- bon confort du nid,
- meilleure hygiène, les lapines ne peuvent pas uriner ou faire leurs crottes
dans le nid,
- égalisation des portées et adoptions plus aisées, meilleure régularité des lapereaux,
tri et élimination plus faciles.
3.2.7. Le sevrage.
La séparation des lapereaux de la mère doit avoir lieu environ 33-35
jours après la mise bas lorsque l'éleveur nourrit ses animaux avec un aliment
composé. Dans un élevage familial dont l'essentiel de la nourriture est basé
sur les fourrages, le sevrage peut être plus tardif et intervenir 40-45 jours
après la mise bas. La séparation à 28 jours d'âge est possible mais comporte
des risques de mortalité un peu accrue à l'engraissement. Un sevrage à plus de
45 jours est un non-sens.
Au
moment du sevrage, les lapereaux sont pesés et éventuellement marqués (tatouage
à l'oreille). Les mâles sont séparés des femelles après sexage.
Les jeunes lapins et lapines vont désormais
séjourner dans les cages d'engraissement et le cas échéant dans un bâtiment
" Engraissement ". Ils y resteront 2 à 3 mois en fonction de la race
(type génétique) et du poids final recherché. En fin d'engraissement, certains
lapins seront sélectionnés pour la reproduction. En général, les mâles sont
retenus pour leur vitesse de croissance et leur conformation. Les femelles (en
bon état) sont retenues d'après la taille des portées produites par leur mère,
les qualités maternelles de cette dernière (nid, allaitement), d'où l'intérêt
de fiches d'enregistrement bien tenues. Les lapins restants sont livrés,
abattus pour la boucherie ou vendus vivants.
Alors qu'à la maternité, les lapines sont élevées en cages individuelles, à
l'engraissement les lapereaux sont élevés en cages collectives. La densité des
lapereaux, par cage à l'engraissement, est de 12 à 14 lapins par mètre carré. A
la fin de l'engraissement (soit 3,5 à 4 mois après la naissance), les lapins
ont un poids moyen de 2 à 2,5
kg. Au terme du 3e mois, il peut y avoir des bagarres
entre les mâles et les femelles, d'où la nécessité de les séparer.
3.4 Le
renouvellement des reproducteurs.
Dans un élevage, tous les reproducteurs n'ont pas
les mêmes performances. Pour maintenir un effectif homogène, il est donc
indispensable de procéder en permanence :
- à l'élimination des animaux défaillants
- au renouvellement immédiat des animaux
morts ou éliminés.
3.4.1 Les reproducteurs à renouveler.
Pour remplacer sans tarder, il faut anticiper en préparant des jeunes
reproducteurs à l'avance. Cela concerne les mâles et les femelles en tenant
compte des délais de quarantaine lorsque l'introduction de reproducteurs de
l'extérieur est envisagée.
Pour bien gérer le troupeau, il est nécessaire de définir un taux de renouvellement
minimum. En règle générale, il est compris entre 70 et 100% à répartir sur
l'année entière.
Pour illustrer notre propos, prenons l'exemple d'un éleveur disposant de 50
cages-mères. Il devra prévoir la mise en reproduction de :
- 1 jeune femelle prête à saillir chaque semaine avec 100% de renouvellement,
- 1 jeune femelle prête à saillir tous les 10 jours avec un taux de 70% (ou 3
femelles par mois)
Il en est de même pour les mâles. S'il a 6 mâles, il lui faudra 1 mâle prêt à
saillir chaque 2 mois avec 100% de renouvellement.
Pour parvenir à un renouvellement efficace, il sera aussi nécessaire de trier,
en permanence, les meilleurs futurs reproducteurs lors de la vente des lapins
de chair. Il faut tenir compte d'une mortalité et d'une élimination de 20 à 25%
pour la période allant du tri à la mise en reproduction.
Dans notre exemple, c'est donc 50 + 25% soit 63 jeunes femelles qui devront
être triées chaque année au taux classique de 100% de renouvellement.
Au
démarrage de l'élevage, l'auto-renouvellement (ou renouvellement à partir des
lapins nés dans l'élevage) n'étant pas envisageable, il est bon de prévoir :
- d'entrer 20 à 25% de femelles et de mâles en plus de l'effectif théorique de
l'élevage,
- d'envisager de s'approvisionner provisoirement chez le fournisseur initial en
cas de mortalité et d'élimination.
C'est la seule technique efficace en attendant de parvenir à
l'autorenouvellement pour obtenir une production régulière dès le démarrage et
d'éviter un trou financier vers le 6e mois de production.
Deux
solutions s'offrent à l'éleveur :
- acheter des reproducteurs auprès d'un fournisseur spécialisé ou d'un autre
éleveur. Nous conseillons, si l'éleveur est satisfait de son fournisseur de lui
rester fidèle pour conserver une certaine continuité dans l'équilibre
microbien. Ne pas négliger néanmoins le respect de la quarantaine (voir
prophylaxie)
- renouveler lui-même en choisissant la descendance des reproducteurs les plus
performants. Cette technique est dénommée auto-renouvellement.
3.4.2 Comment choisir ses reproducteurs en auto-renouvellement
?
Les
critères de choix à prendre en compte sont :
* pour les femelles. Elles sont sélectionnées en partie d'après
les performances de leur mère, les critères concernent donc aussi cette
dernière
- d'abord une bonne santé individuelle et une conformation
correcte
- être née d'une mère donnant des portées de bonne taille à
la naissance et ayant de bonnes qualités maternelles (bon nid, allaitement
régulier)
- la mère doit avoir un bon taux de sevrage (peu ou pas de
pertes entre naissance et sevrage). Il est conseillé d'attendre la 3e mise bas de la
mère pour bien estimer ses capacités.
* pour les mâles : Ils sont sélectionnées en partie d'après les
performances de leur père, les critères concernent donc aussi ce dernier
- d'abord le bonne santé individuelle, et une conformation
correcte
- avoir eu en engraissement une vitesse de croissance élevée
par rapport à ses contemporains.
- être nés d'un père ayant une bonne ardeur sexuelle et un
bon taux de mise bas
Pour choisir en toute connaissance, l'emploi régulier des fiches individuelles
femelles et mâles est indispensable. Cela permet en outre d'éviter la
consanguinité.
Pour éviter la consanguinité des lapins au sein de
l'élevage (accouplement entre eux de reproducteurs apparentés donnant des
lapereaux moins productifs et moins résistants en général), il est conseillé
d'acheter à l'extérieur une mâle de renouvellement sur deux. Les femelles par
contre peuvent être systématiquement remplacées par auto-renouvellment.
3.4.3 Renouvellement avec des lapereaux d'un jour
achetés à l'extérieur.
Cette technique est largement utilisée en Europe.
Son avantage est de limiter les risques sanitaires liés à l'introduction de
futurs reproducteurs âgés depuis l'extérieur. Les critères de choix des
reproducteurs sont ceux décrits ci-dessus. Bien entendu, cela implique pour le
fournisseur de maîtriser le sexage.
La technique consiste à transporter des lapereaux ayant tété au moins 1 fois le
colostrum de leur mère, vers un autre élevage, dans une boîte isolante avec
litière, toutes deux bien désinfectées. Ces lapereaux seront adoptés par une
femelle ayant mis bas un ou 2 jours avant la reproductrice sélectionnée, ce qui
demande un minimum de synchronisation. Le délai classique est de 22 à 25 heures
entre la dernière tétée dans l'élevage d'origine et la première tétée dans
l'élevage de destination (voir les précautions dans la partie sur les
adoptions), mais dans les cas extrême il peut atteindre 36 heures.
Il faudra mettre en place une identification des lapereaux introduits avec une
petite bague ou une petite incision à la marge de l'oreille.
3.4.4 Tri et élimination.
-
Eviter de laisser " traîner " un animal atteint d'une maladie au
milieu d'autres apparemment sains. Il peut être plus faible et donc plus
sensible que ses congénères. Isolez le rapidement, seul ou avec d'autres lapins
malades. Cela évitera de contaminer les lapins sains et vous permettra
d'appliquer un traitement spécifique.
- Eliminer sans faiblir les lapins atteints et à la traîne
qui ont peu de chance de guérir. Les risques de contamination seront réduits.
Cela concerne aussi bien les reproducteurs mâles et femelles, que les lapereaux
au nid, au sevrage ou en engraissement.
Ne jamais utiliser un futur reproducteur douteux.
ASSURER LA BONNE SANTE DE
L'ELEVAGE
(MALADIES, SANTE, HYGIENE)
4.1
Les maladies de l'appareil digestif
4.1.1
Les coccidioses
4.1.2
Les entérotoxémies
4.1.3
La colibacillose et la typhlite
4.1.4
La parésie caecale (ou
maladie du caecum dur)
4.1.5
L'entérite mucoïde
4.1.6
L'entéropathie épizootique du lapin (EEL)
4.1.7
Les vers parasites du lapin
4.1.7.1
L'oxyurose
4.1.7.2
La cysticercose
4.2
Les maladies respiratoires
4.2.1
Le coryza
4.2.2
Les pneumonies
4.3
Les maladies virales
4.3.1
La maladie virale hémorragique (VHD)
4.3.2
La myxomatose
4.4
Les maladies externes
4.4.1
Les gales
4.4.2
Les dermatomycoses ou teignes
4.4.3
La nécrose des pattes
4.5
Les maladies des reproductrices
4.5.1 Les abcès et les mammites
4.5.2
Frigidité et stérilité
4.5.3
Fausse gestation ou Pseudo-gestation
4.5.4
Les accidents à la mise bas
4.5.5
Mortalité au nid des lapereaux avant la 4e semaine
4.6
La prophylaxie sanitaire et médicale (la prévention)
4.6.1
La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène
4.6.2 La prophylaxie médicale : prévention à l'aide de médicaments ou de
vaccins
4.7
La pratique des autopsies des lapins morts ou malades
4.8
La pharmacie de l'élevage
Comment
maintenir un bon état sanitaire dans un élevage de lapins ? Sachant que toute
réunion d'animaux dans un espace restreint augmente les risques de microbisme,
de parasitisme, de stress, il est nécessaire de connaître les maladies les plus
courantes des lapins d'élevage. Cela permet d'envisager de les traiter mais
surtout d'avoir une action préventive afin d'éviter l'installation des maladies
et leur propagation
Toute activité d'élevage ne peut se faire sans une
action sanitaire préventive marquée par un volet permanent d'hygiène rigoureuse
et raisonnée.
4.1 Les
maladies de l'appareil digestif
Chez le lapin, les maladies de l'appareil digestif
se traduisent presque toujours par de la diarrhée. Les maladies sont de
plusieurs ordres : psychique, alimentaire et microbien.
- les causes psychiques
Le surpeuplement, le changement de personne soignante, les rats, les chiens,
les enfants, les bruits violent, causent une décharge d'adrénaline qui bloque
le péristaltisme intestinal, en particulier au niveau de l'évacuation du cæcum.
Cela entraîne le développement d'une flore anormale, surtout colibacillaire,
ces bactéries étant déjà présentes dans le tube digestif mais à faible niveau.
- les causes alimentaires
Le déficit de la ration en fibres, ou plus précisément en cellulose et en
lignine (voir la partie "alimentation"), entraîne un ralentissement
du transit digestif et accroît très fortement la sensibilité des lapins aux
autres facteurs. A défaut d'un aliment complet granulé contenant les bonnes
proportions de fibres, les éleveurs utilisent souvent de la provende en farine
pauvre en fibres. Dans ce cas, un apport complémentaire et suffisant d'un
fourrage appétant lui même riche en fibres est indispensable.
Par ailleurs, les matières premières constituant les aliments granulés comme
les provendes farineuses peuvent contenir des moisissures et les mycotoxines
qu'elles ont produit. C'est malheureusement souvent le cas des tourteaux
d'arachide par exemple (présence d'aflatoxines). Les mycotoxines provoquent des
arrêts de consommation et des diarrhées. Le risque de production de mycotoxines
est particulièrement important lorsque les matières premières ou l'aliment
préparé ne sont pas stockés dans un milieu bien sec et aéré.
- les causes infectieuses
Des colibacilles sont toujours présents dans le tube digestif des lapins.
Cependant, seuls certains d'entre eux sont pathogènes voire très pathogènes.
Les salmonelles, les klebsielles peuvent aussi provoquer des diarrhées.
Les principales causes des maladies digestives sont présentées ci-après.
4.1.1 Les coccidioses.
Ce sont les maladies les plus fréquentes et les plus dangereuses chez le
lapin. Il y a plusieurs formes de coccidioses : Les coccidioses intestinales et
la coccidiose hépatique
- les causes
Les coccidies sont des protozoaires parasites du tube digestif. Il existe
chez le lapin, plusieurs espèces de coccidies (11 espèces d'Emeria)
dont une seule affecte le foie. Les 10 autres parasitent l'intestin.
* les symptômes et lésions
- Pour les coccidioses intestinales :
Les principaux symptômes rencontrés sont le gros ventre chez le lapereau,
une légère diarrhée, l'amaigrissement, la sous-consommation d'aliment et
d'eau, la mort. Chaque espèce de coccidie a un lieu préférentiel de
développement dans le tube digestif (les unes dans le duodénum ou l'iléon,
d'autres dans le cæcum ou dans le côlon, …) où elle provoque une réaction
de l'épithélium intestinal plus ou moins visible selon l'espèce. Par
ailleurs, les lésions spécifiques tant macroscopiques que microscopiques
sont particulièrement fugaces et sont très souvent "effacées"
par les pathologies de complication dues à d'autres agents.
- Pour la coccidiose hépatique
Celle-ci débute par une forme silencieuse (symptômes non visibles
extérieurement) qui dure 15 jours environ. L'amaigrissement survient
ensuite avec une augmentation du volume de l'abdomen qui correspond à
celle du foie. La mortalité est rare, mais dans les cas graves, elle
survient vers la 5e semaine
d'évolution. Les lésions concernent le foie, avec la présence de nombreux
nodules jaunâtres (petits renflements), de formes et tailles irrégulières.
Attention ! Un foie qui renferme des nodules ne peut être vendu, par
contre la carcasse peut être vendue si elle ne renferme par d'autre
lésion.
* les traitements des coccidioses
Le traitement de la coccidiose est possible. Toutefois, le traitement
commencé dès la première mortalité ne pourra sauver que les sujets
atteints depuis moins de 7 jours. En dépit du traitement, les lapins
atteints depuis plus de 7 jours vont continuer de mourir, au moins pendant
les 4 premiers jours.
Les médicaments couramment utilisés contre la coccidiose s'appellent des
anticoccidiens. Ce sont principalement des sulfamides:
- La
Sulfadiméthoxine® : elle est très active à la dose de
0,5 g/litre d'eau de boisson.
- Le Trisulmix® : 1g/l d'eau (une cuillère à café pour 5 litres d'eau)
pendant 3 jours à titre préventif ou pendant 5 jours à titre curatif.
- Le Sulfa 33® : 5ml /litre d'eau pendant 3 jours à
titre préventif ou pendant 5 jours à titre curatif
- Le Darvisul® : est à administrer pendant 5 jours à la
dose d'une cuillerée à café (environ 5 g) dans 5 litres d'eau de
boisson.
D'autres médicaments anticoccidiens plus nouveaux sont également très
efficaces en traitement curatif : le Diclazuril® ou le Tottrazuril®.
Pour une efficacité maximale, les précautions à respecter sont les
suivantes : il est nécessaire d'éviter une sous-consommation d'eau
médicamenteuse. Les jours de traitement, il convient donc de ne pas donner
de verdure ou de racine. En cas de préparation d'une pâtée humide
(provende mouillée), celle-ci doit être mouillée avec l'eau médicamenteuse.
La régularité du traitement est une condition essentielle de son succès.
Enfin, il faut savoir que le traitement n'aboutit pas à une guérison
définitive. La meilleure solution est donc de respecter rigoureusement les
mesures d'hygiène et de prophylaxie. Il faut aussi savoir que ces
médicaments sont aussi agressifs pour le lapin lui même en particulier au
niveau rénal, et que leur utilisation prolongée doit donc être proscrite.
* La prophylaxie (la prévention)
- la prophylaxie sanitaire (l'hygiène)
Les clapiers dont le sol est un grillage ou un caillebotis propre,
constituent déjà un remède, car les crottes contenant les coccidies
tombent par terre et ne peuvent donc plus recontaminer les animaux.. Les
clapiers, les cages doivent être nettoyés régulièrement, séchés au soleil
et désinfectés. Avant le renouvellement quotidien de l'eau et de
l'aliment, les mangeoires et les abreuvoirs doivent être nettoyés
soigneusement.
Tout lapin étranger de plus de 25 jours doit subir une quarantaine avant
d'être introduit dans un élevage.
- la prophylaxie médicale
Juste après le sevrage, le traitement systématique des lapereaux à l'aide
des sulfamides ou d'autres anticoccidiens (voir ci-dessus les produits de
traitement) est un bon moyen de prévention. L'incorporation de
coccidiostatiques tels que le Cycostat® (Robénidine) ou la Salynomycine® à
l'aliment est un moyen de lutte très efficace contre les coccidies même
les plus pathogènes.
4.1.2.
Les entérotoxémies (intoxication
par les toxines de certains microbes anaérobies qui se développent dans
l'intestin)
* Les causes
Certains microbes potentiellement pathogènes de type " anaérobies "
(ne se développant qu'à l'abri de l'air et de l'oxygène) peuvent se rencontrer
dans l'intestin de sujets bien portants. Sous l'influence de certains facteurs
tels qu'une alimentation inadéquate (manque de fibres en particulier), une
insuffisance d'abreuvement (eau absente ou souillée), des stress d'origines
diverses, ces microbes et notamment les clostridies se multiplient brutalement
de façon excessive en produisant une toxine très dangereuse qui est la cause du
déclenchement de la maladie.
* Les symptômes et lésions
Chez les sujets atteints, l'entérotoxémie provoquent une mort subite surtout
chez les adultes. Les symptômes et les lésions observés sont essentiellement la
diarrhée et l'hypothermie (chute de la température corporelles).:
Sur les lapins morts d'entérotoxémie, on observe un gonflement souvent excessif
de l'abdomen, à la suite d'une accumulation de gaz produit par les germes
anaérobies. Le ventre résonne comme un tambour. La putréfaction du cadavre est
rapide, mais attention une forte chaleur ambinate peut aussi être responsable
de la putréfaction rapide.
* Le
traitement
Celui des entérotoxémies reste aléatoire si on ne supprime pas les causes
favorisantes. Pour ce faire, il faut surtout veiller au rétablissement de
l'apport de fibres dans la ration et éviter les excès de protéines. Ce sont en
effet surtout les aliments trop riches en matières azotées et pauvres en
lignine qui favorisent l'apparition de la maladie.
L'emploi du Dimétridazole® pendant 5 jours est très efficace sur les
entérotoxémies. La dose recommandée est de 100g de Dimétridazole® 40% pour 100 l d'eau pendant 7 jours,
puis 60g de Dimétridazole® 40% pour 100 l pendant les 7 jours suivants. Il est
aussi conseillé d'acidifier l'eau de boisson avec du vinaigre à raison de 10 à
15 ml par litre d'eau pendant le traitement. Le traitement des entérotoxémies
au Trisulmix® à la dose d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau de boisson
s'est également révélé efficace.
- * La
prévention
Proposer un aliment composé complet et équilibré est de loin la mesure
préventive la plus efficace contre les entérotoxémies ; éviter la
suralimentation des animaux et éviter la distribution de jeunes fourrages
surtout les légumineuses qui sont souvent trop riches en azote.
- 4.1.3. La
colibacillose et la typhlite.
* Les symptômes
La colibacillose se manifeste par une diarrhée très liquide, quelques fois
brun-noirâtre, souillant l'arrière-train. Elle apparaît brutalement chez un
sujet en bonne santé apparente, souvent peu de temps après le sevrage. La mort
survient rapidement après le début des symptômes. A l'autopsie, le cæcum est
rouge ( = typhlite) ainsi que l'intestin grêle.
* Les
causes.
Une mauvaise hygiène, le surpeuplement, les déséquilibres alimentaires
favorisent le développement des colibacilloses à partir des colibacilles
initialement présents dans le tube digestif des lapins.
* Le
traitement
S'assurer que l'abreuvement est suffisant et de bonne qualité (accepteriez-vous
de boire l'eau qui est la disposition de vos lapins dans leur cage?). Il faut
éviter les bruits et toute cause de frayeur ou d'insécurité. Il est nécessaire
d'augmenter l'apport de fibres par la mise à disposition d'une quantité
suffisante de fourrage (plantes plus âgées, plus cellulosiques). Si le nombre
de cas augmente, un traitement aux antibiotiques est fortement indiqué.
L'utilisation de l'Entoconimycine® à la dose d'une cuillerée à soupe rase par
litre d'eau de boisson pendant 3 jours, permet de bloquer le processus
microbien final.
L'Oxytétracycline® à 5%, à la dose de 1 à 2 ml pour 10kg de poids vif, pendant
3 à 5 jours, est aussi efficace contre la typhlite.
- Mais
attention ces traitements antibiotiques ne suppriment que les
conséquences, pas les causes.
4.1.4.
La parésie caecale (ou maladie du caecum dur)
Cette maladie sporadique a des conséquences économiques graves en
engraissement car elle touche des animaux en pleine croissance, en provoquant
des mortalités importantes.
* Les symptômes et les lésions
La maladie atteint le plus souvent des lapins en engraissement. A la palpation,
le cæcum est pâteux ou durci, et simultanément le lapin a des difficultés
respiratoires. Avant de mourir, les lapins crient de douleur et s'accrochent
quelques fois au grillage avec les dents.
A l'autopsie, les signes spécifiques sont un cæcum et un estomac pleins, mais
un intestin grêle quasi vide, contenant parfois du mucus dans le côlon (qui
ressemble à du blanc d'œuf cru). La vessie est pleine et les poumons
congestionnés.
*
Les causes
La parésie caecale n'est pas liée directement à un germe ou à un parasite
identifié, mais à un ensemble de causes favorisantes :
- pathologiques : parasitisme en particulier la coccidiose ; microbisme :
pasteurellose et colibacillose intestinale.
- alimentaires : excès de cellulose et hémicellulose (fractions digestibles),
pollution fongique, déséquilibre métabolique.
- environnementales : sous-ventilation mais également sur-ventilation.
* Le traitement
- A titre curatif :
Peuvent être efficace Dimetridazole® utilisé pendant 5 à 7 jours, Trisulmix ,
les solutions diurétiques et détoxifiantes comme le sulfate de magnésium 50% à
la dose de 10 à 20
grammes par litre pendant 3 à 5 jours.
- En préventif :
Améliorer les conditions d'environnement. Choisir un aliment dont les fibres
soient mieux équilibrées et sans excès. Améliorer l'abreuvement en qualité et
en quantité en sucrant l'eau à raison de 5 à 10 grammes par litre.
Enfin, un jour par semaine additionner l'eau de boisson avec 10 g/l de sulfate
de magnésium 50%.
4.1.5.
L'entérite mucoïde.
* Les symptômes
L'entérite mucoïde se caractérise par un contenu gélatineux du côlon,
ressemblant à du blanc d'œuf. Elle peut entraîner des mortalités importantes.
* Les causes
Signe d'un déséquilibre ou d'une alimentation mal adaptée, en particulier un
taux de fibres insuffisant, des aliments souillés avec intervention de germes
pathogènes comme les colibacilles ou les coccidies en tant qu'éléments de
complication.
* Le traitement
Modification de l'alimentation, distribution de paille de qualité dans les
cages ou d'un fourrage sec cellulosique, bien conservé. Traitement par les
antibiotiques : Colistine® , Fluméquine® , ou des sels d'arsenic comme l'acetarsol
sodique.
4.1.6. L'entéropathie épizootique du lapin (EEL)
L'entéropathie épizootique du lapin est une maladie récente décrite en
France en 1996., les premiers cas d'animaux soupçonnés de d'EEL ont été
observés en 2007.
C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins de tous âges. Cette
maladie est encore mal connue. Son apparition dans un élevage pourrait être
favorisée par des facteurs environnementaux et par une mauvaise gestion
technique de l'élevage.
*
Les causes
L'agent responsable de l'entéropathie épizootique du lapin n'a pas été
identifié jusqu'à présent. Il s'agit d'une maladie plurifactorielle, car des
facteurs alimentaires et génétiques peuvent moduler son expression.
* Les
symptômes
Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnement de l'abdomen avec un
"bruit d'eau" (quand on agite doucement l'animal), une
sous-consommation d'eau et d'aliment, une constipation, des signes de douleur
(lapin mordant la cage), une dilatation de la pupille et une chute de poids.
Parfois; l'animal malade fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus
quand la maladie débute dans un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une
forte mortalité des lapereaux en engraissement. Une mortalité des lapereaux
sous la mère ou des reproducteurs eux-mêmes peuvent se produire de manière
moins fréquente.
* Les
lésions
A l'autopsie on observe :
- un estomac dilaté avec un
contenu très liquide (source du "bruit d'eau" mentionné plus
haut);
- un intestin grêle contenant du
liquide et du gaz;
- un caecum avec un contenu très
sec ou liquide;
- un côlon vide ou rempli d'un
liquide ou fortement dilaté par la présence de mucus;
- une absence de toute lésion
inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes
*Transmission de la maladie
Les aliments repris dans les mangeoires d'animaux ou dans des élevages atteints
sont très dangereux et peuvent contaminer les autres lapins.
*Le
diagnostic
Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec des
animaux ballonnés présentant une diarrhée à l'anus. Pour un bon diagnostic, ces
signes doivent être accompagnés des lésions décrites ci-dessus page 76.
*Le
traitement
Il n'existe pas de traitement agissant avec certitude pour le moment.
Toutefois, l'usage d'antibiotiques permet de réduire les mortalités.
L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine (Bacivet®) à la dose
quotidienne de 100 mg de poudre par kg de poids vif). Le traitement au Bacivet®
peut débuter dès qu'un premier cas de mortalité par EEL est confirmé. La
bacitracine est donnée aux lapins dans l'eau de boisson. Il est conseillé de
préparer d'abord une solution-mère avant de faire la dilution finale. Le
traitement se fait pendant 14 jours, et peut être prolongé 7 jours de plus si
la mortalité continue.
D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et
surtout la tiamuline sont aussi utilisés pour prévenir et traiter l'EEL.
* Prophylaxie
L'entérocolite épizootique du lapin est une maladie encore mal connue, redoutée
et qui doit être prévenue en respectant les règles d'hygiène (nettoyage et
désinfection du matériel d'élevage), en alimentant correctement les mères et en
évitant de distribuer à d'autres lapins. les aliments provenant de cages ou
d'élevages infectés Le rationnement (réduction d'environ 30% par rapport à la
consommation volontaire) contribue à réduire sensiblement la morbidité et la
mortalité par EEL.
4.1.7.
Les vers parasites du lapin
4.1.7.1 L'oxyurose.
Les oxyures sont de très petits vers présents dans le gros intestin
(cæcum, côlon) du lapin, jusqu'à l'anus
*Les
symptômes
Ils peuvent être très nombreux. Ils se manifestent par des troubles digestifs
graves à savoir météorisation, diarrhée, amaigrissement pouvant prêter
confusion avec les coccidioses et l'entérotoxémie. L'évolution de ces troubles
est plus lente et peut conduire à la mort. C'est une cause importante de
"nervosité ambiante", tant chez les reproducteurs que chez les lapins
en engraissement, provoquée en particulier par les démangeaisons au niveau de
l'anus.
*Les
causes
Les troubles sont dus à la présence dans le gros intestin et à la marge de
l'anus du lapin, de petits vers (nématodes). Ce sont de loin les vers les plus
fréquents chez le lapin. Ils sont de très petite taille, difficiles à observer.
On peut néanmoins les voir dans les crottes dures récentes ou dans le contenu
caecal des lapins qui viennent juste d'être sacrifiés pour la consommation.
*Le
traitement
Le traitement de l'oxyurose se réalise avec un vermifuge comme le Soluverm® (ou
équivalent) à raison d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau de boisson
pendant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les trois semaines pour totaliser
4 traitements. Ceci doit être consolidé par des mesures préventives.
* La prophylaxie
L'utilisation des fonds de cage en grillage métallique, leur entretien fréquent
et surtout la distribution d'un aliment granulé complet est un remède efficace
pour prévenir les oxyuroses. Il est prudent d'éviter la cueillette des
fourrages sur les tas d'ordure et les bords de routes. L'administration par
exemple de Pipérazine® à la dose de 5ml pour 10 kg de poids vif en une
seule prise ou de Soluverm® tous les 3 mois est un traitement préventif
efficace.
4.1.7.2 La cysticercose
* Les symptômes
Aucun symptôme n'est apparent du vivant de l'animal. Les cysticerques sont des
larves de ver plat et se présentent sous formes de petites vésicules de la
grosseur d'un pois remplies d'un liquide clair et contenant un point blanc de
2mm environ. Les zones d'élection des cysticerques sont le foie, le mésentère,
le long de l'intestin et de l'estomac. Sur les foies atteints, on observe des
zones de nécrose sous forme de lésions blanchâtres allongées.
*Les causes
Le Taenia pisiformis est à l'origine de la maladie. Il vit dans
l'intestin du chien. Le lapin se contamine en absorbant les œufs de ce ténia
déposés sur les herbes souillées par les excréments des chiens parasités. La
contamination du chien peut avoir lieu suite à la consommation de viande de
lapin ou de ses viscères.
* Le traitement
Aucun traitement n'est prescrit puisqu'il est difficile de remarquer la maladie
sur un lapin vivant. Cependant, on peut rompre le cycle parasitaire du ténia en
déparasitant les chiens pouvant souiller les stocks de fourrages, en évitant de
leur servir les viscères de lapin et en évitant de donner aux lapins des herbes
récoltées en bordure de chemins ou sur les tas d'ordures.
4.2 Les maladies respiratoires.
Outre
les affections du tube digestif, les maladies respiratoires sont également très
répandues et redoutées en élevage cunicole. Les plus couramment rencontrées
sont le coryza contagieux et les pasteurelloses. Dans la majorité des cas, les
maladies respiratoires sont liées à un défaut dans l'environnement immédiat du
lapin. Les facteurs favorisants sont :
- Les facteurs climatiques (froid ou chaleur excessive)
- Les facteurs d'ambiance comme
une aération insuffisante, un air trop humide et surtout des courants
d'air (voir la partie
Logement)
- La présence de poussière dans
l'air ou dans l'aliment (un aliment est poussiéreux si
des particules fines se soulèvent quand on souffle doucement sur l'aliment)
- La concentration excessive de
gaz irritant comme l'ammoniac (plus de 10-15 ppm).
- Les situations physiologiques
délicates (gestation, sevrage, …)
Les facteurs pathologiques (parasitisme
par exemple).
4.2.1. Le coryza.
On distingue deux formes de coryza (inflammation de la muqueuse des
cavités nasales), le coryza aigu et le coryza chronique.
Ils sont variés selon qu'il s'agit de la forme
aiguë ou chronique, d'un coryza primitif ou compliqué d'une pleuro-pneumonie.
En cas de coryza aigu, l'écoulement nasal est abondant, séreux ou séro-purulent
et peut souiller toute la région périnasale. L'animal se frotte le nez avec les
pattes antérieures, entraînant la souillure de ces membres sur leur face
"intérieure" (indicateur pour reconnaître le coryza). Les
éternuements sont fréquents. La maladie peut évoluer sous une forme chronique
ou se compliquer d'une otite moyenne accompagnée quelquefois de torticolis,
d'une pneumonie, d'une pleurésie.
Le coryza aigu peut évoluer en coryza chronique. Le lapin éternue mais il n'y a
plus de jetage nasal. Les sujets atteints maigrissent à la longue.
* Les
causes
Les bactéries telles que Pasteurella multocida et Bordetella
bronchiseptica mais aussi des staphylocoques et des streptocoques sont
responsables de la maladie. Les facteurs favorisants cité plus haut restent
essentiels.
* Le
traitement
Il n'existe pas de traitement à coup sûr efficace si les facteurs favorisants
ne sont pas contrôlés.. On peut tenter toutefois d'utiliser la Sulfadiméthoxine®
(0,5 g/litre d'eau de boisson) ou l'Oxytétracycline® par voie intramusculaire à
la dose de 1 à 2 ml pour 10 kg
de poids vif pendant 3 à 5 jours. On peut aussi utiliser la Sulfamérazine® en
injection pendant 3 jours ou un traitement dans l'eau de boisson à la dose de 1
ml pour 3 kg
de poids vif pendant 5 jours. L'utilisation du Trisulmix® dans l'eau de boisson
à la dose d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau pendant 5 jours permet de
limiter les dégâts. L'emploi du Corylap® (ou équivalent) à la dose d'une
cuillerée à café par 2
litres d'eau de boisson pendant une période parfois
assez longue peut venir à bout de la maladie.
* La prophylaxie
Il faut isoler les malades, sacrifier les sujets les plus atteints, pratiquer
la quarantaine avant l'introduction de nouveaux sujets, et surtout revoir les
conditions d'élevage (hygiène, température, humidité, ventilation)
4.2.2. Les pneumonies
Elles sont surtout d'origine pasteurellique. Les bordetelles et d'autres
bactéries sont souvent associées. Comme pour le coryza, les facteurs
d'environnement jouent un rôle essentiel.
*
Les symptômes.
La pasteurellose respiratoire se manifeste par une respiration difficile,
bruyante, rauque, de la toux et la dégradation de l'état général du lapin. On
peut facilement percevoir les bruits respiratoires incongrus (râles) en plaçant
les mains sur les côtes du sujet malade, ce qui rend facilement perceptible les
" raclements " respiratoires.
La transmission de cette maladie se fait essentiellement par contact avec les
mangeoires et les abreuvoirs souillés ou par contact avec des animaux malades.
Dans les cas graves, la mort intervient en 3 ou 4 jours mais le plus souvent,
surtout chez les adultes, en 7 à 8 jours. Dans d'autres cas, certains sujets
développent une pasteurellose chronique, ils sont peu productifs et contaminent
les autres. Il faut les éliminer.
* Le
traitement.
Le traitement à base d'antibiotiques ou de sulfamides est en général entrepris,
souvent sans grand succès. Les produits sont mes mêmes que pour le coryza.
*La prophylaxie sanitaire
Lors de la construction du clapier, il faut s'intéresser aux conditions
d'élevage (température, humidité, ventilation). Il faut éliminer les sujets
trop atteints dans les élevages où la maladie sévit.
En cas d'épidémie, il est nécessaire de faire le vide sanitaire et reprendre
l'élevage avec des sujets sains car les animaux "guéris" sont
porteurs de germes (microbes).
4.3 Les
maladies virales.
4.3.1. La maladie virale hémorragique (VHD).
Elle est encore appelée en anglais Viral Haemorragic Disease
(V.H.D) ou hépatite virale ou hépatite virale hémorragique ou encore maladie X
ou maladie hémorragique virale. La
VHD est une maladie récente. Elle est apparue sous forme
épizootique, la première fois dans le monde en Chine en 1984, puis en Europe et
en Amérique en 1988. Lorsqu'elle atteint un pays, sa vitesse de propagation est
foudroyante. La première apparition de la VHD au Bénin eut lieu en 1995. Les pertes
enregistrées ont été très sévères et correspondaient à une époque où la
cuniculture était en plein essor. Plus de 90% des exploitations du sud du pays
ont été touchées avec des mortalités allant de 80 à 100%.
*Les
symptômes
- Forme classique (foudroyante, aiguë)
La maladie atteint les reproducteurs et les jeunes adultes. Dans la forme
classique, la plus répandue, les lapins de moins de 6 semaines ne sont pas
atteints. Lorsque le virus de la
VHD atteint un élevage, après une courte incubation de 1 à 3
jours, la maladie se déclenche à une vitesse excessivement rapide.
Le lapin malade cesse de manger et de boire. Il est prostré (profond
abattement), fiévreux avec une respiration rapide, puis présente d'intenses
difficultés respiratoires aboutissant à la mort par asphyxie et avec des
douleurs intenses. A la phase terminale, le lapin agonisant se jette sur le sol
en poussant des cris de détresse et de forts tremblements. On retrouve le
cadavre, la tête souvent rejetée en arrière. La plupart des cadavres présentent
des rejets de sang aux narines. Sur une durée allant d'une demi-journée à 3
jours, la maladie virale hémorragique provoque la mort de 60 à 100% des sujets
adultes lorsqu'elle apparaît pour la première fois dans un élevage.
- Forme subaiguë
Des formes insidieuses ont été observées en Europe au cours des dernières
années. Les symptômes les plus caractéristiques mentionnés ci-dessus sont
absents ou peu apparents, comme par exemple le saignement nasal. La mortalité peut
atteindre également de jeunes lapereaux. Dans ces cas, la VHD a été confirmée par des
tests sérologiques et la recherche du virus responsable
*
Les causes
La VHD est due à
un Calicivirus. Ce virus est très résistant à la congélation, à l'éther, au
chloroforme et aux enzymes protéolytiques. Par contre, il peut être détruit
avec l'eau de Javel, la soude, les phénols. La transmission du virus se fait
par contact entre lapins ou avec des objets ou personnes ayant été en contact
avec lapins atteints de VHD. La maladie se transmet aussi par le vent (le virus
"déposé" sur les particules de poussière transportées par le vent)
* Les
lésions
A l'autopsie, on observe :
=> Une trachée très congestionnée renfermant souvent du mucus hémorragique
mousseux.
=> Des poumons congestionnés et hémorragiques.
=> Un thymus excessivement hypertrophié atteignant le volume du cœur (alors
que normalement à 10 semaines, il est atrophié et à peine visible)
=> Un foie hypertrophié, décoloré, d'aspect cuit, friable et dont les
lobules sont très marqués. Le sang présente des défauts de coagulation.
* Le traitement et la prophylaxie
Aucun traitement n'est possible. Par contre, la vaccination est très
efficace, même dans un élevage infecté où sévit la maladie (ce qui est rare
pour un vaccin). Une protection efficace peut être acquise en vaccinant en
urgence tous les lapins de plus de 4 semaines dès qu'il y a suspicion de VHD
dans l'élevage. Dans ce cas, la rapidité d'intervention est déterminante. Il
faut dans le même temps assurer une ceinture vaccinale autour de ce foyer
(vacciner les élevages de lapins des environs). La vaccination protège
efficacement les animaux dès le 4e ou le 5e jour suivant
l'injection. Plusieurs types de vaccins sont sur le marché (Cunical®,
Lapinject®, Haemorrvac®, etc…). Il est conseillé de lire attentivement le mode
d'emploi du vaccin avant son utilisation.
4.3.2. La myxomatose.
Cette maladie est causée par le virus de Sanarelli (Poxvirus). Elle a
été introduite en Europe en 1952.. En est la conséquence de la mise en présence
d'une part de ce virus présent chez des lapins américains (Sylvilagus
brasiliensis, …) sans les affecter outre mesure et d'autre part des lapins
européens (Orycyolagus cuniculus) qui s'avèrent très sensibles. Elle
existe désormais à l'état endémique là où vivent des lapins européens à l'état
sauvage qui servent de réservoir (France, Espagne, Australie, …), mais elle
n'est pas encore signalée en Afrique occidentale, probablement en raison de
l'absence de lapins sauvages servant de réservoir. Les lièvres qui eux existent
en Afrique sont en effet insensibles.
C'est une maladie qui peut être transmise par les insectes piqueurs et
différents vecteurs inanimés. La lésion caractéristique est le myxome, nodule
(renflement) circulaire en relief au niveau de la peau et des muqueuses (face,
oreilles, organes génitaux).
Il
n'existe aucun traitement curatif pour soigner les lapins atteints de
myxomatose, par contre il est possible de les vacciner à titre préventif.
4.4 Les maladies externes.
4.4.1. Les gales.
En Afrique, les gales sont fréquentes chez les lapins.
*
Les causes
Ces maladies sont dues à des acariens qui sont des ectoparasites. Les gales du
lapin sont des maladies contagieuses qui affectent particulièrement les
élevages caractérisés par une grande promiscuité des animaux et une mauvaise
hygiène. Elles peuvent prendre l'allure de véritables épizooties. Les sources
de parasites sont essentiellement les animaux porteurs, mais aussi des supports
inertes. Les formes infestantes sont les larves, les nymphes, les femelles
fécondées. Les animaux sains se contaminent par contact direct mais aussi
indirectement à partir d'objets souillés et contaminés.
* Les
symptômes
Les gales se manifestent par des démangeaisons. Les lapins s'agitent et se
grattent, ce qui entraîne des dépilations et l'apparition de croûtes.
En cas de gale des oreilles, les croûtes grisâtres localisées dans
l'oreille, l'obligent à secouer la tête. Les complications inflammatoires de
l'oreille et les lésions nerveuses entraînent des torticolis. La tête est alors
inclinée, on note parfois des convulsions. Dans les gales du corps le
parasite peut s'installer dans les différentes parties du corps, avec une forte
propension à atteindre les extrémités du corps (tête, extrémités des pattes, …
* Le traitement
Certains cuniculteurs utilisent un mélange d'huile de palme et de pétrole ou un
mélange d'huile de palme et de sodium en application sur les zones atteintes.
Dans d'autres régions d'Afrique on prend une poignée des feuilles de la plante
Phytolacca
dodecandra qu'on pile pour en extraire le jus. Ce jus est mélangé à
l'huile de palme légèrement chauffée (moitié moitié). On obtient ainsi, une
lotion qui est appliquée deux fois par jour surla zone infectée (oreilles ou
corps)
L'efficacité du traitement effectué avec ces divers
mélanges est toujours fonction du stade d'évolution de la maladie : plus le
traitement est précoce, meilleures sont ses chances de réussite. Pour un
traitement efficace de la gale des oreilles, il est nécessaire de tenir
verticalement les 2 oreilles, d'y verser le produit et de masser le bas de
l'oreille pour faciliter la pénétration. Cela évite au lapin de rejeter mécaniquement
le produit en secouant la tête.
En cas d'infestation massive d'un troupeau, il est recommandé de désinfecter
les locaux et le matériel d'élevage avec Le K-Othrine 2,5 PM afin de détruire
les acariens et insectes parasites présents dans le milieu. Toutefois, en cas
d'infestation sévère et généralisée, l'Ivermectine® est de loin le produit le
plus efficace. Deux injections en sous-cutané de 200 mg par kilogramme de poids
vif, à 8 jours d'intervalle, ont un effet curatif très remarquable sur la maladie.
4.4.2. Les dermatomycoses ou teignes.
* Les causes
Les dermatomycoses sont dues à deux champignons des genres Trychophyton
et Achorion. Elle sont favorisées par une ambiance chaude et humide, une
ventilation mal conçue.
* Le
mode de transmission
Comme dans le cas des gales, les animaux se contaminent par contact direct avec
les sujets malades ou à partir des objets souillés par les champignons.
* Les symptômes
Les teignes se caractérisent par des dépilations circulaires, farineuses et non
prurigineuses, à la tête, au cou et aux pattes et par des godets entourant une
touffe de poils. La peau est irritée et enflammée. C'est une affection très
contagieuse, souvent transmissible aux autres animaux domestiques (chien, chat)
et parfois à l'homme.
* Le
traitement
Pour traiter cette maladie, l'utilisation d'antimycosiques est recommandée. La Griséofluvine® et le
Soufre sont efficaces contre la maladie. Un traitement régulier de la litière
disposée dans la boîte à nid avec de la " fleur de soufre" en poudre
(1 cuillerée à soupe par boite à nid) est un complément intéressant et peu
coûteux. Améliorer la ventilation est une mesure complémentaire souvent
nécessaire pour éviter les rechutes.
4.4.3. La nécrose des pattes
Elle est encore appelée "maux de pattes" ou "mal aux
pattes"
* Les
causes
C'est une infection microbienne née à la suite d'une plaie plantaire, favorisée
par des microlésions servant de portes d'entrée aux microbes. Celles-ci sont
provoquées par un plancher " agressif " (grillage irrégulier ou à fil
trop fin, caillebotis de bois mal raboté), favorisées par la macération sur une
litière humide. Comme pour la teigne, une ambiance humide et une mauvaise
ventilation, une hygiène défaillante sont des causes favorisantes.
*
Les symptômes
La nécrose des pattes se manifeste par des lésions purulentes rougeâtres,
recouvertes d'une croûte touchant principalement les adultes, en particulier
les laines reproductrices. Une lapine atteinte de nécrose se réfugie dans la
boîte à nid pour limiter le contact douloureux avec le plancher de la cage. De
façon générale, les lapins nécrosés tentent d'atténuer leur douleur en
clopinant.
L'extension des lésions peut entraîner un amaigrissement et la mort du sujet
atteint. Chez les reproducteurs (mâles et femelles), c'est une cause importante
d'infertilité.
* le traitement
L'efficacité est liée à la rapidité d'intervention. Il faut traiter les plaies
avec une solution désinfectante : iode, bleu de gentiane + aluminium en bombe
si possible. Améliorer l'environnement, le confort de la cage et du nid.
Lorsque les plaies sont trop importantes, l'élimination des reproducteurs
devient la seule solution.
4.5 Les maladies des reproductrices
4.5.1. Les abcès et les mammites.
Les abcès sont des accumulations de pus qui se présentent sous la forme
d'une boule dans le tissu musculaire, dermique ou glandulaire. Ils peuvent être
très fréquents chez le lapin. Ils peuvent devenir énormes et se développer très
vite sans que la santé apparente de l'animal ne soit altérée. Mais les risques
de contaminer les autres reproducteurs demeurent.
Chez la lapine, on trouve souvent des abcès sous-cutanés (régions mammaires,
parfois sous-maxillaires ou plantaires). Ces trois sortes d'abcès sont souvent
la cause de la réforme des reproductrices. Les lapereaux issus de mères
contaminées peuvent présenter de nombreux petits abcès, d'aspect sec, répartis
sur tout le corps : pattes, tête, dos, etc…
* Les
causes
Les pasteurelles, les staphylocoques et les streptocoques sont la cause
essentielle mais les traumatismes divers, le manque d'hygiène, les lactations
successives sont souvent des causes favorisantes ou déterminantes à l'origine
des abcès et des mammites. Certaines pasteurelles peuvent être très pathogènes
et provoquer des épidémies très graves.
* Les
symptômes
- les abcès
Les abcès provoqués par les pasteurelles produisent des pus crémeux, souvent
localisés sous le cou et le maxillaire. En cas de staphylococcie, les abcès à
pus blanchâtre et formant des croûtes se localisent aux articulations, sur le
corps et sur les yeux des très jeunes lapereaux
Très rare, le bacille de la nécrose provoque des abcès à pus épais,
généralement situés sous la peau du cou et de l'abdomen. Certaines formes
peuvent atteindre les oreilles qui prennent alors un aspect de feuille desséchée.
- les mammites
C'est une affection des mamelles des lapines nourrices, se traduisant par de la
tuméfaction, de la chaleur, de la rougeur et une agalaxie (absence de
production de lait), ce qui entraîne une diarrhée jaune souvent mortelle chez
les lapereaux. C'est une affection microbienne survenant dans des clapiers
malpropres. Elle peut être aussi due aux erreurs de sevrage.
* Le
traitement
Quand la mammite est seulement au stade congestif (mamelle dure, rouge mais
sans pus), on peut éviter l'infection par un traitement antibiotique par voie
générale (trois jours) et l'application 2 fois par jour sur la mamelle de
topiques cutanés astringents (type vinaigre) pour décongestionner. Aucun
traitement n'est économiquement efficace contre les abcès ou les mammites
purulentes. La réforme du malade est à conseiller dans ce cas. Chez les
lapereaux couverts de micro-abcès, il n'existe pas de traitement efficace. La
réforme est également à envisager.
* La prophylaxie
Prévenir les abcès et les maux de pattes demande de la vigilance. La
désinfection des cages, des boîtes à nid, du matériel devra être faite
soigneusement et régulièrement. Rappelons qu'une exposition des surfaces
(propres) aux rayons directs du soleil est une méthode efficace et économique
pour désinfecter du matériel. La litière des boîtes à nid devra être brûlée
immédiatement et surtout pas jetée sous les cages ou dans les fosses.
L'élimination des animaux maladies est la solution la plus économique.
4.5.2. Frigidité et stérilité
Il existe des cas où la lapine refuse obstinément l'accouplement. Il
convient alors de la présenter à différents mâles pour éliminer les
possibilités d'incompatibilité d'humeur. En cas d'échec, il faut penser à :
=> un excès de graisse par suite d'une alimentation trop riche. Ce mal peut
être corrigé par un rationnement de la lapine.
=> une carence en vitamine ou en minéraux (vitamine E et phosphore le plus
souvent).
L'emploi de Topherol® (préparation de vitamine E
commerciale) à la dose d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau de boisson
(ou 5 gouttes par lapine), 10 jours par mois, s'est révélé efficace.
Un traitement avec du phosphore liquide (solution d'acide phosphorique à 60% -
attention, c'est un produit très agressif) peut aider à débloquer certaines
situations. On peut le distribuer aux femelles et aux mâles, à raison de 1 ml
par litre d'eau de boisson les 2 premiers jours, puis 2 ml par litre pendant 5
ou 6 jours. Cette cure peut être renouvelée périodiquement. L'usage d'un
aliment correctement équilibré en phosphore est toutefois nettement préférable
quand cela est possible.
4.5.3. Fausse gestation ou Pseudo-gestation
Bien que l'ovulation soit théoriquement provoquée
par l'accouplement, la proximité du mâle, son odeur, mais surtout l'excitation
entre femelles logées dans une même cage, peuvent provoquer une ovulation. Bien
qu'il ne puisse pas y avoir de fécondation dans ce cas, les corps jaunes se
développent sur les ovaires et pendant 15 à 18 jours la lapine ayant ovulé est
en situation hormonale identique à celle d'une lapine effectivement gestante
(jusqu'au moment où normalement les secrétions des annexes des embryons doivent
venir compléter celles des ovaires). On parle alors de pseudo-gestation ou de
fausse gestation. Durant cette période, la lapine refuse l'accouplement ou en
cas d'acceptation, il n'y a pas fécondation car il n'y a pas d'ovulation.
Si les fausses gestantes sont fréquentes dans un élevage, il est recommandé de
mettre les mâles dans des cages éloignées de celles des femelles et d'éviter de
mettre ensemble des femelles vides en attendant de les accoupler.
Pour cette raison, les femelles futures reproductrices doivent être logées en
cages individuelles (et non par 2 ou par 3), trois semaines au moins avant la
première saillie. En effet une femelle " dominante " peut provoquer
une pseudo-gestation chez une femelle " dominée " qu'elle aura
chevauchée. Si de la litière ou du fourrage sont à sa disposition, une lapine
en fin de pseudo-gestation (15-16 jours après l'événement
l'ayant provoqué) cherche généralement à construire un nid (voir
les figures
45a et 45b
dans la partie reproduction).
4.5.4. Les accidents à la mise bas
*Abandon des portées.
Avant de mettre bas, certaines lapines ne s'arrachent pas les poils pour faire
leur nid. Cette anomalie est plus fréquente lors de la première portée d'une
jeune lapine. Dans ces conditions, la femelle généralement n'allaite pas ces
petits et les laisse mourir. Il s'agit d'un mauvais comportement maternel. Il
est alors recommandé de faire adopter par d'autres lapines, les lapereaux de la
portée abandonnée. En cas de récidive, la lapine est à réformer.
*Cannibalisme
Il peut arriver que des lapines dévorent leurs lapereaux à la naissance. Le
plus souvent, ce sont des cas isolés, en particulier lorsque la mère n'a pas
mis bas dans sa boite à nid et que les lapereaux sont déjà presque froids. Il
est peu fréquent que la lapine récidive à la portée suivante, mais dans ce cas
il faut l'éliminer.
Si ce phénomène est observé chez plusieurs lapines à la même période, ce
comportement peut être du à une erreur alimentaire :
=> abreuvement insuffisant au moment de la mise bas.
=> Teneur insuffisante de la ration en protéines.
La solution est de rectifier immédiatement ces erreurs alimentaires en
abreuvant correctement les animaux et en leur donnant une ration assez riche en
protéines.
*
Mise bas en dehors de la boîte à nid
Les mises bas en dehors de la boîte à nid sont souvent dues à l'inconfort de la
femelle dans cette boîte (mauvaise accessibilité, manque de quiétude, présence
de souris dans la boite à nid,etc…). C'est un comportement possible chez les
femelles primipares.
*
Retard de mise bas
Ce retard est surtout constaté lorsque la taille de la portée est faible (1 à 3
lapereaux). La gestation de la lapine dure en moyenne 31 jours. Si la lapine
n'a pas mis bas au 33e jour de la
gestation, il est recommandé de faire une palpation pour s'assurer qu'il n'y a
pas erreur. Si la gestation est confirmée, on peut provoquer la mise bas par
injection d'ocytocine au 33e jour de
gestation.
*
Torsion et prolapsus du vagin (ou sortie du vagin)
Les torsions de l'utérus ne sont pas rares, et ne sont souvent découvertes qu'à
l'autopsie. Elles surviennent plus fréquemment lorsque la taille de la portée
est élevée et si la lapine a été dérangée au moment de la mise bas. Les
prolapsus du vagin surviennent aussi lorsque la taille de la portée est élevée.
Ces accidents sont difficiles à prévenir. Il faut garantir le calme aux
animaux.
* Mortalité des lapines autour de la période de
mise bas
Il n'est pas rare que des lapines meurent brutalement en fin de gestation ou
dans les quelque jours suivant la mise bas. En général ce sont des jeunes
femelles en assez bonne santé apparente autour de la 2e ou de la 3e mise bas, et
rien ne laisse prévoir leur mort. C'est une maladie métabolique et il n'y a
aucun traitement. Si le phénomène prend de l'ampleur, il convient d'allonger le
délai mise bas - saille suivante au début de la carrière des lapines et de
limiter la taille de la portée des lapines primipares (1ères portées) à 1 ou
2 lapereaux en dessous de la taille moyenne des portées à la naissance observée
de l'élevage.
4.5.5. Mortalité au nid des lapereaux avant la 4e semaine.
La plus
grande mortalité des lapereaux se situe entre la naissance et le sevrage et
surtout au cours de la première semaine. Les principales causes de cette
mortalité en climat tropical sont les suivantes :
- mortalité de la mère lapine
- défaut de fabrication de la
boîte à nid (accès difficile à la lapine ou aux lapereaux, non respect des
normes, des règles d'hygiène, etc …)
- qualité et hygiène
défectueuses de l'environnement immédiat de la portée
absence ou insuffisance de matériaux pour faire le nid (paille, copeaux,
foin, etc...)
- allaitement insuffisant ou
agalactie due aux mammites ou à une ration trop pauvre en protéines ou à
un défaut d'abreuvement.
Cette mortalité des lapereaux est principalement
située dans la semaine qui suit la naissance. Elle est favorisée par la
fragilité des lapereaux nouveau-nés. En effet, ils naissent le corps glabre
(nu), les yeux fermés et avec de faibles capacités à se déplacer. Ils sont très
sensibles au froid et à la chaleur. En outre, la mère lapine ne s'occupe pas
directement de sa portée en dehors de la défense qu'elle assure parfois, mais
pas toujours, à l'entrée de la boîte à nid. Elle leur donne à téter en général
une seule fois par 24 heures, en quelques minutes seulement.
La survie des lapereaux au nid dépend donc de l'éleveur. Une mortalité de
l'ordre de 10 à 15% se situe dans les limites de la "normale", même
si des mortalités nettement plus faibles peuvent être obtenues.
La finalité de l'élevage étant de produire beaucoup de lapins commercialisables
; l'éleveur doit travailler à réduire constamment les mortalités entre la
naissance et le sevrage. Pour ce faire, il doit d'abord bien surveiller la
portée pendant les jours qui suivent la naissance, retirer les morts et veiller
à ce que la litière reste extrêmement propre. Il doit respecter l'âge du
sevrage, tenir compte des facteurs cités plus haut. La pratique de l'adoption
des lapereaux dès la naissance avec une réduction de la taille des portées les
plus grandes permet de limiter cette mortalité avant sevrage.
4.6 La prophylaxie sanitaire et médicale
(la prévention).
Lorsqu'on élève un grand nombre d'animaux sur une
petite surface (cas de l'élevage des lapins ou des poulets par exemple)
l'environnement immédiat des animaux tend à se contaminer avec des microbes,
des parasites ou des gaz de toutes sortes. Si l'Eleveur ne veille pas en
permanence à la propreté des lieux, il ne gagnera jamais d'argent. Cependant ce
ne sera pas suffisant, car si malgré les mesures d'hygiène des animaux tombent
malades, il faudra intervenir rapidement pour éviter la contagion. Le Lapin a
de grandes exigences en matière d'hygiène. Si son confort physiologique n'est
pas respecté, il doit lutter pour rester en bonne santé et il s'affaiblit.
En matière de santé, le dicton populaire " Prévenir vaut mieux que guérir
" devra attirer l'attention des éleveurs. En effet, pour assurer la bonne
réussite d'un élevage cunicole, il faut mener la lutte contre les microbes sur
un double front sanitaire et médical tout en accordant une attention constante
au nettoyage et à la désinfection.
4.6.1. La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène.
Prophylaxie veut dire "Prévenir les maladies"; la prophylaxie
sanitaire ou hygiène c'est "prévenir" les maladies en mettant
l'animal dans les meilleures conditions possibles d'environnement.
*
Les précautions préliminaires : la conception de l'élevage, des cages, du
matériel
Ce sont en définitive les plus importantes. Si au départ tout n'est pas prévu
pour être facilement nettoyable et désinfectable, par la suite ce travail sera
mal fait ou pas fait du tout. De même, si l'environnement est défavorable au
départ (mauvaise ventilation, bruit, présence d'autres animaux, de rats, etc…)
il sera difficile de respecter les règles de prophylaxie hygiénique.
*
Les mesures permanentes
L'éleveur et le personnel
Avant d'entrer dans un élevage, les précautions suivantes doivent être prises :
- port obligatoire de blouse et
de bottes réservées à l'élevage et régulièrement lavées. Prévoir une
blouse pour la maternité et une autre pour l'engraissement.
- désinfection des mains avant
toute opération dans l'élevage et après avoir manipulé un malade ou un
cadavre, en particulier en cas d'abcès et de mammites
- trempage des bottes dans un
pédiluve efficace
- éviter les visiteurs
Le
matériel
A chaque mise bas, à chaque sevrage, le matériel précédemment utilisé est
remplacé par du matériel propre. L'idéal serait de disposer d'une réserve de
cages pour pouvoir assurer la rotation. La litière utilisée dans les boîtes à
nid doit être renouvelée immédiatement si elle est souillée et particulièrement
pendant les 15 premiers jours après la mise bas. Tous les cadavres doivent être
enfouis de préférence avec de la chaux ou incinérés, toujours loin de
l'élevage.
On doit porter une attention toute particulière à la propreté de l'eau, des
fourrages et des aliments, car ils sont les vecteurs de maladies du lapin
(microbes, champignons, coccidies, vers, etc…). Il faut :
- Eviter de
distribuer l'aliment sur le sol en utilisant des récipients (mangeoire,
râtelier) faciles à nettoyer.
- Veiller à
la qualité de l'eau distribuée et à la propreté des abreuvoirs car le
lapin ne boit jamais l'eau sale qui est de surcroît un milieu favorable au
développement microbien. L'eau doit être fréquemment renouvelée.
- Veiller à
la propreté des bacs de stockage d'eau (brossage une fois par semaine au
moins) et des abreuvoirs. Si l'élevage est doté d'un système automatique,
nettoyer les pipettes avec une éponge imbibée d'eau javellisée une fois
par semaine.
- L'aliment
doit être stocké dans un endroit sec, propre et non accessible aux animaux
domestiques ou sauvages (chien, chat, petits rongeurs, oiseaux, reptiles,
…).
Les
animaux
Un animal malade est un danger pour les autres. Il faut donc intervenir sans
attendre. Une attention toute particulière devra être portée aux reproducteurs
car s'ils ne sont pas eux-mêmes en bonne santé, les lapereaux qu'ils donnent ne
seront pas en bonne santé. Les pertes en engraissement sont le plus souvent
liées à un mauvais état des femelles en maternité.
*Les
mesures occasionnelles.
Il faut procéder de temps en temps au nettoyage et à la désinfection du
matériel d'élevage et des locaux. En général, les cages, les mangeoires, les
abreuvoirs et les boites à nid, ainsi que les supports des cages, doivent être
régulièrement et proprement nettoyés à l'aide de brosses trempées dans un
désinfectant. Les désinfectants couramment employés sont le crésyl (en émulsion
blanche stabilisé) et de l'eau de Javel (25 ml par litre d'eau).
Une fois par semaine, il est recommandé de nettoyer complètement le bâtiment
(murs, entrées d'air, points lumineux, supports des cages, …). Veiller à la
propreté des bacs de stockage d'eau (brossage un fois par semaine au moins) et
des abreuvoirs.
En climat aride, les moustiques, les cafards (blattes), moucherons, certains
coléoptères pullulent souvent dans les élevages. Il faut les détruire à l'aide
d'insecticides.
* La
quarantaine.
Elle consiste à isoler et à garder en " observation " les animaux qui
doivent être introduits dans un élevage en fonctionnement. Cela concerne
surtout le cheptel de renouvellement mâle et femelle s'il est réalisé avec des
animaux sevrés. La quarantaine sera faite dans un lieu séparé et de préférence
suffisamment éloigné de l'élevage principal.
Deux phases sont à respecter.
=> une phase d'observation de 15 à 20 jours: les animaux
entrants sont placés seuls en cages individuelles de préférence.
=> une phase de contact de 15 à 20 jours. Des lapins de chair de
l'élevage sont installés dans le local de quarantaine dans des cages proches
des animaux entrants.
L'observation des réactions des animaux au cours de ces 2 phases, permettra de
limiter les risques avant l'introduction réelle dans l'élevage. Si nécessaire,
il peut être plus sage de ne pas entrer d'animaux douteux afin de ne pas
contaminer l'ensemble du troupeau. La période de quarantaine est mise à profit
pour effectuer traitement antiparasitaire, vaccination, etc…, avant la mise en
production.
4.6.2. La prophylaxie médicale : prévention à
l'aide de médicaments ou de vaccins.
La prophylaxie médicale des maladies parasitaires
(coccidiose et vers intestinaux) permet de maintenir en général un bon état
sanitaire de l'élevage. A cet effet, il existe des sulfamides très efficaces
dans la prévention de la coccidiose. Une vermifugation périodique est également
souhaitable. L'usage abusif des antibiotiques est à proscrire.
Afin de ne pas créer les foyers de sensibilité, l'usage de vaccins contre la VHD et la myxomatose n'est
recommandé qu'en milieu contaminé. Penser à détruire les flacons après
décontamination longue dans l'eau de Javel.
4.7 La pratique de l’autopsie des lapins morts ou malades.
Les
signes cliniques, c'est-à-dire les constats tirés de l'observation des animaux
malades permettent déjà de se faire une idée sur les problèmes sanitaires de
l'élevage. L'éleveur demandera l'appui de son technicien ou d'un vétérinaire
pour confirmer ses conclusions.
Nous l'engageons toutefois à réaliser des autopsies
sommaires des lapins morts, ce qui lui donnera une idée de la localisation et
des organes atteints. S'il abat lui-même ses lapins de chair, une observation
attentive des carcasses, des viscères, lui donnera assez tôt des informations
précieuses.
La figure 47 vous permet de localiser les principaux organes et de tenter
d'identifier sommairement les éventuels problèmes. Une paire de ciseaux
correctement aiguisée est suffisante.
Bien se savonner les mains et les ciseaux après usage, puis les désinfecter.
4.8 La pharmacie de l'élevage
Nous distinguerons 2 types de produits à utiliser en élevage.
*
Les produits permanents ou entrant dans un programme de prophylaxie
Tous ces produits de prévention participent au maintien d'une bonne hygiène et
d'un état sanitaire stabilisé.
L'éleveur aura intérêt à en disposer en permanence et à les renouveler
régulièrement (pour éviter les altérations). Ce sont:
- Désinfectants : eau de Javel
(hypochlorite de soude), solutions iodées, ammonium quaternaire, crésyl ou
désinfectant du commerce
- Insecticides et raticides
- Antiparasitaires : produit
anti-gale des oreilles, anti-mycosique (teigne), vermifuges,
anticoccidiens, sulfate de magnésium 50%, sel sodique d'arsenic
- Aseptisant pour traiter les
plaies (mal de pattes, nécroses débutantes des pattes) : teinture d'iode,
bleu de gentiane, sulfamides, savon liquide, fleur de soufre.
- Tonique et complexes
vitaminiques : phosphore liquide, vitamines A, D3, E, vitamines du groupe B.
*
Les produits à usage occasionnel.
L'éleveur devra s'assurer qu'il peut en disposer rapidement en cas de besoin,
pour intervenir sans tarder en cas de doute ou de problème avéré. Il s'agit en
particulier :
=> des vaccins, comme le vaccin contre la VHD , =>
des antibiotiques et anti-infectieux buvables ou injectables.
* L'efficacité
Un traitement n'est vraiment efficace que s'il est appliqué
- rapidement
- la bonne dose
- en respectant les durées.
Ne pas respecter le dosage et la durée contribue à
créer des résistances de la part des germes pathogènes, tout en limitant
l'efficacité et la permanence de la protection recherchée. Dans certains cas on
doit appliquer le traitement à l'ensemble des animaux concernés.
PREPARER LE LAPIN
POUR LA
VENTE
5.1
Abattre : quand et comment ?
5.2
Dépouiller le lapin pour la vente
5.3
Savoir le commercialiser
5.4
Savoir le cuisiner
Dans
les élevages semi-commerciaux et commerciaux, l'abattage des lapins se fait à
l'âge de 3 à 4 mois, c'est-à-dire lorsqu'ils atteignent un poids situé entre
2,0 et 2,5 kg.
A titre de comparaison dans les pays européens producteurs, les lapins
atteignent en moyenne 2,4 à 2,6
kg à 10 semaines (2 mois ½ ). Cette croissance plus
rapide provient principalement des différence entre les génotypes (en
Europe utilisation lapins plus lourds mais beaucoup plus exigeants au plan de
l'alimentation tant en qualité qu'en quantité), d'une alimentation granulée très
bien équilibrée et enfin d'un climat plus tempéré permettant aux lapins une
plus forte ingestion par kg de poids vif (évacuation facile de la
chaleur générée par la consommation et la transformation des aliments en
muscles et dépôts adipeux).
Dans les élevages à caractère extensif ou familiaux (moins de 10 mères) où les
lapins sont nourris avec un aliment peu riche, leur abattage peut intervenir
plus tard, vers l'âge de 4 à 6 mois. Cependant, il n'est pas conseillé de les
garder au delà du temps indiqué ci-dessus, car leur indice de consommation se
dégrade affectant la rentabilité de l'élevage.
Quel
que soit le mode d'alimentation, l'abattage le plus rentable est effectué
lorsque les lapins ont atteint 55 à 65% au maximum du poids adulte de leurs
parents. Par exemple, si les adultes pèsent en moyenne 3,5 kg il est souhaitable
d'abattre les jeunes lorsqu'ils atteignent 2,0-2,2 kg. Pour des lapins
adultes pesant 3,0 kg
(cas de beaucoup de populations locales africaines) le poids
d'abattage devrait être de 1,8 à 2,0
kg.
Pour abattre un lapin, au Maroc la méthode
musulmane est bien connue pou pratiquer le sacrifice. un couteau bien aiguisé est
fortement recommandé pour faire la saignée
pour ne pas faire trop souffrir l’animal.
5.2
Dépouiller le lapin pour la vente.
Après
l'abattage, on dépouille le lapin de sa peau en procédant d'abord à une
incision circulaire à la base de chacune des pattes arrières juste au dessus du
talon. Une incision longitudinale est faite ensuite jusqu'au pubis. On sépare
la peau des 2 cuisses , puis en tirant la peau jusqu'à la tête on sépare la
peau de la carcasse comme un fourreau. On fait ressortir les épaules et les
pattes avant. La peau est alors accrochée seulement à la tête. Suivant les
habitudes du pays, la tête peut être dépouillée à l'aide d'un couteau, ou
sectionnée et retirée avec la peau. Ensuite on coupe le bout des pattes
antérieures (manchons avant). Puis on ouvre la cavité abdominale pour éviscérer
l'animal en faisant attention de ne pas rompre le tube digestif, ce qui
souillerait la carcasse. La vésicule biliaire est retirée soigneusement. Pour
terminer, on coupe les manchons des pattes postérieures (manchons arrière).
Ce
schéma classique de dépouille est illustré sur la figure 49. Les figure 50 à 68
illustrent d'un part cette technique et d'autre part le dépouillement sans
accrochage pratiqué par 2 opérateurs. Cette dernière technique ne nécessite
aucune installation mais demande plus de temps et de main d'oeuvre pour
dépouiller un lapin que la technique utilisant un lapin attaché par les pattes
arrières ou comme en Europe bloqué par les pattes arrières dans un V de
fixation (voir illustrations des figures 50 et suivantes). En outre, la
technique à deux sans installation entraîne une assez forte contamination
bactérienne de la viande par les mains des opérateurs, et ne doit donc être
employée que si la viande est immédiatement mise à cuire.
Pour la vente des lapins en carcasses, puisque la
majorité des acheteurs préfèrent acheter un lapin dépouillé et conditionné
plutôt que sur pied, il faut employer la méthode d'abattage avec l'animal fixé
par les pattes arrières, beaucoup plus hygiénique si elle est pratiquée correctement.
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Figure
50 :
Exemple d'étrier servant à bloquer les pattes des lapins lors de l'abattage
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Figure
51 :
Dépouille d'un lapin dans un abattoir industriel. Une des 2 pattes est ici
bloquée dans un étrier
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Figure
52a :
Détail des pattes dans les étriers simples
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Figure
52b :
Dans cet autre abattoir, les pattes sont bloquées dans des étriers doubles
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Figure
53 :
Les lapins à la fin des opérations sur une chaine d'abattage. Il ne sont
fixés ici que par une seule patte
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Figure
54 :
Les différentes phases de l'éviscération d'un lapin , ici en abattage
familial
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Figure
55 :
Abattage familial traditionnel à deux , en France
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Figure
56 :
Dépouille traditionnelle à deux dans un élevage au Maroc
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Décomposition d'un abattage traditionnel
Employer cette méthode seulement pour
l'abattage familial
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Figure
57 :
Le lapin est d'abord assommé, puis saigné
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Figure
58 :
Il est ensuite laissé quelques minutes la tête en bas pour que le sang
s'écoule (dans un bol)
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Figure
59 :
La peau est incisée au milieu du dos (elle sera jetée)
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Figure
60 :
Chacun des deux opérateur saisi la peau de son côté
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Figure
61 :
Puis ils tirent chacun de leur côté pour dépouiller l'animal
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Figure
62 :
A la fin du il faut faire attention pour faire "sortir" les
pattes de la peau
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Figure
63 :
Les pattes arrières son sectionnées au niveau du talon
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Figure
64 :
La tête non dépouillée est sectionnée (elle sera jetée ce qui est dommage)
puis les pattes avant sont sectionnées aux poignets
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Figure
65 :
La paroi abdominale est sectionnée avec un outil bien tranchant, pour
retirer les viscères
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Figure
66 :
Présentation de la carcasse éviscérée. On doit souligner que cette méthode
entraine de nombreuses contaminations bactériennes (contacts entre la
viande et les mains de l'opérateur)
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Figure
67 :
La carcasse est immédiatement découpée et les morceaux mis dans le
récipient de cuisson.
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Figure
68 :
La viande est immédiatement mise à cuire. Ce délai très court évite que les
contaminations bactériennes inévitables lors de l'abattage aient des
conséquences sur la santé des consommateurs.
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S'il n'y a pas de chaîne de froid (conservation à +4°C avant la vente, possible
pendant 3 à 4 jours), les carcasses doivent être commercialisées le jour même
de l'abattage et la viande cuisinée au plus tard le lendemain. Une solution
parfois employée est la congélation des carcasses (-18°C). Celle-ci permet un
meilleur ajustement entre l'organisation des abattages et des ventes plus ou
moins irrégulières. Mais il faut pour cela disposer de moyens de congélation
et de stockage à -18°C
en attendant la vente.
|
5.3
Savoir le commercialiser.
Le bon
cuniculteur doit avoir une bonne connaissance du marché. La clientèle est en
général constituée par les restaurants, les maquis, les hôtels, les boucheries,
les supermarchés et les particuliers qui s'approvisionnent directement chez
l'éleveur. On peut également vendre ses lapins sur les marchés locaux au même
titre que les poulets, les pintades, les canards, les pigeons, etc…
Pour
atteindre un plus grand nombre de clients, l'éleveur doit chercher à se faire
connaître et à faire connaître ses produits par tous les moyens possibles
(bouche à oreille, cartes de visite, foire, distribution d'affichettes,
fléchage publicitaire, panneaux publicitaires…)
la création de groupements de
producteurs, ou d’ associations permet
d'échanger des informations et le cas échéant de se regrouper pour rationaliser
l'offre, les transports, etc…
A
l'instar du poulet et de la dinde, il est possible de vendre également des
découpes de lapin. Ceci permettrait de mettre la viande de lapin à la portée
des couches sociales peu nanties. Certain la commercialisent dans de petit
restaurants sous de différentes cuissons.
5.4
Savoir le cuisiner
En
règle générale, il faut retenir que la viande de lapin ne nécessite pas de
longues cuissons. Pour manger du lapin, on peut le préparer dans différentes
sauces :
- sauce tomate
- sauce d'arachide
- sauce légumes variés
- sauce gluante .
On peut
aussi manger du lapin frit à l'huile avec des pommes de terre.
Les
brochettes de lapin sont aussi délicieuses, surtout lorsqu'elles sont
accompagnées de pain ou d'akassa.
Dans les pays du Nord (Europe, Amérique), il se mange grillé, sous forme de
civet, de rillettes, de pâté, de lapin au vin, etc… Il existe des centaines de
recettes différentes pour préparer la viande de lapin .
Le
lapin : Quel délice pour les fins gourmets ! ! !
CONTROLER ET ASSURER
LA RENTABILITE DE SON ELEVAGE
6.1
La gestion technique de l'élevage
6.1.1
Le planning d'élevage
6.1.1.1
Planning casier
6.1.1.2
Planning linéaire
6.1.2.3
Planning circulaire
6.1.2
Les inscriptions nécessaires pour bien suivre l'élevage
6.1.2.1
A la maternité
6.1.2.2
A l'engraissement
6.1.3
Les paramètres de la gestion technique de l'élevage cunicole
6.2
La gestion économique
Les objectifs de
production (gestion technique et financière)
La gestion technico-économique (ou GTE) d'un élevage est un élément
indispensable qui permet d'apprécier ses performances et sa rentabilité. La GTE est l'ensemble des
opérations qui permettent de contrôler et de suivre les performances d'un
élevage. C'est un outil très précieux pour l'éleveur et ses partenaires
économiques. Pour sa valorisation maximale, la gestion technique doit être
pratiquée au sein d'un groupe d’éleveurs.
Pour
l'éleveur, elle permet de :
- faire un diagnostic précis et
rapide (détermination des points faibles, recherche des causes)
- connaître son niveau de
production au sein de sa région et de son groupement de producteurs le cas
échéant.
- comparer et déterminer son
choix (conception et évolution d'élevage, de matériel, de technique
d'élevage)
Pour le
partenaire économique, elle permet de :
- faire une analyse des
résultats techniques et économiques globaux par rapport aux
investissements, aux charges, aux temps de travail
- apprécier le prix de revient,
le coût des différents postes d'élevage (alimentation, frais généraux,
frais financiers, amortissement, etc…)
- apprécier la rentabilité de
l'élevage
- déterminer les besoins de
financement de l'élevage
En l'amont de l'élevage, elle aide le technicien à
apprécier et à comparer l'efficacité de la souche (génétique), du matériel, du
bâtiment, de l'ambiance, de la conduite de l'élevage ainsi qu'à optimiser les
choix.
La GTE de groupe bien conduite permet en outre d'établir des Références (des exemples
à suivre), particulièrement utiles pour les candidats éleveurs, les organismes
de développement ou de conseil ou de crédit.
6.1 La
gestion technique de l'élevage
6.1.1 Le planning d'élevage.
Le
planning permet de programmer systématiquement toutes les opérations qui se
déroulent à la maternité où il est installé
Il existe plusieurs types de planning dont trois sont fréquemment utilisés en
élevage cunicole. On distingue :
•
le planning casier
•
le planning linéaire
•
le planning circulaire
6.1.1.1 Le planning casier (figures 73 et 74)
Le planning casier peut se faire aisément avec du bois. On construit simplement
une grande boîte dans laquelle on dispose des casiers en nids de pigeon. On
dispose 31 cases horizontales correspondant aux jours du mois, installées sur 4
niveaux correspondant aux opérations ci-après :
• Niveau 1 = pratique de la saillie
• Niveau 2 = contrôle de gestation (palpation)
• Niveau 3 = préparation des mises bas : pose et ouverture
des boites à nid
• Niveau 4 = sevrage
Ce qui aboutit à un total de 124 casiers. La rangée correspondant aux mises bas
peut être dédoublée (une rangée préparation des boites à nid et une rangée
prévision de mise bas) si la préparation des boites à nid se fait plus de 2-3
jours avant la date prévue pour la mise bas (30 jours après la saillie
positive).
Chaque
femelle est représentée par une fiche. On emploie deux couleurs de fiches, par
exemple bleue pour le sevrage et verte pour les autres opérations telles que
saillie, palpation, préparation des mises bas. On déplace alors la fiche de la
femelle en la mettant dans la case correspondant au jour et à l'opération à
effectuer.
Il est à utiliser dès que le nombre de reproductrices atteint la vingtaine. Il
est très fonctionnel et facile à réaliser. Son inconvénient est qu'il n'a
aucune mémoire puisqu'il ne laisse aucune trace, d'où la nécessité d'une grande
rigueur de gestion des casiers..
6.1.1.2 Le planning linéaire (figure 75)
Une ligne est attribuée à chaque femelle. On indique à l'aide de punaises de
différentes couleurs, les opérations à effectuer dans les colonnes
correspondant aux jours où elles doivent être réalisées (les jours sont
inscrits de 1 à 365). Chaque couleur de punaise correspond à une opération de
l'élevage (saillie, palpation, date présumée de la mise bas, etc). Ce planning
permet d'éviter les multiples enregistrements mais il nécessite un panneau et
du papier de grandes dimensions ainsi que des punaises de couleur.
.1.1.3
Le planning circulaire (figure 76)
Il est constitué d'un disque circulaire, découpé en secteurs représentant
chacun un jour. Les femelles faisant l'objet de la manipulation sont repérées
par une punaise numérotée mise en place le jour de la saillie. Des cercles concentriques
numérotés (de 1 à 3 ou 4) permettent de placer de plus en plus vers le centre
les femelles qui sont resaillies suite à une palpation négative, de manière à
pouvoir procéder aux éliminations. Chaque jour, on fait tourner le disque d'un
secteur. Les punaises arrivent alors face au jour de l'opération à effectuer.
Ce planning existe dans le commerce mais peut-être fabriqué aussi par l'éleveur
avec du contreplaqué.
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Figure
73 :
Schéma de fonctionnement d'un planning casier
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Figure
74 :
Exemple de planning casier à 5 rangées dans un élevage français (à droite sur
la photo)
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Figure
75 : Exemple de planning linéaire
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Figure
76 : Exemple de planning circulaire utilisé en France , ici avec 2 fois 31
jours
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La
gestion informatisée
Il existe dans le commerce, en Europe ou au Canada, plusieurs programmes ou
logiciels utilisables sur micro-ordinateurs, pouvant contribuer à la conduite
d'élevage. Ce mode de gestion vient en appoint à ceux décrits plus haut ; il ne
les exclut pas nécessairement.
CONCLUSION
La cuniculture marocaine est restée un peu en
dehors des progrès techniques réalisée dans ce domaine. De plus le lapin a été
souvent néglige dans les projet de développement car en ignore sa véritable
contribution à la couverture des besoins
en protéines animale des populations.
Pour faire face à cette ignorance d’élevage cunicoles,
il est impératif de mettre en exergue l’importance de cette spéculation dans la
contribution entre autres à l’allégement
au déficit des protéines d’origines animales ainsi que la pérennité de la
trésorerie féminine en milieu rural.